x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mercredi 3 février 2010 | Nord-Sud

Enseignements techniques Can 2010 : Comment devenir champion d’Afrique

Les lampions se sont éteints sur l’événement sportif le plus attractif du continent. Après le rappel des temps forts hier, voyons ce que nous pouvons retenir comme enseignements techniques ou mode d’emploi pour devenir champion d’Afrique. Car, cette Can était plutôt terne techniquement.


Mode d’emploi : Une préparation équilibrée

En jetant un œil sur le programme de préparation des seize candidats, il ressort que celui-ci doit être le moins agité possible. Le Ghana et l’Egypte ont effectué le moins de bruits et de voyages. Mieux, il faut rester dans une certaine continuité. Milovan Rajevac s’est basé sur le groupe des -20 fraîchement devenus champions du monde et Hassan Shehata est resté tranquillement au Caire avec son groupe sortant des éliminatoires Coupe du monde et de ses deux matches successifs face aux Algériens. Il ressort aussi que la préparation doit être faite normalement en accordant la même importance à tous les aspects : musculation, endurance et résistance. La lourdeur des Ivoiriens, des Nigérians et des Camerounais interpelle sur l’importance de la diététique d’entraînement et de préparation. Et sur la nécessité d’intensifier l’entraînement selon la masse graisseuse des uns et des autres. L’expérience avortée de José Manuel avec l’Angola démontre combien il est difficile de créer une nouvelle équipe à deux ou trois mois de la Can.

Deux équipes de même valeur dans les 23

Pour espérer gagner la Can, il faut avoir deux équipes de forces équivalentes dans sa liste des 23, donc 22 + 1 gardien supplémentaire. C’est ce qui a fait la force de l’Egypte qui s’est permis de faire tourner l’équipe contre le Bénin avec le même bonheur lors de la troisième journée du premier tour. Tout le monde a joué chez les Pharaons sauf le troisième gardien ! Le onze type a été ménagé. Chez les Ghanéens, il y avait plus de fatigue et moins de partage des efforts avec Osei Ransford, Jonathan Mensah, Afful Harrison, McCarthy Phelimon qui ne jouèrent pas une minute. Moussa Nary et Adiyiah Dominic eurent un temps très faible de jeu. Imaginez qu’à la place de ces six joueurs, il y ait eu Appiah, Essien, Muntari et J. Mensah!

L’individualité au service du collectif

L’individualité atteint sa plénitude à l’intérieur d’un collectif bien cohérent et solide. Ce fut le cas des Ahmad Hassan, Mohammed Al Mohammadi, Zidan, Meteeb, A. Fathi, côté égyptien. Et des Assamoah, Agyeman Opuku, Badu, Ayew et Inkoom, côté ghanéen. Meghni, Ziani, Yebda, Mansouri et Matmour, côté Fennecs. Dans des collectifs hétérogènes sans système précis, les individualités ont végété comme Eto’o, Emana, Makoun avec le Cameroun ou Drogba et Touré Yaya chez les Eléphants. Les puissants Yakubu et Martins ont eu de très rares bons ballons à se mettre sous la dent. Quel gâchis aussi du côté béninois avec les redoutables Ogunbiyi et Omotoyossi qui n’ont presque pas eu d’occasions de but.

Inversement, des joueurs plutôt modestes par rapport aux précités comme les Zambiens Katongo, Mulenga, Chamanga, Kalaba ont pu s’extérioriser à l’intérieur d’un collectif fort. Imaginez un des remplaçants de luxe ivoirien comme Baky, Kader ou Aruna au sein du onze zambien ou malawite!? Ou même dans l’attaque angolaise à côté de Flavio ou Manucho!

Prendre le premier tour au sérieux

S’ils avaient à recommencer, Ivoiriens, Algériens et Camerounais éviteraient de se mettre la même pression. L’objectif atteint de six points après deux matches est un signe précurseur de champion en puissance. Les Gabonais, eux, sont passés à la trappe pour avoir marqué moins de buts certes mais aussi et surtout pour n’avoir eu que quatre points, ayant été incapables de battre une Tunisie (0-0) pas du tout effrayante. Il faut donc rentrer en force dans la compétition avec six points avant le troisième match et «gérer» son potentiel, comme l’a si brillement fait l’Egypte. Et ne surtout pas faire comme les Aigles du Mali : commencer à jouer au…troisième match, cela ne pardonne pas.

Pas d’innovations tactiques notoires

Les équipes ont eu le souci constant de garder l’équilibre, de ne pas se découvrir. De réagir vite, donc par des attaques rapides. Les plus constructives ont été l’Egypte, l’Angola et la Côte d’Ivoire. L’Egypte et l’Angola avaient un système à trois centraux pour favoriser la remontée des ballons sur les couloirs avec des latéraux pistons Mabina, Al Mohammadi à droite et Moawad, Stelvio ou Zuela à gauche. On a noté l’apport des milieux de terrains plongeant en phase offensive comme les Matmour et Yebda (Algérie), Djalma (Angola), Kamwendo (Malawi), Fumo et Lobo (Mozambique), Chamanga et Katongo (Zambie), Korbi (Tunisie), Hassan et Geddo (Egypte) et Opuku Agyeman et Ayew (Ghana).
Le vrai avant-centre de pointe et buteur est en voie de disparition. Et les grands numéros dix, créateurs aussi. Ça fait beaucoup de manque pour avoir une étincelante Can, dommage!

Peu de grandes révélations

Sur ce plan-là, c’était aussi timide. A part Mohamed Nagy Geddo, le milieu plongeant égyptien. Qui nous a tapé dans l’œil ? Djalma, Mabina côté angolais ? Obasi l’ailier droit nigérian ? Kwadwo Assamoah le gaucher ghanéen ? Il n’y en a pas eu de marquantes. A notre avis, la palme revient aux jeunes défenseurs ghanéens Inkoom et Addy. Le meilleur aura été cette impressionnante tour de défense qu’est le libero Isaak Vorsah.


Nasser EL FADEL
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