L’accident s’est produit il y a dix ans, au large d’Abidjan. Selon nos informations, la justice française entend poursuivre la compagnie aérienne Kenya Airways ainsi que le directeur général de l’aviation civile ivoirienne pour homicide involontaire. L’accident avait fait 169 morts. Seuls dix passagers avaient pu s’en sortir. C’était dans la nuit du 30 janvier 2000. A peine avait-il décollé d’Abidjan qu’un Airbus de la compagnie Kenya Airways à destination de Lagos et Nairobi s’abîmait en mer au large de l’aéroport. Selon un rapport officiel d’enquête, le déclenchement intempestif d’une « alarme de décrochage » dans le poste de pilotage, suivi du non respect des procédures requises en pareilles circonstances, serait à l’origine de la catastrophe. Les secours vont alors multiplier les cafouillages. Et pourtant l’avion, dont la dérive a heurté l’eau et qui s’est cassé en deux, n’est qu’à un kilomètre et demi de la côte dans une mer d’huile, ce qui permettra à une dizaine de passagers de survivre, dont un Français qui parviendra, malgré le choc et une blessure au dos, à rejoindre la plage à la nage. Mais de nombreux passagers périront par noyade. Kenya Airways ayant maigrement dédommagé les familles de victimes, une bataille judiciaire de dix ans s’ouvrira alors en France, où la Cour de cassation finira par attribuer la compétence de juridiction à la justice ivoirienne pour un éventuel procès au civil. Mais au pénal, c’est la justice française qui entend poursuivre Kenya Airways pour homicide involontaire, ainsi que le directeur général de l’autorité nationale de l’aviation civile pour le même grief et pour non-assistance à personne en danger. Gérard Bonneau président de l’association de défense des familles de victimes du vol 431 de Kenya Airways a déclaré au micro de RFI :« Nous allons avoir une mise en examen de la compagnie Kenya Airways, personne morale. Selon le rapport fourni au juge par les experts aéronautiques qui l’avaient accompagné dans ses investigations, il semblerait que les qualifications nécessaires et les heures de vol indiquées par Kenya Airways ne soient pas cohérentes et que les deux pilotes en charge de l’appareil n’avaient pas réellement la compétence nécessaire pour piloter cet appareil. Quant à la responsabilité de l’aviation civile ivoirienne, la direction sera interrogée pour voir quelles dispositions avaient été prises en liaison avec l’opérateur, la Secna, pour les dispositifs de secours sur l’aéroport d’Abidjan ». Kenya Airways ainsi que le directeur général de l’aviation civile ivoirienne pour homicide involontaire. L’accident avait fait 169 morts. Seuls dix passagers avaient pu s’en sortir.
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