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Sport Publié le mercredi 24 février 2010 | Nord-Sud

Football : Fédération ivoirienne de football - Me Roger Ouégnin bientôt à la Fif ?

Les présidents de clubs de football de Côte d'Ivoire, regroupés au sein de la Conférence des présidents, sont décidés à prendre leurs responsabilités dans la gestion du football ivoirien. Me Roger Ouégnin, l'inoxydable président de l'Asec, est même annoncé dans le prochain comité exécutif de la Fif.

Il n'y a plus de doute ! Le bureau exécutif de la Fédération ivoirienne de football (Fif) sera remanié dans les prochains jours. Suite à une scabreuse affaire de 800 millions de francs Cfa remis à la Fif par une grande société de la place, pour l'ensemble des clubs et qui auraient pris une autre voie, certains présidents de clubs, mécontents, sont montés au créneau. « Trop, c'est trop… », selon eux. Et pour marquer le coup, l'Amicale des présidents de clubs de football de Côte d'Ivoire (Apcfci) dirigée par le bouillant Ervé Siaba a rejoint dare-dare la Conférence des présidents. Mieux, l'Apcfci n'est plus qu'un vieux souvenir. Comme dit l'adage, « on est plus fort à deux… ». Et plus que jamais, Salif Bictogo (Stella), Eugène Diomandé (Séwé), Diaby le Gourou (Satellite Fc), Ahoua Stallone (Hiré Fc), Ervé Siaba (Efym) et Me Roger Ouégnin (Asec) apparaissent comme les chefs de file de cette « rébellion ». Souffrant, le président de l'Africa, Kuyo Tea Narcisse, est de cœur avec eux. Depuis un moment donc, le siège de l'Asec Mimosas au Plateau, Avenue Chardy, abrite les différentes réunions des présidents de clubs qui ont décidé de prendre leurs responsabilités.

Les griefs contre la Fif

Il y a un moment qu'Ervé Siaba, président de l'Efym, attaque de front la Fif. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, l'homme a le mérite de dire ce qu'il pense. Sans fard. Il ne manque d'ailleurs aucune occasion pour voler dans les plumes de la Maison de verre. « On ne peut pas mettre des gens à la Fif qui ne connaissent rien au football. Ils prennent des décisions selon leur bon vouloir, au détriment des textes qui régissent notre football », fustige-t-il. Comme Ervé Siaba, les autres présidents de clubs ne comprennent toujours pas que les résolutions des Etats généraux de Grand-Bassam sur les centres de formation tardent à être appliquées. Il n'existe plus de championnats cadets et juniors. Les résultats au plan africain sont catastrophiques aussi bien en clubs qu'en sélection. La manne financière octroyée par le sponsor leader, Mobile telephon network (Mtn) reste tabou. Le football ivoirien est à la rue… C'est ainsi que la Conférence des présidents a décidé de servir de véritable tribune pour (enfin) apporter une solution véritable et durable aux récurrents problèmes qui minent le football ivoirien.
Me Roger Ouégnin dans le comité exécutif

A l'instar de Me Roger Ouégnin qu'on annonce dans le prochain comité exécutif de la Fif, d'autres présidents de clubs devraient également y faire leur entrée. Fracassante ! Ils entendent dissoudre l'actuel comité exécutif. Proches des réalités de notre football, ils devraient l'aider à redorer son blason et surtout à ne plus faire du football local, la dernière roue de la carrosse.


Choilio Diomandé et Sanou Amadou (stagiaire)Pour ce jeune élève, l'enseignant en question a certainement profité des lacunes de sa voisine. Si les bonnes notes poussent certaines filles dans les bras des profs, il faut reconnaître que ce n'est pas toujours vérifié. Kouakou Isabelle par exemple. Cette élève du lycée de Sikensi est brillante. Il n'empêche qu'elle mène une aventure romantique corsée avec l'un de ses profs de sciences. Et ce, en dépit des protestations de sa mère, rencontrée par l'équipe de reportage. « Je n'en peux plus. J'ai même fait une descente musclée sur place pour m'opposer à cette idylle. J'ai battu ma fille dans la maison de sa tutrice. Mais, une fois à Abidjan, j'apprends que cela continue. Ma fille a déjà 18 ans. Je ne sais pas si je peux me plaindre », s'interroge, contrariée, la bonne dame. Isabelle, jointe au téléphone, insiste sur l'amour profond éprouvé pour son enseignant. «Je l'aime et lui aussi m'aime et notre relation n'influence pas mes notes. Je ne comprends pas le refus de ma mère », explique vexée la Chimène de lycéenne. La majorité des profs rencontrés préfèrent aborder le sujet hors micro. Cependant, certains acceptent de témoigner. « Les filles sont jolies à croquer, attirantes et fraîches. Pourquoi voulez-vous que nous ne le remarquions pas. Nous ne sommes pas des aveugles, ni du bois mort», s'indigne Rodrigue Konan, prof de Sciences de la vie et de la terre, réputé dans cette pratique pourtant décriée par des âmes chastes. D'ailleurs, il avoue que c'est l'une des raisons qui l'ont poussé à choisir le métier d'enseignant. Un autre professeur de sciences à Cocody. Voici comment a débuté la relation qu'il continue, lui aussi, à entretenir avec une élève.

