Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), le Rassemblement des républicains (Rdr), l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et le Mouvement des forces d'avenir ont décidé de passer à une autre étape de leur collaboration. A la faveur de la réunion commune de leur bureau politique, tenue le 21 janvier dernier, ils sont convenus de la transformation de leur coalition en véritable parti politique. Un projet sans doute ambitieux mais dont la réalisation apparaît comme un pari qui n'est pas gagné d'avance.
Le porteur du projet
De source proche de la « famille houphouétiste », c'est le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié (HKB) qui est le porteur du projet. Il en aurait discuté avec le leader du Rdr, Alassane Ouattara (ADO) qui n'y a vu aucun inconvénient. Les autres présidents de partis, membre, du Rhdp ont été ensuite informés. L'accord de principe acquis, ils ont mis en place un comité composé des membres du directoire. Avec pour objectif d'étudier la faisabilité du projet. Pendant plusieurs semaines, ce comité, conduit par Alphonse Djédjé Mady, a travaillé à la réalisabilité du projet.
Le lourd passif entre les partis
C'est sous le régime Bédié de 1993 à 1999 que les ennuis d'Alassane Ouattara ont commencé. Le concept de l'Ivoirité créé par l'ancien président de l'Assemblée nationale a été perçu comme une arme politique pour abattre le Premier ministre de Félix Houphouet-Boigny qui aspirait à gouverner le pays. Les proches de Ouattara, singulièrement ses partisans, ont souffert le martyre. Mais avec la naissance du Rhdp, les deux « héritiers » du vieux ont fait la paix des braves. Cependant, beaucoup s'accordent à dire que le contentieux entre eux n'est pas vidé. Pour ces analystes, la vraie réconciliation entre HKB et ADO ne se fera qu'à l'issue d'un mea-culpa du premier cité, sanctionné par un pardon du second. A défaut, le Rdr qui en a gros sur le cœur, serait tenté de profiter de sa percée sur le terrain, en montant les enchères. L'illustration de ce « je t'aime moi non plus » est certainement à rechercher dans la bataille entre le Pdci-Rda et le Rdr pour le contrôle de la mairie de Daloa. Avec l'Udpci également, les relations ne paraissent pas vraiment cordiales, eu égard aux passifs avec le fondateur du parti arc-en-ciel. On se souvient que c'est feu le général Robert Guéï qui a tombé Bédié le 24 décembre 1999 lors du premier coup d'Etat de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Et comme on le sait, le sphinx de Daoukro n'a jamais digéré cette perte du pouvoir. Comment se passera la cohabitation sur fond d'intérêts entre lui et les héritiers de Robert Guéï ? C'est la question que tout le monde se pose.
Le difficile passage de témoin
Selon le président Bédié, la transformation du Rhdp ne devrait intervenir qu'après l'élection présidentielle. Ce qui sous-entend que l'animation de ce grand parti devrait échoir aux héritiers d'Henri Konan Bédié et d'Alassane Ouattara. Là encore, des adversités devraient se faire jour. Car, que ce soit au Pdci-Rda ou au Rdr, la liste des potentiels successeurs ne fait que s'allonger, suscitant déjà des querelles intestines dans chaque parti. Dans un tel contexte, un Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, voudra-t-il accepter qu'un Albert Toikeusse Mabri, un Innocent Anaky Kobena, un Amadou Gon Coulibaly ou un Hamed Bakayoko vienne lui disputer le droit de briguer la magistrature suprême sous la bannière du parti commun, le Rhdp ? Cette autre question reste entière.
Le Mfa comme un intrus
Avec son bouillant président, le Mfa apparaît comme un intrus dans le Rhdp dans la mesure où ni son président, ni les cadres les plus en vue n'ont laissé aucune trace de leur militantisme dans le grand Pdci-Rda d'avant. Ce parti n'a donc aucune idéologie houphouétiste. Bien au contraire, quelques visions prônées par Innocent Anaky Kobena prennent totalement à contrepied les vertus de l'Houphouétisme. « N'écoutez ni prêtre, ni évêque, ni imam, ni gourou qui viendrait vous dire de ne pas manifester au nom de la paix », avait-il recommandé lundi dernier aux jeunes du Rhdp. Houphouet-Boigny n'était-il pas l'apôtre de la paix?
