Le septième titre continental et le troisième d’affilée des hommes du Nil lors de la 27ème Coupe d’Afrique des nations en Angola est amplement mérité. Tant les Pharaons avaient de la qualité au cours de cette campagne. Et ce, à tous les niveaux.
C’est établi pour de bon. L’Egypte est reine de l’Afrique du sport roi. Dimanche, ce géant a brandi son 7ème titre continental et le 3ème consécutif au stade du 11 novembre à Luanda en Angola. Mais pendant combien de temps encore les septuples champions vont-ils régner sur le football africain ? Difficile d’y apporter une réponse exacte car cette Egypte-là, c’est du grand cru. La jeunesse et l’insouciance de l’équipe ghanéenne n’ont pas suffi à freiner la bande au vieux « sorcier », Hassan Shehata, dans sa quête effrénée de ce septième graal. Comme lors des deux éditions passées, l’Egypte est restée invaincue cette année en Angola. En dix huit sorties sur trois épreuves, cette équipe n’a concédé aucune défaite. Un record. Pas étonnant. C’est l’ensemble le plus complet de la Can de ces six dernières années. Ces statistiques se sont imposées aux spécialistes. Aussi bien au plan technique, physique, tactique et même psychologique, les Egyptiens affichent complet. Bien que privé du Mondial 2010 en Afrique du Sud, le recordman des titres a tenu à prouver qu’il demeure le maître incontesté sur le continent noir.
Des raisons d’un long règne
Hormis les joueurs de qualité dont dispose l’Egypte, d’autres atouts plaident en sa faveur. Les clubs, dans ce pays, sont forts. Son Championnat est professionnel avec tout ce que cela nécessite : des clubs structurés avec une formation suivie et assurée, des joueurs grassement rémunérés et à l’abri du besoin, des entraîneurs qualifiés, une direction technique fonctionnelle avec des objectifs clairs. L’autre aspect non moins négligeable, c’est le fait que les internationaux de Hassan Shehata évoluent quasiment au pied des pyramides. Issus globalement des deux principaux clubs du pays, le National Al Alhy et le Zamalek. Ils se connaissent et se fréquentent deux ans durant avant une Can. C’est différent des sélections dont les membres ne se retrouvent que trois semaines avant l’épreuve. Le faible taux de professionnels ne vient que compléter un groupe déjà constitué. Pour clore, l’entraîneur est sur place. Il a donc le temps de suivre les joueurs dont le profil l’intéresse pour la tunique rouge. Ses regroupements sont simples et plus fréquents. L’Egypte n’a donc pas de problème d’automatisme. Cela se voit lors des phases finales. Les Pharaons présentent des copies aussi propres que convaincantes.
Ghana, la révélation
Avec une équipe privée de plusieurs de ses cadors, peu d’observateurs attendaient le Ghana en finale de la 27ème Can. Mais avec un groupe constitué essentiellement des jeunes champions du monde juniors 2009, l’entraîneur serbe, Milovan Rajevac, a réussi un parcours de chef. En disputant le match de l’apothéose les Black stars avaient déjà largement atteint leur objectif. Eux, qui ne rêvaient pas vraiment du sommet en raison de leur jeunesse. Avec le Ghana, il y a la Zambie de l’entraîneur français Hervé Renard. Qui a fait un bon parcours en dépit de son élimination par le Nigéria en quarts.
La Côte d’Ivoire, la grosse déception
Grandissime favorite en raison de la qualité de son effectif et de son parcours en éliminatoires de la CM 2010, la Côte d’Ivoire a déjoué tous les pronostics dans le sens inverse. Elle a réussi l’exploit de sortir en quarts de finale. En dépit de tous les espoirs placés en elle et des colossaux moyens mis à sa disposition. L’entraîneur Vahid Halilhodzic et son équipe sont passés à la trappe. Et à côté de la plaque. L’une des déceptions du tournoi reste aussi le Cameroun, l’un des cadors du continent.
Une organisation décriée
Angola 2010 a été la première Can de l’histoire qui a débuté dans le sang. Le 8 janvier, à deux jours de l’entame de la compétition, des éléments de la Force de libération de l’enclave de Cabinda(Flec) attaquaient le bus de la sélection du Togo en provenance de Pointe-Noire (Congo). Bilan, deux morts. Lomé se retire purement et simplement de la compétition. A l’issue de l’exercice, la Caf suspend pour 4 ans le Togo de ses compétitions. Ce pays qui juge cette décision dénudée de sens a fait appel. La Can angolaise a été la plus chère de l’histoire de cette compétition. La nourriture, le logement, la communication étaient un luxe. Rares étaient les journalistes et autres acteurs de cette campagne qui pouvaient s’offrir une nuitée dans une villa ou un hôtel à 150.000 Fcfa. Mêmes les journalistes européens cherchaient à sous-louer et partager leur villa avec des confrères africains. Très peu étaient les étrangers qui s’offraient trois repas normaux par jour.
En somme, c’était une Can de privilégiés. N’y étaient à l’aise que les membres de comité local d’organisation, les membres de la Fifa et de la Caf. Le président de la Caf, Issa Hayatou, en octroyant cette édition à l’Angola, voulait sans doute permettre à ce pays de soigner son image vis-à-vis de l’extérieur. Mais au final, même si le portrait du pays de Dos Santos n’a pas été vraiment écorché, il n’a pas, non plus, été embelli comme il le souhaitait.