Profs et élèves se prononcent

« Il y a un groupe de filles dans une classe de seconde où je donne des cours. Dès que je pose un pas en classe, ces dernières avaient des manières. Jusqu'à ce qu'un soir l'une d'entre elles, Olivia, me surprenne chez moi, en mini-jupe alors que j'avais le torse nu. Elle a prétexté d'une visite de courtoisie et s'est assise au salon. Je suis rentré dans ma chambre pour me mettre un chandail mais à mon retour, c'était tard. Elle avait déjà les jambes écartées et j'ai découvert qu'il n'y avait rien en-dessous de cette jupe. J'ai compris le message et le péché a été commis». Franck Assogba, prof d'anglais, s'est quant à lui, fixé la barre de la classe de première pour draguer à l'école. «Hormis ces deux classes, nous n'avons affaire qu'à des gamines», affirme-t-il, le sourire en coin.
Comme on le voit, la charte du 27 janvier ne connaît pas encore un début d'application dans les écoles. Faut-il espérer que ce soit le cas dans l'avenir ? Pas si sûr ! Marius et Victorien, deux jeunes profs au lycée des jeunes filles de Yopougon se disent pessimistes. « Dans un endroit où il y a des hommes et des femmes fussent-elles des filles, l'attraction est toujours présente», répondent-ils en chœur. Nos amis élèves, Ange-Patrick, Jeannette et Isabelle sont tous du même avis. Ils évoquent, pour les uns, que les paresseuses vont toujours s'appuyer sur les profs «sans scrupules». Pour les autres, l'amour n'a pas de limites ni s'âge pour s'exprimer. Une chanson fixe la tranche d'âge de 7 à 77 ans ! Beaucoup de nos interlocuteurs se sont cependant montrés optimistes. Pour Anangaman Olivier, secrétaire général de l'Union nationale estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Unesci), les relations sexuelles enseignants-élèves peuvent diminuer, voire s'arrêter. Mais, le changement, selon lui, passe obligatoirement par la sanction. «Pour que cesse ce phénomène qualifié judicieusement d''inceste intellectuel'' par le professeur Pierre Kipré (ex-ministre de l'Education nationale), il faut appliquer la sanction administrative. Ce combat qui a porté des fruits à un moment donné de l'histoire de l'école ivoirienne, doit être reconduit », propose-t-il.

…et coup de gueule !

