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Politique Publié le vendredi 5 février 2010 | Notre Voie

Commission électorale indépendante (CEI) : Après l’explosion, la bagarre chez Soro

Le malaise qui déchire la Commission électorale indépendante a été déballé avant-hier à la Primature. Où le locataire, Guillaume Soro Kigbafori, a été contraint de mettre fin prématurément à une réunion qu’il a convoquée avec la Commission centrale de l’institution.

Tout sent désormais la pourriture à la CEI, autour du président de l’institution. L’opération de prorogation du contentieux électoral décidée par le Premier ministre et le président de la Commission électorale indépendante n’aura donc pas lieu. Du moins, elle n’a pas commencé hier jeudi 4 février comme prévue et annoncée par le communiqué conjoint signé le 2 février par Guillaume Soro Kigbafori et Robert Beugré Mambé. Cette prorogation risque de ne jamais débuter tant que le président de la CEI demeurera en fonction à la tête de l’institution. D’ailleurs, mercredi dernier, au cours d’une réunion tenue à la Primature, Guillaume Soro a été contraint de mettre fin précipitamment à une empoignade verbale pour éviter d’assister à une bagarre réelle, certaine et généralisée. D’un côté, se trouvait la paire Robert Beugré Mambé - Jean-Baptiste Gomis et, de l’autre côté, la coalition des commissaires centraux et des vice-présidents de la CEI, majoritairement unis contre la fraude qui discrédite la CEI depuis début janvier 2010. MM. Guillaume Soro et Beugré Mambé ont convoqué, le jeudi dernier, une réunion à l’effet d’analyser les modalités de mise en œuvre des indications contenues dans le communiqué conjoint signé deux jours plus tôt par eux pour décréter la prorogation de dix jours du contentieux sur la liste électorale provisoire. La réunion a eu lieu dans la salle de conférence de la Primature. Elle intervenait juste après la déclaration de dix commissaires superviseurs qui venaient juste de crever l’abcès en signifiant, à 12h30 le même jour, leur refus de faire ce travail dans cette ambiance de suspicion généralisée suite à l’affaire des 429.000 croisés parallèles du président Mambé. Le motif de la réunion exposé, le Premier ministre donne la parole au président de la CEI. Mambé certifie, la main sur le cœur, que tout marche bien au sein de son institution. Il est soutenu par Jean-Baptiste Gomis, son vice-président pour le compte du Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Dramane Ouattara…

«Faux, Rien ne va plus à la CEI ! Monsieur le Premier ministre, nous ne saurions nous taire pour laisser le mensonge prospérer devant vous», répliquent les uns à la suite des autres, tous les autres vice-présidents de la CEI. Dans ce sursaut de courage, on retrouve, pour la première fois unis autour de la même cause, pour l’honneur de la CEI, Fatoumata Traoré Diop (vice-président pour le compte des Forces nouvelles, ex-rébellion) et Alain Dogou (vice-président pour le compte du président de la République). Ils sont soutenus par les Commissaires superviseurs qui, à midi, avaient déclaré nul et de nul effet le communiqué conjoint du Premier ministre et du président de la CEI. Enfin, une nouvelle tentative de Jean-Baptiste Gomis pour soutenir Beugré Mambé est alors violemment contrariée par la coalition pour sauver la CEI : «Non, Monsieur le Premier ministre, la CEI n’a plus la confiance des Ivoiriens depuis cette affaire macabre des 429.000 enrôlés parallèles… Si vous ne réglez pas ce problème, la CEI ne pourra pas organiser les élections. Déjà, la CEI ne fonctionne plus. Le président Mambé fait tout, tout seul. Cela ne peut plus continuer !»

De toute évidence, Guillaume Soro a tout compris. La CEI est en panne. Elle est froissée. Son chauffeur, Robert Beugré Mambé, a conduit l’institution dans le mur. Lui-même, le Premier ministre, commence à voir son autorité piétinée par les commissaires révoltés. Ceux-ci, habituellement, venaient devant lui pour juste recevoir les consignes. Ce jeudi, ils étaient nerveux et prêts à tout. Pour éviter la bagarre, le locataire de la Primature met fin à la réunion et promet «une large consultation pour régler le problème». Sorti de la salle de réunion, Robert Beugré Mambé a tout de même le courage d’annoncer aux journalistes : «Mon départ de la tête de la CEI n’était pas à l’ordre du jour». Sacré Mambé !

César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr
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