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Faits Divers Publié le mardi 23 février 2010 | Nord-Sud

Escroquerie : Alassane a un problème avec l`argent

Sanogo Alassane est un commerçant. Il vend du riz et d'autres denrées alimentaires en gros et demi-gros au petit marché d'Anoumabo, un quartier populaire de la commune de Marcory. «Je prends mes marchandises auprès d'un grossiste libanais, à Treichville. Nous avons commencé à travailler en octobre 2008. Nous avions des relations d'affaires très poussées », affirme-t-il. Les relations poussées avec Hassan Nasser se tissent au fil du temps au point où l'homme d'affaires accepte de livrer à crédit les marchandises (riz, sucre, huile). «Je lui faisais crédit car la confiance était-là. Après la vente des sacs de riz, il me remboursait mon argent. C'est donc sur cette base que nous fonctionnons », indique Nasser. Selon lui, il livrait en moyenne cinq tonnes de riz toutes les deux semaines à son client, Alassane. Ainsi les affaires, se satisfait le demi-grossiste, marchent à merveille. Car, il se ravitaille deux fois par mois. «Le versement d'argent se faisait sans problème. Le recouvrement des créanciers ne posait aucune difficulté. Ceux-ci honoraient leurs engagements. Moi, je vendais à crédit le riz aux détaillants et à certains ménages dignes de confiance», ajoute naïvement Alassane. Mais, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Les premières difficultés apparaissent en janvier 2010, soit 15 mois après le début de la collaboration. Alassane est incapable d'honorer ses engagements vis-à-vis de l'opérateur économique libanais. Selon lui, certains clients notamment les détaillants refusaient de lui verser l'argent. Mais Nasser n'est pas un homme d'affaires à tourner en rond. Il veut rentrer dans ses fonds. Selon lui, il a livré à son client des marchandises d'une valeur de 4.650.000 Fcfa. « Il me racontait des histoires à dormir debout. S'il est vrai que nous avons commencé à travailler en 2008, il n'en demeure pas moins qu'il me doit de l'argent. Moi, aussi j'ai des impératifs vis-à-vis de mes fournisseurs basés en Europe et en Asie. Il m'avait déjà joué le même coup en 2009. Mais, j'ai laissé tomber car je voulais lui donner une seconde chance. Donc, je réclame mon argent», insiste Nasser, qui porte plainte au commissariat de police du 9ème arrondissement, à Marcory. Il estime qu'il a été floué par Alassane. Celui-ci ne voit pas les choses sous cet angle. Il soutient que la faute incombe à ses clients (détaillants). «Selon mes créanciers, les marchandises sortaient difficilement. Donc, ils étaient dans l'impossibilité de me verser l'argent. Entre-temps, le plaignant m'a harcelé en réclamant son argent. Or, je n'avais pas encore récupéré les sous car toute la marchandise a été vendue à crédit. Donc, je ne suis pas fautif ; ce sont les clients qui n'ont pas tenu leurs engagements », se défend-il lors de son audition. Présenté le 10 février, à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le prévenu ne reconnaît pas l'accusation d'escroquerie. En présence du plaignant, l'accusé réitère les déclarations faites au commissariat de police. Nasser dit au juge qu'il se constitue partie civile en réclamant ses 4.650.000 Fcfa. Le tribunal ne se laisse pas berner par le mis en cause. Il condamne Alassane à 12 mois de réclusion assortis d'une amende de 100.000 Fcfa. Il doit verser à la victime, à sa sortie de prison, la somme de 4.650.000 Fcfa. « Les affaires restent les affaires. Pas de sentiments », murmure notre voisin de siège.

Ouattara Moussa
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