Que pense la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) sur le sujet ? Le téléphone du secrétaire général, Mian Augustin, a sonné en vain.
Accusés, les enseignants se défendent. Pour Soro Mamadou, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d'Ivoire (Synesci), il n'existe pas de statistiques nationales sur le nombre d'enseignants concernés. « Tout ce qui est dit relève de l'affirmation gratuite », rétorque-t-il. Il soutient mordicus que la grande majorité des enseignants fait son travail et est à féliciter. Pour le syndicaliste, dans une communauté où il y a des hommes et des femmes, il y a la tentation. Mais, en tant qu'éducateur, les encadreurs pédagogiques doivent aider leurs élèves à devenir des citoyens de bonnes mœurs demain. Les instituteurs se considèrent, quant à eux moins concernés par le sujet. L'argument évoqué : ils n'ont affaire qu'à des minettes dans leurs classes. Mesmin Komoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), croit néanmoins que la sensibilisation doit commencer à la base. Il se veut catégorique : « Il faut commencer par la répression, en appliquant les sanctions prévues par la loi qui protège les mineurs des abus. Cette pratique ne fait pas honneur à notre corporation et nous la condamnons. On ne peut pas parler d'histoire réelle d'amour ici, dans la mesure où du primaire au secondaire, l'élève n'est pas encore mature quel que soit son âge. Il ou elle n'a pas la maîtrise de ses actes. Il appartient à l'enseignant de simplement sublimer pour éviter de tomber dans l'erreur». Mme Bia Bi Tia Louisa enfonce le clou. Cet ancien proviseur qui exerce au ministère de la réconciliation, a participé à l'élaboration d'un document de stratégie pour la scolarisation des filles. Elle note que, sur les 25% de taux de redoublement enregistrés à l'école, 20% concernent les filles. Selon la spécialiste, le rapport sexuel entre le prof et son élève fait partie des causes de la propension élevé des filles à abandonner les classes. Elle poursuit que quelle que soit la nature de l'idylle, l'enseignant est le responsable. «Même quand l'initiative vient de la fille, le prof doit se maîtriser à partir du moment où il est le plus âgé. C'est injuste de sa part de se laisser aller. S'ils entretiennent des relations consentantes, cela ne doit pas réagir sur les résultats scolaires de l'élève. Or, c'est le contraire qui est constaté », regrette Mme Bia Bi. Pour elle, les flirts entre profs et élèves font partie des obstacles au maintien de la fille à l'école. C'est pourquoi il faut les bannir, selon elle. L'éducatrice conseille vivement la dénonciation. « Les filles ont peur de dénoncer leurs bourreaux d'encadreurs. Elles se sentent inférieures. Or, il faut dénoncer pour qu'on punisse ces brebis galeuses afin que cela fasse tâche d'huile ». M. Adom, censeur au collège moderne de Cocody, a participé à la rédaction de la charte de bonne conduite à l'école. Il partage l'avis de Mme Bia Bi : « avec le rang que j'occupe et en tant que militant des droits de l'Homme (il est membre de la Ligue ivoirienne des droits de l'Homme), j'ai le devoir de protéger mes élèves de toutes formes d'abus à l'école, dont les rapports sexuels avec les professeurs. Dès qu'un cas est dénoncé, la procédure énoncée par la charte va suivre son cours. Pour l'heure, nous n'avons enregistré aucune plainte. Tout se passe bien ». Plusieurs observateurs tablent sur le respect de la charte de bonne conduite pour crever l'abcès et la dénonciation des cas suspects afin que les sanctions frappent durement et dissuadent les esprits faibles, inconscients (voir encadré). Ainsi vont prendre fin, pensent-ils, ces moments de troubles trop intenses que les encadreurs pédagogiques se permettent avec leurs disciples.

NB : Les noms de certains acteurs ont été changés pour préserver leurs images
Nesmon De Laure (stagiaire)




Relations intimes enseignants-élèves
Profs titulaires et stagiaires s'accusent

Comme dans les autres villes du pays, les relations sexuelles entre enseignants et élèves sont une réalité à Gagnoa. Seulement, les personnes concernées avouent difficilement leurs liaisons.

Difficile de rencontrer aujourd'hui un enseignant qui reconnaît entretenir des relations coupables avec une élève. Un tour dans les établissements secondaires de Gagnoa permet de constater que les langues se délient difficilement à ce sujet. « C'est interdit, personne n'osera se dénoncer » prévient K.S, enseignant dans l'un des lycées. Mais, les comportements entre élèves et professeurs trahissent le secret. Un exemple. Il est 10 heures. La cour de recréation grouille de monde. Par affinité, élèves et professeurs se regroupent à l'ombre des arbres. Une élève en provenance du bâtiment du second cycle s'approche, fait discrètement signe à l'un des professeurs. Ce dernier la rejoint. Après s'être murmuré quelques mots, l'enseignant enregistre un numéro dans son téléphone portable, puis ils se séparent. Vient-il de prendre un rendez-vous amoureux ? La question reste posée. Une source bien introduite révèle que des enseignants font « ça » avec leurs élèves. « C'est surtout pendant la période des calculs de moyennes que ce phénomène est courant. Dans le but d'avoir une bonne moyenne dans une discipline, les filles n'hésitent pas à faire des yeux doux aux professeurs concernés», dévoile la même source. Ceux qui ont voulu partager leurs expériences en la matière, ont précisé qu'ils ont mis fin à cette pratique depuis belle lurette. D.S.S, enseignant, raconte : « quand j'étais stagiaire dans une ville du centre, j'entretenais des relations avec une de mes élèves de 4ème. Tout allait bien entre nous jusqu'au jour où je l'ai surprise dans la chambre d'un autre stagiaire comme moi, à une heure très tardive de la nuit. Dès cet instant, nous avons rompu. Aujourd'hui, je ne suis plus dans ces choses-là ». La plupart des enseignants interrogés désignent les professeurs stagiaires comme ceux des leurs qui sortent avec les élèves. Dans un autre établissement, nous avons appris l'histoire d'un stagiaire qui, pendant l'année scolaire dernière, a attribué une moyenne de 19 /20 à une élève de 6ème qui n'en valait pas tant. Les professeurs de la même discipline ont exigé une réévaluation de l'élève en question. Et là, ils se sont rendu compte que le niveau de la jeune fille n'était pas à la hauteur de la moyenne décernée. Le droit de cuissage est mis à nu. Accusés, les professeurs stagiaires déclinent toute responsabilité. «Nous sommes tellement préoccupés par notre examen de titularisation en fin d'année que nous n'avons pas le temps de regarder les filles fussent-elles des fées », se déculpabilise l'un deux, avant d'accuser à son tour : « ce sont les professeurs titulaires qui sortent avec les élèves parce qu'étant salariés ils ont les moyens d'entretenir ces filles-là ». Devant ces accusations mutuelles, des élèves ont été approchées pour trancher. Mais elles ont toutes juré que, « la seule relation qui existe entre eux est une relation d'enseignant à enseigné. Pas plus, ni moins ». En réalité, qu'ils soient professeurs titulaires, stagiaires, et même personnel administratif, tous « gèrent » leurs élèves en catimini. Malheur à celui qui se fera prendre !

