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Politique Publié le lundi 8 février 2010 | Le Patriote

Manifestations à Divo contre les radiations arbitraires : Quand le FPI sème troubles et désordres

Le jeune Fodé Diakité ne retrouvera plus jamais l’usage de ses membres. Le mercredi dernier, il a reçu une balle qui a occasionné des lésions graves au niveau de son système nerveux. Le crime du jeune Diakité, c’est d’avoir voulu se lever avec ses amis contre les radiations arbitraires qui se font actuellement au tribunal de Divo par le FPI avec la complicité du juge Tié Bi Foua Gaston. Le calme est certes revenu dans la cité des panthères. Mais la tension demeure toujours vive. Car malgré la marche de protestation des militants de l’opposition le jeudi dernier, le juge Tié Bi Foua a ordonné la radiation de 348 personnes de la liste électorale au motif qu’elles sont de nationalité étrangère. Sans qu’aucune preuve n’ait été apportée pour soutenir le tissu de mensonges et d’allégations confectionnés par les responsables locaux du FPI et les avocats dépêchés dans la capitale du pays Dida par le parti de Laurent Gbagbo. Me Sévérin Amon, l’un des trois avocats envoyés depuis Abidjan, est allé jusqu’à déclarer pour justifier l’acte odieux posé contre certains Ivoiriens, ceci : « M. le président du tribunal, la liste électorale est infestée d’étrangers. Il faut sauver la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens en désinfectant cette liste. » Des propos qui ont donné des sueurs froides dans le dos de l’assistance. Sous haute surveillance policière, le juge Tié Bi Foua a rendu un jugement aux antipodes des règles de procédure. Le tribunal n’était pas légalement constitué. Le jugement en effet a été rendu en l’absence du représentant du parquet qu’ait le substitut résident du procureur. Le juge Tié Bi était attendu à Abidjan où ses pairs et lui étaient convoqués par le ministre de la Justice. Mais prétextant que sa sécurité n’était pas garantie, il a boudé la rencontre avec la chancellerie. Pour mieux se consacrer à radier les malheureux citoyens qui étaient dans le collimateur du FPI. Aujourd’hui, ce sont plus de 400 personnes qui ont été radiées arbitrairement par la faute du juge Tié Bi Foua qui a aujourd’hui sur la conscience les victimes du mercredi, la paralysie à vie du jeune Diakité. Ainsi que ses dix autres compagnons d’infortune marqués et traumatisés à vie.


Des juges sanctionnés pour avoir refusé l’arbitraire

Au-delà de l’aspect humain et juridique, il faut relever que les décisions prises par le juge Tié Bi Foua Gaston sont des jugements hautement politiques. Le magistrat, militant avéré du FPI est en mission commandée pour son parti. Les dernières mesures prises par Laurent Gbagbo dans cette affaire le prouvent. Le substitut résident du procureur de Divo, le juge Souhalio Bakayoko et Safiatou Kounta substitut du procureur à Sinfra, ont été relevés hier de leurs fonctions par un décret pris par le chef de l’Etat. Il leur est reproché de n’avoir pas été aux audiences. Alors que visiblement, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour leur tenue. Mais la réalité de cette sanction est tout autre. Ces magistrats ont toujours soutenu que les demandes en radiation introduites par les responsables locaux du FPI étaient irrecevables. Car leurs demandes souffraient incontestablement de la décision préalable des CEI locales qu’impose la procédure en la matière. Aujourd’hui, en prenant sur lui la décision de sanctionner tous les juges qui ne se plieraient pas au jeu auquel il s’adonne et qui fait courir de graves dangers sur la cohésion nationale, le chef de l’Etat non seulement viole la Constitution, mais montre que les décisions de radier des citoyens régulièrement inscrits sur la liste électorale sont commandées depuis le palais présidentiel. Laurent Gbagbo par cette décision achève de montrer aux Ivoiriens que c’est bel et bien lui qui est derrière tout le désordre que la Côte d’Ivoire connait depuis quelques jours. Pour la simple raison qu’il ne veut pas aller aux élections. Mais jusqu’à quand ce drame social va-t-il se jouer ? Certainement pas pour l’éternité.

Jean-Claude Coulibaly
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