Placé sous le haut patronage du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, et parrainé par le Premier ministre Soro Guillaume, l'Etat de Côte d'Ivoire décide enfin et ce pour la première fois de tenir les états généraux de la mer. L'objectif poursuivi par les autorités ivoiriennes visait à faire adopter par l'ensemble des acteurs, une vision commune du secteur maritime et portuaire à l'horizon 2030. Il entendait également définir les actions conséquentes à entreprendre à la lumière de l'environnement économique régional et international. Et ce, en vue de faire à nouveau de la Côte d'Ivoire et de façon durable, une grande nation maritime. Hélas, cet événement a été reporté une fois de plus.
La politique maritime d'Houphouët
En effet, la politique maritime mise en place par le président Félix Houphouët Boigny dès les premières années de l'indépendance, a permis, selon les spécialistes, d'obtenir des résultats probants. Elle s'est concrétisée par l'adoption, en 1961, d'un code de la marine marchande comme texte de référence pour la réglementation des activités maritimes en Côte d'Ivoire. Cette politique a également permis la modernisation du port d'Abidjan, hérité de la période coloniale sans oublier la création d'un armement national tel la Société ivoirienne de transport maritime ( Sitram) en novembre 1967 avec un capital social de 9 milliards Fcfa détenu à 100% par l'Etat de Côte d'Ivoire. A partir des années 1970, un nouvel élan est donné au secteur maritime et portuaire avec la création d'un département chargé de la marine. Cette période a été marquée par de nombreuses initiatives qui ont abouti à création dans le sillage de la Sitram, des entreprises auxiliaires du transport maritime (Sisa, Sietrans, Sivom). Il faut ajouter à cela, la création d'une académie de la mer pour la formation du personnel sédentaire et navigant, la réalisation du port de San-Pédro pour le désenclavement de la région du Sud-ouest. Malheureusement, le développement de l'actionnariat des services de transport maritime décidé dans les années 1995, comme une des conditionnalités des prêts consentis par les principaux partenaires au développement, particulièrement l'Union Européenne et la Banque Mondiale, va compromettre tous ces acquis. C'est alors, comme le dit le lieutenant colonel Tanoh K. Bertin, Dg des Affaires maritimes, le désengagement de l'Etat du secteur productif. De fait, la non préparation des entreprises à relever le défi de la concurrence internationale a conduit à la disparition de la flotte du commerce national et d'un grand nombre de sociétés. Privées donc de l'important soutien octroyé par le gouvernement et confrontées à la méfiance des banques commerciales, les entreprises nationales du secteur n'ont pu faire leur mue dans un environnement caractérisé par l'ampleur des besoins en financement et la position dominante des multinationales venues conquérir le marché africain.
Les nouveaux défis
C'est pour essayer de trouver une solution à ces problèmes au moment où la Côte d'Ivoire amorce sa reconstruction après la grave crise politico-militaire que les acteurs du secteur maritime et portuaire (publics comme privés) devraient se retrouver à Yamoussoukro pour redéfinir les priorités et mettre en œuvre des stratégies pour repositionner la Côte d'Ivoire comme une puissance afin de tirer le maximum de profit de son statut d'Etat côtier. Cette rencontre de Yamoussoukro devrait permettre de formuler une nouvelle politique maritime à long terme. Selon les organisateurs, notamment le contre Amiral Lamine Fadiga qui s'est personnellement impliqué pour la réussite de cet événement, ces assises avaient pour objectifs de faire un bilan diagnostic du secteur, de dégager une vision et de recommander aux décideurs, des mesures à décliner en plans, projets et programmes d'actions. Mais hélas, les états généraux ont été, une fois de plus, reportés. Quel dommage !
Edmond kouadio
La politique maritime d'Houphouët
En effet, la politique maritime mise en place par le président Félix Houphouët Boigny dès les premières années de l'indépendance, a permis, selon les spécialistes, d'obtenir des résultats probants. Elle s'est concrétisée par l'adoption, en 1961, d'un code de la marine marchande comme texte de référence pour la réglementation des activités maritimes en Côte d'Ivoire. Cette politique a également permis la modernisation du port d'Abidjan, hérité de la période coloniale sans oublier la création d'un armement national tel la Société ivoirienne de transport maritime ( Sitram) en novembre 1967 avec un capital social de 9 milliards Fcfa détenu à 100% par l'Etat de Côte d'Ivoire. A partir des années 1970, un nouvel élan est donné au secteur maritime et portuaire avec la création d'un département chargé de la marine. Cette période a été marquée par de nombreuses initiatives qui ont abouti à création dans le sillage de la Sitram, des entreprises auxiliaires du transport maritime (Sisa, Sietrans, Sivom). Il faut ajouter à cela, la création d'une académie de la mer pour la formation du personnel sédentaire et navigant, la réalisation du port de San-Pédro pour le désenclavement de la région du Sud-ouest. Malheureusement, le développement de l'actionnariat des services de transport maritime décidé dans les années 1995, comme une des conditionnalités des prêts consentis par les principaux partenaires au développement, particulièrement l'Union Européenne et la Banque Mondiale, va compromettre tous ces acquis. C'est alors, comme le dit le lieutenant colonel Tanoh K. Bertin, Dg des Affaires maritimes, le désengagement de l'Etat du secteur productif. De fait, la non préparation des entreprises à relever le défi de la concurrence internationale a conduit à la disparition de la flotte du commerce national et d'un grand nombre de sociétés. Privées donc de l'important soutien octroyé par le gouvernement et confrontées à la méfiance des banques commerciales, les entreprises nationales du secteur n'ont pu faire leur mue dans un environnement caractérisé par l'ampleur des besoins en financement et la position dominante des multinationales venues conquérir le marché africain.
Les nouveaux défis
C'est pour essayer de trouver une solution à ces problèmes au moment où la Côte d'Ivoire amorce sa reconstruction après la grave crise politico-militaire que les acteurs du secteur maritime et portuaire (publics comme privés) devraient se retrouver à Yamoussoukro pour redéfinir les priorités et mettre en œuvre des stratégies pour repositionner la Côte d'Ivoire comme une puissance afin de tirer le maximum de profit de son statut d'Etat côtier. Cette rencontre de Yamoussoukro devrait permettre de formuler une nouvelle politique maritime à long terme. Selon les organisateurs, notamment le contre Amiral Lamine Fadiga qui s'est personnellement impliqué pour la réussite de cet événement, ces assises avaient pour objectifs de faire un bilan diagnostic du secteur, de dégager une vision et de recommander aux décideurs, des mesures à décliner en plans, projets et programmes d'actions. Mais hélas, les états généraux ont été, une fois de plus, reportés. Quel dommage !
Edmond kouadio