Alain Kpapo, correspondant



Coucher avec une élève et aller en prison


Les enseignants qui entretiennent des relations sexuelles avec leurs élèves s'exposent dans certains cas à des sanctions prévues par la loi. Selon le code pénal, un majeur qui couche avec un mineur commet la pédophilie. La peine varie selon la qualification des faits. Selon les circonstances ou l'âge de la victime, on parle de harcèlement, de pédophilie ou d'attentat à la pudeur. Le harcèlement sexuel est puni par l'article 356 du code pénal. La peine d'emprisonnement va de un à trois ans, assorti d'une amende de 360. 000 à 1 .000. 000 de Fcfa. La pédophilie est le fait pour un adulte de s'adonner à des actes sexuels avec des enfants ou des adolescents. L'article 358 du code pénal la punit d'une peine d'emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et d'une amende allant de 10. 000 à 200. 000 Fcfa, selon le cas. L'attentat à la pudeur est puni par les articles 355 et 357 du code pénal, d'une peine d'emprisonnement allant de un à 5ans.

Nesmon De Laure (stagiaire)


Quand les avances tournent à des représailles

Les relations sexuelles entre élèves et enseignants sont loin aujourd'hui d'être un tabou. L'ex-ministre de l'Education nationale Pierre Kipré avait, en son temps, pris un arrêté condamnant les enseignants qui se livreraient à de telles pratiques. Dans les établissements scolaires d'Abengourou, en début du premier trimestre, il est difficile de détecter ces cas. C'est surtout vers le deuxième trimestre, avec la familiarité qui s'installe entre élèves et enseignants, que se font les rapprochements. Pour les années précédentes, des cas sont à signaler. Mademoiselle Seri Edwige, élève en classe de 6e dans un établissement de la place et joueuse de handball, filait le parfait amour avec son professeur d'Eps (Education physique et sportive). Cela influait sur son résultat scolaire. Après enquête, et vu la véracité des faits, ses parents l'ont affectée à Abidjan. Si dans le cas d'Edwige, on peut penser à un cas de "consentement mutuel "ou une influence dominante du professeur, ce n'est pas le cas de Ouattara Djamila en classe de 4e 3. Son physique impressionnant n'a pas laissé son professeur de sciences physiques tranquille. La quarantaine passée, ce dernier lui a fait des avances. Devant son refus, il ne l'interrogeait plus en classe. Et pour le moindre geste, elle était blâmée ou réprimandée devant ses camarades. Elle a saisi son éducateur de niveau. Informé de la situation, le professeur s'est assagi. Les élèves du premier cycle sont la plupart du temps des victimes silencieuses. Craignant des représailles de la part de leurs maîtres, elles se confient difficilement. Certains profs accusent aussi les élèves de les harceler moyennant de bonnes notes.

Koffi Jean Luc à Abengourou.



Les syndicats réagissent :

Anangaman Olivier (Unesci) :
“Des enseignantes ont aussi des relations avec leurs élèves”
«Des filles et même leurs amis de sexe masculin croient être amoureux de leurs enseignants. Or, ce n'est que pure idéalisation, comme on pourrait idéaliser un footballeur parce qu'on l'apprécie. Plusieurs garçons s'éprennent de leurs enseignantes. Nous n'allons pas citer des cas pour les préserver. Mais, il appartient aux profs, en tant qu'aînés, de savoir raison garder. Cependant, nous sommes optimistes quant à la fin des relations sexuelles entre nos profs et nos camarades élèves. Notre optimisme passe par la sanction. Pour que ce phénomène, nommé judicieusement inceste intellectuel par le professeur Pierre Kipré, cesse, il faut appliquer la sanction administrative. Ce combat qui a porté des fruits, à un moment donné de l'histoire de l'école ivoirienne, doit être reconduit ».

