Que se passe-t-il chez les hommes de Dieu toutes confessions confondues ? La question vaut son pesant d’or eu égard à leurs sorties de plus en plus rageuse.
Hier, c’était les chrétiens, avec l’Archevêque métropolitain de Bouaké, Paul Siméon Ahouana, qui ruaient dans les brancards contre les autorités politiques. Puis il y a eu l’Archevêque d’Odienné Mgr Kélétigui qui a régulièrement fait des contributions incendiaires dans la presse de l’opposition contre le pouvoir en place. Certains de ses coreligionnaires avaient même fini par trouver ses écrits à la limite du discours politique très gênants eu égard à son haut rang au sein de l’église Catholique. Aujourd’hui, ce sont les musulmans unis autour du Cheick Boikary qui prennent la main. En témoignent les échos du conclave qu’ils ont tenu le vendredi dernier, abondamment relayés et commentés par la presse ces derniers jours. De fait, si le Cheick Boikary et les 600 Imams qui, dit-on, ont pris part à la rencontre, sont les auteurs des propos rapportés par des confrères les lundi et mardi derniers, c’est qu’il y a problème. En effet, cette dernière sortie du Cosim montre bien que les hommes de Dieu sont en train de prendre pied dans l’arène politique. Jugez-en vous-même : les récriminations contenues dans les résolutions du conclave des 600 imams. Les Forces nouvelles dénoncent «l’intrusion » de Désiré Tagro ; le Cosim aussi. Elles ont fustigé les dérives de l’Ivoirité ; Boikary aussi l’a fait. On aurait pu écrire une action concertée, mais qui a été rendue public en des endroits différents, tellement la coïncidence est remarquable. Quel but poursuit le guide religieux en annonçant qu’au cours de cette crise, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont endeuillé la communauté musulmane, tuant 11 Imams ? Ce discours qui inquiète les Ivoiriens ne vise assurément pas la recherche de la paix.
Un discours déjà entendu.
Ce qui fonde l’inquiétude des Ivoiriens face à de tels propos venant des hommes de Dieu, c’est leur similitude avec ceux qui ont été tenus avant l’attaque du 19 septembre en 2002, au moment où le débat sur la légitimité du pouvoir de Laurent Gbagbo faisait des vagues. Des musulmans s’étaient soulevés, notamment, à Anyama, pour crier le ras-le-bol de la communauté musulmane contre «les exactions perpétrées par les Forces de l’ordre contre des ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire. Le concept de l’ivoirité a abondamment servi de terreau à ce discours-là. Aujourd’hui encore, les mêmes déclarations refont surface. «En effet, des exactions ont été récemment perpétrées nuitamment contre des citoyens ivoiriens issus de la communauté musulmane pour cause, dit-on, de nationalité douteuse… », Pouvait-on lire dans le communiqué final qui a sanctionné le conclave du Cosim le vendredi dernier. Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne, le Cheick Boikary signe son retour sur la scène politique. Après son exil.
Barthélemy Téhin
Hier, c’était les chrétiens, avec l’Archevêque métropolitain de Bouaké, Paul Siméon Ahouana, qui ruaient dans les brancards contre les autorités politiques. Puis il y a eu l’Archevêque d’Odienné Mgr Kélétigui qui a régulièrement fait des contributions incendiaires dans la presse de l’opposition contre le pouvoir en place. Certains de ses coreligionnaires avaient même fini par trouver ses écrits à la limite du discours politique très gênants eu égard à son haut rang au sein de l’église Catholique. Aujourd’hui, ce sont les musulmans unis autour du Cheick Boikary qui prennent la main. En témoignent les échos du conclave qu’ils ont tenu le vendredi dernier, abondamment relayés et commentés par la presse ces derniers jours. De fait, si le Cheick Boikary et les 600 Imams qui, dit-on, ont pris part à la rencontre, sont les auteurs des propos rapportés par des confrères les lundi et mardi derniers, c’est qu’il y a problème. En effet, cette dernière sortie du Cosim montre bien que les hommes de Dieu sont en train de prendre pied dans l’arène politique. Jugez-en vous-même : les récriminations contenues dans les résolutions du conclave des 600 imams. Les Forces nouvelles dénoncent «l’intrusion » de Désiré Tagro ; le Cosim aussi. Elles ont fustigé les dérives de l’Ivoirité ; Boikary aussi l’a fait. On aurait pu écrire une action concertée, mais qui a été rendue public en des endroits différents, tellement la coïncidence est remarquable. Quel but poursuit le guide religieux en annonçant qu’au cours de cette crise, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont endeuillé la communauté musulmane, tuant 11 Imams ? Ce discours qui inquiète les Ivoiriens ne vise assurément pas la recherche de la paix.
Un discours déjà entendu.
Ce qui fonde l’inquiétude des Ivoiriens face à de tels propos venant des hommes de Dieu, c’est leur similitude avec ceux qui ont été tenus avant l’attaque du 19 septembre en 2002, au moment où le débat sur la légitimité du pouvoir de Laurent Gbagbo faisait des vagues. Des musulmans s’étaient soulevés, notamment, à Anyama, pour crier le ras-le-bol de la communauté musulmane contre «les exactions perpétrées par les Forces de l’ordre contre des ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire. Le concept de l’ivoirité a abondamment servi de terreau à ce discours-là. Aujourd’hui encore, les mêmes déclarations refont surface. «En effet, des exactions ont été récemment perpétrées nuitamment contre des citoyens ivoiriens issus de la communauté musulmane pour cause, dit-on, de nationalité douteuse… », Pouvait-on lire dans le communiqué final qui a sanctionné le conclave du Cosim le vendredi dernier. Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne, le Cheick Boikary signe son retour sur la scène politique. Après son exil.
Barthélemy Téhin