Divo était une ville morte hier. Les manifestations contre le magistrat ont fait deux blessés dans les rangs de la police.
Temps électrique hier à Divo. Les populations se sont encore une fois rebellées contre ‘‘l’arbitraire’’ du ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro. Elles ont manifesté pour dénoncer la décision du président du tribunal de juger à leur insu 4000 personnes inscrites sur la liste provisoire que le Fpi accuse d’être des étrangers. La Cité du Djiboua était une ville morte : les écoles ont fermé, les magasins ont baissé pavillon, les taxis n’ont pas roulé, le tribunal a été assiégé. Selon des sources concordantes, les grenades lacrymogènes tonnaient à 17 heures dans les quartiers Dioulabougou et Zamaramabougou où plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre. « Les policiers se sont livrées à une véritable chasse à l’homme », soutient un habitant de Divo. Les affrontements ont fait deux blessés dans les rangs de la police déployée pour mâter les manifestants. « Le commissaire Ouattara Dongui du 1er arrondissement a reçu un projectile au front. Un autre policier qui tentait de lancer des grenades lacrymogènes est tombé du cargo. Il est grièvement blessé », indique une source digne de foi au téléphone. Ces manifestations, qui ont démarré mardi, marquent le ras-le-bol des populations contre le magistrat Tié Bi Foua qui a décidé de juger 4000 personnes accusées de fraude sur la nationalité par des militants du Fpi. « Le juge se comporte comme un militant du Fpi. Il a décidé de juger ces accusés sans qu’ils soient informés. C’est un viol de la procédure en vigueur », avait condamné le responsable du Rjr, Koné Lassina dit Bazo, au téléphone. Selon lui, les plaignants étaient présents alors que les accusés, qui portent tous des noms à consonance nordique, n’étaient pas informés du procès. « Ils sont accusés de fraude sur la nationalité à cause de leur patronyme. Les plaignants n’ont apporté aucune preuve pour montrer qu’ils sont des étrangers », s’est plaint le jeune républicain de la Cité de la panthère. Il s’étonne que le président du tribunal accepte de juger une affaire alors que c’est à la Cei de porter les cas de fraude sur le listing électoral devant le tribunal. « Il n’y aura pas de procès tant que la liste des accusés n’est pas affichée. C’est un préalable non négociable », avait mis en garde Koné Lassina. Depuis dimanche, trois ressortissants de Kouamékro : Touré Alidou, Koné Moussa et Bassamé Sylvain sont gardés à la gendarmerie de Divo pour, dit-on, fraude sur la nationalité ivoirienne. Mardi à Katiola, le président du tribunal a failli être lynché à cause de sa décision de radier 200 personnes sur la liste provisoire. Le magistrat a eu la vie sauve en se réfugiant dans le plafond de son bureau.
Nomel Essis
Légende : La ville de Divo a été paralysée hier par les populations qui reprochent au juge de se comporter comme un militant du Fpi.
Temps électrique hier à Divo. Les populations se sont encore une fois rebellées contre ‘‘l’arbitraire’’ du ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro. Elles ont manifesté pour dénoncer la décision du président du tribunal de juger à leur insu 4000 personnes inscrites sur la liste provisoire que le Fpi accuse d’être des étrangers. La Cité du Djiboua était une ville morte : les écoles ont fermé, les magasins ont baissé pavillon, les taxis n’ont pas roulé, le tribunal a été assiégé. Selon des sources concordantes, les grenades lacrymogènes tonnaient à 17 heures dans les quartiers Dioulabougou et Zamaramabougou où plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre. « Les policiers se sont livrées à une véritable chasse à l’homme », soutient un habitant de Divo. Les affrontements ont fait deux blessés dans les rangs de la police déployée pour mâter les manifestants. « Le commissaire Ouattara Dongui du 1er arrondissement a reçu un projectile au front. Un autre policier qui tentait de lancer des grenades lacrymogènes est tombé du cargo. Il est grièvement blessé », indique une source digne de foi au téléphone. Ces manifestations, qui ont démarré mardi, marquent le ras-le-bol des populations contre le magistrat Tié Bi Foua qui a décidé de juger 4000 personnes accusées de fraude sur la nationalité par des militants du Fpi. « Le juge se comporte comme un militant du Fpi. Il a décidé de juger ces accusés sans qu’ils soient informés. C’est un viol de la procédure en vigueur », avait condamné le responsable du Rjr, Koné Lassina dit Bazo, au téléphone. Selon lui, les plaignants étaient présents alors que les accusés, qui portent tous des noms à consonance nordique, n’étaient pas informés du procès. « Ils sont accusés de fraude sur la nationalité à cause de leur patronyme. Les plaignants n’ont apporté aucune preuve pour montrer qu’ils sont des étrangers », s’est plaint le jeune républicain de la Cité de la panthère. Il s’étonne que le président du tribunal accepte de juger une affaire alors que c’est à la Cei de porter les cas de fraude sur le listing électoral devant le tribunal. « Il n’y aura pas de procès tant que la liste des accusés n’est pas affichée. C’est un préalable non négociable », avait mis en garde Koné Lassina. Depuis dimanche, trois ressortissants de Kouamékro : Touré Alidou, Koné Moussa et Bassamé Sylvain sont gardés à la gendarmerie de Divo pour, dit-on, fraude sur la nationalité ivoirienne. Mardi à Katiola, le président du tribunal a failli être lynché à cause de sa décision de radier 200 personnes sur la liste provisoire. Le magistrat a eu la vie sauve en se réfugiant dans le plafond de son bureau.
Nomel Essis
Légende : La ville de Divo a été paralysée hier par les populations qui reprochent au juge de se comporter comme un militant du Fpi.