Soro Mamadou (Synesci) :«On nous accuse gratuitement »
« Il n'y a pas d'enquête disponible au niveau du système pour connaître le taux d'enseignants concernés par le harcèlement. Toutes ces accusations relèvent de l'affirmation gratuite. La grande majorité des enseignants fait son travail et est à féliciter. Dans une communauté où il y a des hommes et des femmes, il y a toujours la tentation. Mais en tant qu'éducateur, les encadreurs pédagogiques doivent aider leurs élèves à devenir de bons citoyens demain. Et d'ailleurs, c'est un devoir national. Que nous soyons enseignant ou d'un autre corps de métier, nous devons atteindre 0% de relations sexuelles avec les mineurs. Dès l'instant où la fille est majeure, l'union libre entre l'élève et le prof qui aboutit au mariage et à l'enfantement est à encourager. Mais l'idéal est qu'on puisse laisser tout apprenant tranquille. Il ne faut pas perturber sa situation d'apprentissage ».

Mesmin Komoé (Midd) :“Les enseignants ne doivent pas tomber dans l'erreur”
« Il faut commencer par la répression, en appliquant les sanctions prévues par la loi qui protège les mineurs des abus. Cette pratique ne fait pas honneur à notre corporation et nous la condamnons. On ne peut pas parler d'histoire réelle d'amour dans la mesure où du primaire au secondaire, l'élève n'est pas encore mature. Il ou elle n'a pas la maîtrise de ses actes. Il appartient à l'enseignant de simplement sublimer pour éviter de tomber dans l'erreur, celle de coucher avec son élève».

Propos recueillis par Nesmon De Laure (stagiaire)





















FAITS DIVERS

Vols de nuit avec effraction
Sur la piste du brigand des garagistes de Marcory

En découvrant, au petit matin du samedi 6 févier, que ses outils mécaniques et des pièces de rechange de véhicules ont disparu, Niamien Anoh Gustave, mécanicien de 43 ans porte directement ses soupçons sur Gbané Abdoulaye. La raison ? Celui-ci a été condamné, deux fois, en 2008 à un mois puis trois mois de prison pour faux et usage de faux. Le garage de Gustave est situé à Massarana, un sous quartier populeux de la commune de Marcory. Dans la nuit du lundi 1er février à mardi, raconte-t-il, mon voisin Mamadou Diang Diallo a surpris Gbané à l'intérieur de mon garage avec un sachet à la main contenant des objets. «J'ai été plusieurs fois victime de vol portant sur des pièces de véhicules. Ainsi, voulant savoir la raison de sa présence, à une heure indue dans mon garage, Gbané a répondu à mon voisin qu'il dormait à cet endroit. Selon Diang, cette déclaration lui a semblé douteuse. C'est ainsi qu'il lui a demandé d'attendre mon arrivée. Visiblement, Gbané qui se reproche quelque chose, a sauté la clôture pour s'en fuir. Il a laissé sur place le butin constitué d'un rétroviseur, d'une cisaille et de pièces de rechange d'un véhicule de type 4x4 sur lequel je faisais des travaux », déclare Gustave qui ajoute qu'après ce forfait manqué il faisait le guet chaque nuit pour mettre la main sur le coquin ou le groupe de malfaiteurs. En vain.

Gbané vole avec la manière !

