Invité par la fédération FPI Abidjan-Banco pour faire un exposé sur la situation socio-politique, le député Williams Atteby a fait des révélations, samedi dernier, au siège fédéral à Yopougon-Ficgayo. “Le premier ministre Guillaume Soro a lui-même dit à Laurent Gbagbo qu`il est persuadé que Alassane Ouattara veut le tuer. Sa vie est menacée”, a rapporté Atteby. Selon lui, le premier ministre s`est confié au chef de l`Etat pour dire sa crainte et le risque qu`il court s`il veut former un gouvernement sans tenir compte des caprices du RDR. Toujours selon le député, à cette préoccupation du Premier ministre, le président Laurent Gbagbo a clairement fait savoir à Guillaume Soro qu`il n`est plus prêt à admettre ce qu`il a toléré dans le précédent gouvernement. D`où le temps supplémentaire demandé et obtenu par le premier ministre afin de se munir d`assez de précautions avant de former son gouvernement. Parlant de ce gouvernement, le conférencier a indiqué que “le gouvernement à venir sera tout sauf un gouvernement Marcoussis. Nous ne verrons plus des ministres qui auront des postes comme un butin de guerre”. Le député Atteby a également éclairé les militants de son parti sur la crise qui a emporté la CEI. Au dire de celui-ci, Guillaume Soro a confié au président du FPI qu`il était dit que Beugré Mambé rende sa démission à Ouaga chez le président Compaoré. A la grande surprise de tous, l`ancien président de la CEI a refusé de démissionner. Et le député de charger : “Depuis le début Mambé n`a jamais été honnête”. Selon Atteby, la CEI était budgétivore parce que Mambé est payé plus que le premier ministre Soro et l`argent englouti par l`Etat ivoirien dans la sortie de crise est 610 milliards. Sur les cas de fraude concernant 429.000 personnes, Atteby a dit que c`est le Premier ministre Guillaume Soro qui a porté l`affaire au grand jour en présence du représentant spécial du Secrétaire général de l`ONU. “Les gens sont tellement malhonnêtes qu`ils accusent le FPI”, a-t-il déclaré. Avant d`ajouter qu`il n`est plus à l`ordre du jour pour le président Gbagbo de revenir à cette CEI budgétivore. Se prononçant sur la dissolution du gouvernement et de la CEI, acte qui a, selon lui, suscité des réactions malveillantes, le juriste-député a fait comprendre qu`il n’y a pas de débat parce que “les Ivoiriens sont sous l`empire de l`article 48. En France, le président De Gaulle s`est servi de l`article 16 dans le même contexte de crise. Usant de l`article 16, il a fait affecter des magistrats qui étaient inamovibles et intouchables”. Le député Atteby a aussi souligné que cette double dissolution n`a pas surpris Guillaume Soro parce qu`il a reconnu à l`audience accordée au FPI qu`il était lui-même essoufflé et, aussi le président Gbagbo a été longtemps patient parce que des ministres défiaient le chef de l`Etat et s`absentaient régulièrement. “Wodié ne fait pas du droit” Répondant aux militants qui disaient ne pas comprendre la position du professeur Francis Wodié qui a estimé que la dissolution de la CEI et du gouvernement était des signes annonciateurs de la dictature, le député Atteby, ancien militant du PIT, a déclaré : “Wodié est un grand enseignant. Moi j`ai milité au PIT, mais Wodié ne fait pas du droit. Il fait de la politique. Il y a une condition de fond et une condition de forme pour utiliser l`article 48. C`est le manque de débat contradictoire qui fait que des gens disent des choses fausses juridiquement et politiquement sur les antennes”. Intervenant sur les violentes manifestations du RHDP, l`invité de la fédération Abidjan-Banco a été clair : “La majorité présidentielle a laissé la rue au RHDP, mais il ne mobilise pas et il rêve au schéma guinéen. Nous ne devons pas aller au-delà de mardi. ça passe ou ça casse parce que nous allons mettre la machine du FPI en marche”. Avertissement saisi au bond par le secrétaire général de la fédération, Lazar Zaba Zadi. « Soyons prêts pour un soutien massif et physique au président Gbagbo », a-t-il exhorté.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
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