Au Québec, l’une des dix provinces canadiennes, comme toutes les fêtes célébrées en Amérique, la Saint-Valentin a perdu sa valeur religieuse et est devenu une autre raison de surconsommer. Les mots ou les cartes de souhaits ne suffisent plus pour exprimer à sa tendre moitié l’amour que l’on éprouve à son égard. Nombreuses sont les entreprises qui profitent de cette réalité. Les fleuristes ainsi que les chocolatiers proposent des produits auxquels est accordée une grande valeur romantique. Les bénéfices que leur procure la Saint-Valentin représentent pour eux presque la moitié de leur chiffre d’affaires annuel. Si certains consommateurs s’en tiennent à la romance traditionnelle (chocolats, fleurs), d’autres se livrent plutôt aux expérimentations charnelles. L’hyper sexualisation est, au Québec, un phénomène considérable. On accorde une importance primordiale au « sexy » dans la vie de couple. L’achalandage dans les sexshops et lingeries est impressionnant à cette période de l’année. Il en est de même pour les parfumeries, salons de beauté, bijouteries et même les costumiers. Les réservations dernières minutes dans les grands hôtels de Montréal sont inimaginables, faute d’espace. Les couples y passent la nuit pour donner du piquant à leur relation. La majorité des restaurateurs préparent des menus spéciaux. Les boîtes de nuit attirent la clientèle avec des chansons d’amour. Les commerces sont décorés de cœurs et de cupidons. La société des alcools voit ses tablettes se vider comme par enchantement. La Saint-Valentin comme prétexte de consommation est célébrée par hommes, femmes, grands et petits. Ceux qui ne s’y prêtent pas sont des marginaux. Ils sont ceux qui ne valorisent pas la consommation superflue. Ces derniers se font rares, puisqu’un trop gros pourcentage de la population québécoise a appris à manifester son amour par le biais de dons matériels.
La question que devraient se poser tous les valentins et valentines est la suivante : « Si on peut acheter un téléphone portable, des vêtements ou encore une tranche de jambon, peut-on aussi acheter l’amour ? »
Bianca Laliberté (Stagiaire)
La question que devraient se poser tous les valentins et valentines est la suivante : « Si on peut acheter un téléphone portable, des vêtements ou encore une tranche de jambon, peut-on aussi acheter l’amour ? »
Bianca Laliberté (Stagiaire)