Persuadé que le criminel revient toujours sur ses pas, le mécanicien attend. Sa patience paie cinq jours plus tard. « Contre toute attente, le samedi 6 février à 9 heures à mon arrivée au garage j'ai constaté que des intrus sont entrés par effraction pour emporter outre le contenu du fameux sachet, un sac contenant mon matériel de travail, à savoir une crique, une clé plus, des seringues appartenant à un client et des housses de siège », se désole-t-il au commissariat de police du 9ème arrondissement où il porte plainte pour vol de nuit avec effraction. Le lieutenant Gbizié est chargé de mener les investigations pour tirer au clair de cette affaire de vol récurrent au garage du plaignant. Au cours de l'enquête, Mamadou Diang Diallo, le voisin du garage de Gustave, affirme que le mardi 2 février à 5 heures, il a aperçu Gbané dans le garage de la victime tenant en main un sachet et que doutant de la bonne foi de l'intrus il lui a demandé d'attendre l'arrivée du maître des lieux. « Il a escaladé le mur pour prendre la fuite. Ce jeune dort très souvent à la belle étoile avec un groupe de jeunes gens », témoigne-t-il. Les recherches entreprises par la police finissent par désigner Gbané Abdoulaye. Selon le plaignant, lors de l'interpellation du prévenu, aucun des objets volés n'a été retrouvé en sa possession. Néanmoins, soutient Gustave, nous le soupçonnons pour avoir tenté de commettre un vol dans mon garage. « Il a eu plusieurs fois des démêlés avec la police et la Justice pour vol, trafic de drogues. Tout le monde le connaît au quartier comme étant un voleur », confie Gustave en indiquant que le préjudice du vol s'élève à 350.000 Fcfa. Mais, le malfrat prend le contre-pied de cette déclaration. Il avoue ceci : « Le samedi 6 février à 5 heures, je me suis introduit dans le garage du plaignant en escaladant la clôture. Une fois à l'intérieur, j'ai sectionné une barre des antivols à l'aide d'une scie à métaux avant de m'introduire dans le magasin où j'ai pris des clés, un démarreur, deux rétroviseurs et quatre enjoliveurs Toyota. J'étais seul à voler ces objets ». Une autre victime, Diané Bassirima, 39 ans, mécanicien, explique que la bande à Gbané a ouvert le toit de son garage dans la nuit du 21 décembre 2009 pour vider la caisse contenant en plus du matériel de travail, quatre baffles, deux postes radio-auto, une radio cassette, une rallonge de plus de 100 mètres et un compresseur. Selon lui, les objets volés ont une valeur de 500.000Fcfa. Le même malfrat confirme être l'auteur du vol. Il confie encore ceci : « A ma sortie de prison le 16 décembre 2009, je suis passé par le toit en soulevant une tôle qui était mal fixée pour m'introduire dans le garage de Diané où j'ai dérobé tout son matériel de travail et les objets (énumérés plus haut, nldr) ».

L'aveu tardif des receleurs

L'équipe des policiers du 9èmearrondissement remonte la filière pour prendre Sako Lamine qui se dit ferrailleur au quartier Remblais (Marcory). Comme Gbané, cet artisan est bien connu dans le fichier de la maison d'arrêt et de correction d'Aboisso. En 1994, Lamine a été incarcéré durant trois mois pour trafic illicite de marchandises. Il reconnaît avoir acheté des mains de Gbané le vendredi 5 février une mallette de clés de réparation de véhicule, deux rétroviseurs, quatre enjoliveurs, un klaxon et un démarreur. Et tout cela tenez-vous bien, à 9 petits billets de 1.000 Fcfa. « Je ne lui ai pas demandé l'origine de ces outils. Nous avons l'habitude d'acheter ce genre d'objets sans demander leur provenance. Je suis persuadé qu'il ne peut pas être propriétaire de véhicule, ni vendeur de pièces d'occasion importées, mais j'ai acheté les outils avec lui car ils étaient à un bas prix. Cependant, je ne savais pas qu'il avait volé les objets », se persuade Lamine, inculpé pour recel d'outils mécaniques et pièces détachées. Poursuivant les investigations, la police déniche, un second receleur. Il se nomme Koné Laciné, 32 ans. A la différence de Lamine, ce prestataire de service n'a jamais fait l'objet de poursuite judiciaire. Enfin jusqu'à la date du 8 février où il est impliqué dans l'affaire d'achat d'objets volés, c'est lui-même qui raconte la suite de l'histoire. « Il y a environ trois semaines que le sieur Gbané s'est présenté à moi. Il m'a vendu quatre enjoliveurs Mercédès et une pompe servant à tirer l'eau en hauteur au prix de 9.000 Fcfa. Je ne le connaissais pas auparavant. Je l'ai rencontré par l'intermédiaire de Sako Lamine. Il ne m'a pas donné d'information quant à l'origine des objets. Je ne lui ai pas demandé non plus leur provenance », indique-t-il à son audition. Le dossier passe en jugement au tribunal des flagrants délits du Plateau le 17 février. Gbané Abdoulaye est poursuivi pour vol de nuit avec effraction. Sako Lamine et Koné Laciné répondent des faits de recel d'outils mécaniques et pièces détachées. Les trois accusés plaident coupables. Ils reconnaissent les faits. En répression, le tribunal, sur la base des aveux des mis en cause, condamne Gbané à 36 mois fermes. Quant aux receleurs, ils purgent à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan(Maca) une peine de 6 mois. Une fois libres, les trois détenus doivent payer chacun 100.000 Fcfa d'amende.

Une enquête réalisée par Bahi K.