Marc Dossa
Le porteur du projet
De source proche de la « famille houphouétiste », c'est le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié (HKB) qui est le porteur du projet. Il en aurait discuté avec le leader du Rdr, Alassane Ouattara (ADO) qui n'y a vu aucun inconvénient. Les autres présidents de partis, membre, du Rhdp ont été ensuite informés. L'accord de principe acquis, ils ont mis en place un comité composé des membres du directoire. Avec pour objectif d'étudier la faisabilité du projet. Pendant plusieurs semaines, ce comité, conduit par Alphonse Djédjé Mady, a travaillé à la réalisabilité du projet.
Le lourd passif entre les partis
C'est sous le régime Bédié de 1993 à 1999 que les ennuis d'Alassane Ouattara ont commencé. Le concept de l'Ivoirité créé par l'ancien président de l'Assemblée nationale a été perçu comme une arme politique pour abattre le Premier ministre de Félix Houphouet-Boigny qui aspirait à gouverner le pays. Les proches de Ouattara, singulièrement ses partisans, ont souffert le martyre. Mais avec la naissance du Rhdp, les deux « héritiers » du vieux ont fait la paix des braves. Cependant, beaucoup s'accordent à dire que le contentieux entre eux n'est pas vidé. Pour ces analystes, la vraie réconciliation entre HKB et ADO ne se fera qu'à l'issue d'un mea-culpa du premier cité, sanctionné par un pardon du second. A défaut, le Rdr qui en a gros sur le cœur, serait tenté de profiter de sa percée sur le terrain, en montant les enchères. L'illustration de ce « je t'aime moi non plus » est certainement à rechercher dans la bataille entre le Pdci-Rda et le Rdr pour le contrôle de la mairie de Daloa. Avec l'Udpci également, les relations ne paraissent pas vraiment cordiales, eu égard aux passifs avec le fondateur du parti arc-en-ciel. On se souvient que c'est feu le général Robert Guéï qui a tombé Bédié le 24 décembre 1999 lors du premier coup d'Etat de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Et comme on le sait, le sphinx de Daoukro n'a jamais digéré cette perte du pouvoir. Comment se passera la cohabitation sur fond d'intérêts entre lui et les héritiers de Robert Guéï ? C'est la question que tout le monde se pose.
Le difficile passage de témoin
Selon le président Bédié, la transformation du Rhdp ne devrait intervenir qu'après l'élection présidentielle. Ce qui sous-entend que l'animation de ce grand parti devrait échoir aux héritiers d'Henri Konan Bédié et d'Alassane Ouattara. Là encore, des adversités devraient se faire jour. Car, que ce soit au Pdci-Rda ou au Rdr, la liste des potentiels successeurs ne fait que s'allonger, suscitant déjà des querelles intestines dans chaque parti. Dans un tel contexte, un Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, voudra-t-il accepter qu'un Albert Toikeusse Mabri, un Innocent Anaky Kobena, un Amadou Gon Coulibaly ou un Hamed Bakayoko vienne lui disputer le droit de briguer la magistrature suprême sous la bannière du parti commun, le Rhdp ? Cette autre question reste entière.
Le Mfa comme un intrus
Avec son bouillant président, le Mfa apparaît comme un intrus dans le Rhdp dans la mesure où ni son président, ni les cadres les plus en vue n'ont laissé aucune trace de leur militantisme dans le grand Pdci-Rda d'avant. Ce parti n'a donc aucune idéologie houphouétiste. Bien au contraire, quelques visions prônées par Innocent Anaky Kobena prennent totalement à contrepied les vertus de l'Houphouétisme. « N'écoutez ni prêtre, ni évêque, ni imam, ni gourou qui viendrait vous dire de ne pas manifester au nom de la paix », avait-il recommandé lundi dernier aux jeunes du Rhdp. Houphouet-Boigny n'était-il pas l'apôtre de la paix?
Marc Dossa