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Art et Culture Publié le jeudi 4 février 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Souvenir : C’est quoi être ‘’rééchelonné’’ ? le ministre d’Etat Seri Gnoleba vous répond en 1984

En 1984, la Côte d’Ivoire avait traversé une crise économique gagnée par un mot : le ‘’rééchelonnement’’. Mais c’est quoi être ‘’rééchelonné’’ ? S’interrogeaient à l’époque tous les Ivoiriens. Seul le ministre d’Etat Maurice Seri Gnoleba chargé des dettes de la Côte d’Ivoire et de son ‘’rééchelonnement’’ connaissait parfaitement le mot. D’ailleurs, Maurice Seri Gnoleba, dans un humour à l’ivoirienne avait lâché : « Tous les Ivoiriens étaient des rééchelonnés ». Personne ne comprenait encore rien. Les intellectuels, les journalistes ont fait appel aux dictionnaires littéraires. Mais point de ‘’reéchelonnement’’. Mais ‘’reéchelonner’’ c’est quoi même ? Le ministre Seri Gnoleba revient sur la question de façon précise aux Ivoiriens : ‘’rééchelonner’’ signifierait, espacer, étaler et repartir sur un laps de temps, le paiement des dettes de la Côte d’Ivoire. Du coup les Ivoiriens avaient été enrichis d’un ‘’autre vocabulaire’’. En la matière, les créanciers des Ivoiriens en 1984 étaient les Mauritaniens, les abokis, auxquels ils demandaient le ‘’reéchelonnement’’ de leurs crédits. En 1984, dans le cas de la Côte d’Ivoire, le ministre Maurice Seri Gnoleba était le seul à comprendre ce langage économique. Il était comme à Paris, Londres, pour le ‘’rééchelonnement’’ des dettes de la Côte d’Ivoire. Seul Maurice Seri Gnoleba maîtrisait les 12 pays créanciers de la Côte d’Ivoire à l’époque. Grâce à Maurice Seri Gnoleba, le club de Paris avait donné la possibilité à la Côte d’Ivoire de rembourser l’argent emprunté avec ‘’reéchelonnement’’, étalé sur 9 ans. En 1984, la Côte d’Ivoire avait une dette extérieure de 2.700 milliards francs CFA. Maurice Seri Gnoleba a été un fonctionnaire modèle, rigoureux, grand connaisseur des dossiers économiques africains. Maurice Gnoleba a entrepris une restructuration de l’économie ivoirienne. Et dans les milieux financiers, malgré le reéchelonnement des dettes, la Côte d’Ivoire n’avait rien perdu de son audience internationale. Le ministre d’Etat, Maurice Seri Gnoleba avait été félicité par le Président Félix Houphouët-Boigny.

Ben Ismaël
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