Consommation de cannabis
Une bande de drogués à l'écart pour 12 mois

C'est devenu une coutume pour tous les inculpés pour détention de drogue notamment le cannabis. Ils nient toujours avoir fumé l'herbe même s'ils sont pris en flagrants délits de consommation. C'est ce qui s'est passé dans la nuit du 28 janvier à 23 heures à Wassakara, un quartier peu fameux de la commune de Yopougon. La bande dirigée par Kéita Aboubacar fume tranquillement du cannabis au rez-de-chaussée d'un immeuble inachevé. Il est 23 heures. Comme à leur habitude Aboubacar, Coulibaly Adama, Traoré Ali et Diakité Karim prennent leur plaisir cette nuit-là à s'évaporer avec 100 grammes de joints. A l'exception de Karim, apprenti menuisier, les autres membres sont des apprentis chauffeurs. Selon un riverain anonyme qui a mis la puce à l'oreille des flics de la direction anti-drogue, il ne se passait pas de jour sans que ces mordus de l'herbe qui rend fou ne viennent se mettre à l'aise dans le coin. Selon lui, souventes fois les drogués enfument les lieux. «On ne pouvait plus respirer. Pour ce faire, nous les avons dénoncés à la police », avance la source. Usant de techniques d'enquête, des éléments de la direction de lutte contre la drogue jettent leur filet et capturent la bande le 28 janvier. Lors de l'interpellation, soutient l'officier de police, Aboubacar et ses amis possédaient encore 200 grammes de cannabis. Selon l'officier, il croit avoir affaire à une bande de dealers vu la quantité de cannabis saisie (200g). Appréhendés pour détention de drogue en vue de vente, les accusés nient unanimement. Ils tentent de persuader la police que la quantité prise était destinée à leur propre consommation. Inutile ! Les prévenus jettent leur langue au chat concernant l'identité de leur fournisseur. « On ne vend pas la drogue. Mais, on fume pour se maintenir en forme. On mène des activités qui demandent de se surpasser », affirment-ils, à la barre du tribunal des flagrants délits de Yopougon, le 12 février. Au terme du débat d'une dizaine de minutes, le juge requalifie les faits en ceux de détention de cannabis en vue de la consommation. Aboubacar et sa clique sont incarcérés au pénitencier de Yopougon pour 12 mois. Une fois libre, chacun doit verser 200.000 Fcfa d'amende.

Ouattara Moussa




























POLITIQUE

L'équipe du Premier ministre connue hier
Guillaume Soro : “Dans 48 h, un gouvernement complet”

Les Ivoiriens devront attendre encore deux jours avant de connaître tous les noms des ministres qui les conduiront aux élections.

La formation du gouvernement annoncé pour le lundi 15 février dernier, ne l'a été finalement, qu'hier. L'équipe baptisée de fat Soro II est incomplète. Elle présente, en plus du Premier ministre, 16 membres nommés, et 11 autres postes restent à pourvoir, sur les 27 que compte le 2ème gouvernement de l'Accord politique de Ouagadougou. Le Premier ministre reconduit, Guillaume Soro, a une explication à cette configuration de sa nouvelle équipe. Hier, le chef du gouvernement a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a expliqué que les discussions se poursuivent. Et que l'équipe sera complète sous peu. « Je vais continuer à consulter les différentes parties et d'ici-là avant le premier conseil des ministres, nous aurons un gouvernement au complet », a justifié Guillaume Soro, optimiste. Le problème qui se pose, a-t-il dit, ce sont les modalités de nomination des personnes proposées par leurs mandants respectifs. « Nous nous donnons 48 heures pour dialoguer et discuter afin de donner un gouvernement qui conduira les Ivoiriens aux élections. Les discussions continuent et nous avons espoir », se conforte le Premier ministre, qui dit compter sur la compréhension des uns et des autres. Une chose est certaine, c'est que « le gouvernement est conforme aux Accords de Linas Marcoussis et l'Accord politique de Ouagadougou ». La clé de répartition est notamment respectée, même si le nombre des portefeuilles ministériels a été réduit.
Le Front populaire ivoirien (Fpi) qui avait dix postes se retrouve avec neuf, le Rassemblement des républicains (Rdr) garde quatre au lieu de cinq. Pareil pour le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). De même les Forces nouvelles (FN). L'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), l'Union démocratique et citoyenne (Udcy) et le Mouvement des forces d'avenir (Mfa) ont chacun un poste. « Globalement, observe Guillaume Soro, le gouvernement reste stable ».
Le Fpi conserve alors le ministère d'Etat, ministère du Plan et du Développement, les ministères de l'Intérieur, de la Défense, des Mines et de l'Energie, de la Fonction publique et de l'Emploi, de la Production animale et des produits halieutiques, de l'Education nationale, de la Lutte contre le Vih/Sida. Les ''frontistes'' prennent le ministère de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle. Ce département était géré par les FN. Ces dernières gèrent le Ministère d'Etat, ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, les ministères de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé, du Tourisme et de l'Artisanat, de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat.