Tibet Kipré
C’est établi pour de bon. L’Egypte est reine de l’Afrique du sport roi. Dimanche, ce géant a brandi son 7ème titre continental et le 3ème consécutif au stade du 11 novembre à Luanda en Angola. Mais pendant combien de temps encore les septuples champions vont-ils régner sur le football africain ? Difficile d’y apporter une réponse exacte car cette Egypte-là, c’est du grand cru. La jeunesse et l’insouciance de l’équipe ghanéenne n’ont pas suffi à freiner la bande au vieux « sorcier », Hassan Shehata, dans sa quête effrénée de ce septième graal. Comme lors des deux éditions passées, l’Egypte est restée invaincue cette année en Angola. En dix huit sorties sur trois épreuves, cette équipe n’a concédé aucune défaite. Un record. Pas étonnant. C’est l’ensemble le plus complet de la Can de ces six dernières années. Ces statistiques se sont imposées aux spécialistes. Aussi bien au plan technique, physique, tactique et même psychologique, les Egyptiens affichent complet. Bien que privé du Mondial 2010 en Afrique du Sud, le recordman des titres a tenu à prouver qu’il demeure le maître incontesté sur le continent noir.
Des raisons d’un long règne
Hormis les joueurs de qualité dont dispose l’Egypte, d’autres atouts plaident en sa faveur. Les clubs, dans ce pays, sont forts. Son Championnat est professionnel avec tout ce que cela nécessite : des clubs structurés avec une formation suivie et assurée, des joueurs grassement rémunérés et à l’abri du besoin, des entraîneurs qualifiés, une direction technique fonctionnelle avec des objectifs clairs. L’autre aspect non moins négligeable, c’est le fait que les internationaux de Hassan Shehata évoluent quasiment au pied des pyramides. Issus globalement des deux principaux clubs du pays, le National Al Alhy et le Zamalek. Ils se connaissent et se fréquentent deux ans durant avant une Can. C’est différent des sélections dont les membres ne se retrouvent que trois semaines avant l’épreuve. Le faible taux de professionnels ne vient que compléter un groupe déjà constitué. Pour clore, l’entraîneur est sur place. Il a donc le temps de suivre les joueurs dont le profil l’intéresse pour la tunique rouge. Ses regroupements sont simples et plus fréquents. L’Egypte n’a donc pas de problème d’automatisme. Cela se voit lors des phases finales. Les Pharaons présentent des copies aussi propres que convaincantes.
Ghana, la révélation
Avec une équipe privée de plusieurs de ses cadors, peu d’observateurs attendaient le Ghana en finale de la 27ème Can. Mais avec un groupe constitué essentiellement des jeunes champions du monde juniors 2009, l’entraîneur serbe, Milovan Rajevac, a réussi un parcours de chef. En disputant le match de l’apothéose les Black stars avaient déjà largement atteint leur objectif. Eux, qui ne rêvaient pas vraiment du sommet en raison de leur jeunesse. Avec le Ghana, il y a la Zambie de l’entraîneur français Hervé Renard. Qui a fait un bon parcours en dépit de son élimination par le Nigéria en quarts.
La Côte d’Ivoire, la grosse déception
Grandissime favorite en raison de la qualité de son effectif et de son parcours en éliminatoires de la CM 2010, la Côte d’Ivoire a déjoué tous les pronostics dans le sens inverse. Elle a réussi l’exploit de sortir en quarts de finale. En dépit de tous les espoirs placés en elle et des colossaux moyens mis à sa disposition. L’entraîneur Vahid Halilhodzic et son équipe sont passés à la trappe. Et à côté de la plaque. L’une des déceptions du tournoi reste aussi le Cameroun, l’un des cadors du continent.
Une organisation décriée
Angola 2010 a été la première Can de l’histoire qui a débuté dans le sang. Le 8 janvier, à deux jours de l’entame de la compétition, des éléments de la Force de libération de l’enclave de Cabinda(Flec) attaquaient le bus de la sélection du Togo en provenance de Pointe-Noire (Congo). Bilan, deux morts. Lomé se retire purement et simplement de la compétition. A l’issue de l’exercice, la Caf suspend pour 4 ans le Togo de ses compétitions. Ce pays qui juge cette décision dénudée de sens a fait appel. La Can angolaise a été la plus chère de l’histoire de cette compétition. La nourriture, le logement, la communication étaient un luxe. Rares étaient les journalistes et autres acteurs de cette campagne qui pouvaient s’offrir une nuitée dans une villa ou un hôtel à 150.000 Fcfa. Mêmes les journalistes européens cherchaient à sous-louer et partager leur villa avec des confrères africains. Très peu étaient les étrangers qui s’offraient trois repas normaux par jour.
En somme, c’était une Can de privilégiés. N’y étaient à l’aise que les membres de comité local d’organisation, les membres de la Fifa et de la Caf. Le président de la Caf, Issa Hayatou, en octroyant cette édition à l’Angola, voulait sans doute permettre à ce pays de soigner son image vis-à-vis de l’extérieur. Mais au final, même si le portrait du pays de Dos Santos n’a pas été vraiment écorché, il n’a pas, non plus, été embelli comme il le souhaitait.
Tibet Kipré
