Football – CAN 2010/ Ayité : "On n’aurait pas fait ça à la Côte d’Ivoire"

RMC.fr - Joint par RMC Sport, Jonathan Ayité s’est exprimé sur la suspension de quatre ans de CAN infligée ce samedi au Togo. L’attaquant nîmois s’estime lésé par la décision de la CAF.

Jonathan Ayité, votre sentiment après le communiqué de la CAF qui a décidé de vous suspendre pour les deux prochaines CAN.
C’est une grosse déception. C’est inadmissible de faire ça. Je ne vais pas employer les termes qu’il faut. Mais se faire arnaquer comme ça par la CAF… franchement, il n’y a aucune compassion de leur part. Je ne trouve pas les mots. Je ne comprends pas… Avant de partir, les dirigeants nous avaient dit qu’ils n’appliqueraient pas le règlement à la lettre, qu’ils allaient être indulgents. Et maintenant, une fois que tout le monde est rentré dans son club, ils nous sortent ça. C’est du jamais vu. Je ne sais pas ce qui est passé dans la tête de la CAF. Il y a des magouilles dans l’air.

Qu’entendez-vous par là ?
Je ne vais pas entrer dans les détails. Mais cette décision n’est pas le fruit du hasard. Cela aurait été une autre nation... Si ce qui nous était arrivé s’était produit pour la Côte d’Ivoire, les choses ne se seraient pas passées comme ça, je vous le garantis. Les Ivoiriens ne seraient pas rentrés chez eux. Ils auraient pris d’autres dispositions. Je prends l’exemple de la Côte d’Ivoire, j’aurais pu prendre celui de l’Egypte également. Là, c’est le Togo. Une petite nation. On ne va pas s’embêter. S’il ne dispute pas la Coupe d’Afrique pendant quatre ans… ce n’est pas grave.

Selon vous, la CAF s’est décrédibilisée aux yeux du public ?
Toutes les personnes qui vont voir ça vont se dire : "c’est ça qui représente les nations africaines ?". Ça n’a aucun sens. Ils savent qu’il y a eu un drame là-bas et ils appliquent le règlement à la lettre.

Vous sentez-vous lésé par rapport aux autres pays africains ?
Priver une nation d’une Coupe d’Afrique des Nations pendant quatre ans ! Vous imaginez ? Il y a des joueurs qui ne pourront peut-être plus jamais la disputer. Mais ça, ils n’y pensent pas.