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Sport Publié le mardi 2 février 2010 | Le Patriote

CAN 2010, Egypte : Domination absolue

Il est presque 19h 30 ce dimanche 31 janvier 2010. Le ciel assombri de Luanda, le trophée de la 27e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) descend, comme par magie au centre du stade du 11 novembre de Luanda où attendait sur le podium dressé pour l’occasion la sélection d’Egypte, vainqueur du Ghana (1-0) en finale. Un succès dessiné en toute fin de partie qui fait des Pharaons du Nil les maîtres incontestés et incontestables du football africain. Avec cette victoire, le sélectionneur Hassan Shehata et ses hommes viennent non seulement de remporter leur septième titre continental mais ils réalisent un autre record en s’imposant pour la troisième fois consécutive dans la compétition (2006, 2008, 2010). Une performance jamais réalisée par une sélection nationale.

Un règne aux fondements solides

Grands favoris de l’épreuve débutée trois semaines plus tôt, les coéquipiers du capitaine Ahmed Hassan n’ont pas déçu. Ils ont parfaitement justifié et mérité leur statut tout au long de la campagne angolaise. L’aventure commence le mardi 12 janvier dernier au stade de Benguela.

Pour son premier match du tournoi, l’Egypte étale le Nigeria (3-1). Un début en fanfare qui affiche bien les intentions des Pharaons. Quatre jours après, c’est au tour du Mozambique de faire les frais de la soif de victoire et de revanche des Pharaons (2-0). Le 20 janvier, les Ecureuils du Bénin sont également cueillis par les Egyptiens (2-0). Seule formation à avoir réussi un sans faute en matchs de poule, l’Egypte sort successivement le Cameroun en quarts de finale (3-1) et humilie l’Algérie, bourreau de la Côte d’Ivoire à Cabinda, en demi-finale (4-0).

Des records et des lauriers

Face au Ghana, équipe surprise de cette campagne angolaise, en finale, l’Egypte termine logiquement sur la plus haute marche du podium. Décrochant son troisième titre d’affilée. Une prise en otage du trophée continental qui n’est pas prêt de s’arrêter. A moins que les autres nations prennent conscience et montrent plus d’envie et d’engagement. L’Egypte, c’est un euphémisme de le dire, a décroché son troisième titre consécutif de la CAN et son septième au tableau général. Un double record réalisé par les Pharaons dans cette compétition phare du football africain. Mais en Angola, la bande au technicien Hassan Shehata a cumulé les performances. En six matchs, Wael Gooma et ses camarades ont enregistré autant de victoires inscrivant au passage 15 buts pour seulement 2 encaissés. Une perf qui vaut à Mohamed Zidan et compagnie la palme de la meilleure attaque et de la meilleure défense du tournoi. Avec son triomphe en Angola, l’Egypte établit un autre record en phases finales de la CAN en remportant 15 de ses 18 matchs avec trois nuls dont celui contre le Maroc (0-0) en match de poule au Caire en 2006, la finale contre la Côte d’Ivoire (0-0) avant son sacre aux tirs au but (4-2) et le dernier acte en 2008 contre la Zambie (1-1), le 30 janvier à Kumasi. Un record d’invincibilité qui montre bien la constance et la régularité de cette formation égyptienne. Les records personnels ne manquent pas aussi dans le camp égyptien. Le capitaine Ahmed Hassan, après ses débuts internationaux en décembre 1995 contre le Ghana et sa première participation à la CAN en 1996 en Afrique du Sud, n’est plus jamais sortie de la sélection. En Angola, il a honoré sa 8e CAN au même titre que le défenseur camerounais Rigobert Song et a une cape devant le gardien ivoirien Alain Gouaméné (7 participations). Une autre sélection qu’il a justifiée parfaitement malgré le poids de l’âge (34 ans) avec trois buts inscrits (il a même inscrit un autre contre son camp en quarts de finale face au Cameroun, ndlr). Et comme le vin qui se bonifie en vieillissant, A. Hassan a été désigné meilleur joueur de la compétition. Tout comme son coéquipier Essam El Hadary.

L’emblématique gardien des Pharaons, joueur le plus âgé du tournoi (37ans), y est allé de son record avec le titre de meilleur gardien. Intégré dans l’équipe après le forfait de Mohamed Abou Treika, le milieu de terrain d’El-Ittihad d’Alexandrie Mohamed Nagy Gedo est rentré au pays avec le titre de meilleur buteur (5 réalisations) malgré son faible temps de jeu (147 minutes). Tout un assemblage de talent et de qualité individuelle qui forme une équipe compacte et toujours engagée pour le même objectif.

La touche Shehata

Avec un technicien rompu et assoiffé de lauriers : Hassan Shehata. Sans contexte, le meilleur tacticien africain en activité. En place depuis 2004, le sélectionneur égyptien a su donner une âme et un esprit à la formation des Pharaons. Après son sacre en 1998 au Burkina Faso (4e titre continental), l’Egypte s’illustre par des absences remarquées dans le carré d’as aux éditions de 2000 et 2002 où elle est, à chaque fois, sortie en quarts de finale. Elle s’offre le luxe de sortir au 1er tour en 2004. Une humiliation pour un pays à la passion footballistique farouche. Les autorités décident, dès lors, de faire confiance à un technicien local. Shehata, alors entraîneur de la formation cairote d’Arab Contractors, est désigné en remplacement de l’Italien Marco Tardelli. Objectif : asseoir une équipe capable de décrocher le titre africain en 2006 à domicile. Très vite, il trouve ses repères avec une sélection constituée en majorité des juniors qu’il a eus sous son contrôle entre 2001 et 2003. La communication est au beau fixe et les résultats suivent automatiquement. Shehata axe son travail sur des joueurs enthousiastes et volontaires.

Privilégiant le beau jeu, il inculque sa science, sa rigueur tactique à sa troupe. L’ancien attaquant qu’il fut, semble accorder une place de choix aux meneurs de jeu. Ces milieux de terrain qui surgissent de nulle part pour porter l’estocade à l’adversaire. C’est le rôle confié à Mohamed Abou Treika, Shawky,…. De très précieux soutiens aux attaquants Hossan Hamed, Amr Zaki, Moateb, Mido, Mohamed Zidan. Le premier acte de sa mission est accompli avec le cinquième trophée de la CAN en 2006. Deux années plus tard, l’Egypte met son prix aux enchères au Ghana en 2008. N’ayant pas trouvé de preneur, elle repart sous les pyramides avec la coupe dans sa valise. Et comme il est de coutume les Hommes du Nil reviennent en Angola en 2010 avec le sésame. Mais sans opposition, ils sont repartis tranquillement avec Dame coupe. Avec une sélection constituée à 99% par des joueurs évoluant dans le championnat national, Shehata ne s’arrache pas les cheveux pour trouver des solutions aux forfaits. C’est le cas de Gedo qui a non seulement remplacé Abou Trika, mais a surtout donné le titre continental, le septième de l’histoire de la CAN à l’Egypte. Pendant ce temps, Shehata continuera à enseigner sa science au football égyptien puisqu’il a prolongé son bail jusqu’en 2012.

OUATTARA Gaoussou à Luanda
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