Où sont les technocrates ?

L'idéal souhaité par une opinion qui était de voir un gouvernement de technocrates conduire la Côte d'Ivoire aux élections n'a pu être possible. Toutefois, cet idéal, selon le Premier ministre, pourra être satisfait à l'avenir. Mais l'actualité et le contexte politique (la crise et les accords politiques) imposent, regrette Guillaume Soro, que l'on fasse avec des solutions politiques. Lui-même, s'est-il pris en exemple, en s'interrogeant n'est-il pas « un fruit de l'Accord politique de Ouagadougou » ? Avec un gouvernement respectant les prescriptions politiques des accords, il serait souhaitable, a jugé le Premier ministre, que les uns et les autres soient sereins. Afin, a-t-il invité, que les Ivoiriennes et les Ivoiriens donnent la chance à ce gouvernement de sortir le pays de l'ornière.
Pour ce qui est de la Cei, le constat est qu'elle reste la même. Avec seulement le départ du président Robert Beugré Mambé, récusé par le camp présidentiel, pour « fraude » sur la liste électorale provisoire. La Cei reste aussi l'instrument politique qui poursuivra sa mission. Seulement, il faudra qu'elle ait une nouvelle approche et une nouvelle méthodologie de travail, selon Guillaume Soro. « Les Ivoiriens doivent assumer leur histoire » a-t-il conclu, faisant remarquer que les élections étaient organisées successivement 1960 par le ministère de l'Intérieur, puis la Cosur (Commission de supervision de l'organisation du reférendum), et la Cne (Commission nationale électorale) ensuite. Et elles le seront par la force des choses par un instrument politique : la Cei.

Bidi Ignace



Les membres du nouveau gouvernement

Vu la décision 2010-021 du 12 février 2010 mettant fin aux fonctions du gouvernement
(...)
Article 2 - Sont nommés membres du gouvernement :
1- Premier ministre, chef du gouvernement : M. Soro Kigbafori Guillaume
2-Ministère d'Etat, ministère du Plan et Développement : Paul Bouhoun Bouabré
2-Ministère d'Etat, ministère de la Justice et des Droits de l'Homme : Koné Mamadou
4-Ministère de l'Intérieur : Tagro Désiré
5-Ministère de l'Economie et des Finances : Diby Koffi Charles
6-Ministère de la Défense : Amani N'Guessan Michel
7-Ministère des Mines et de l'Energie : Kouadio Komoé Augustin
8-Ministère de l'industrie et de la Promotion du Secteur Privé : Dosso Moussa
9-Ministère du Tourisme et de l'Artisanat : Konaté Sidiki
10-Ministère de la Communication : Sy Savané Ibrahim
11-Ministère de la Fonction Publique et de l'Emploi : Guiriéoulou Emile
12-Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques : Douaty Alphonse
13-Ministère de l'Education Nationale : Bleu Lainé Gilbert
14-Ministère de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat :
Koné Tiémoko Meylet
15-Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle : Yapo Atsé Benjamin
16-Ministère de la Lutte Contre le Sida : Mme Adjobi Christine
17-Ministère de la Jeunesse des Sports et des Loisirs : Mel Eg Théodore

Article 3 : Les ministères ci-après sont à pourvoir :
1-Ministère des Affaires Etrangères et de l'Intégration Africaine :
2-Ministère de l'Agriculture
3-Ministère du Commerce
4-Ministère des Transports
5-Ministère des Infrastructures Economiques
6-Ministère des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
7-Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
8-Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique
9-Ministère de l'Environnement et de Salubrité Publique et des Eaux et Forêts
10-Ministère de la Famille et des Affaires Sociales
11-Ministère de la Culture et de la Francophonie

Article 4 : Le présent décret abroge toute disposition antérieure contraire
Article 5 : Le Premier ministre, chef du gouvernement est chargé de l'exécution du présent décret qui prend effet à compter de sa signature et sera publié au Journal officiel de la République de Côte d'Ivoire.

Fait à Abidjan le 23 février 2010

Laurent Gbagbo




Nouveau gouvernement
On continue avec les memes

Le changement tant attendu par nombre d'Ivoiriens n'a pas eu lieu. C'est donc avec un gouvernement éléphantesque, composé d'anciens que le Premier ministre Guillaume Soro va tenter de conduire à bon port le processus de sortie de crise à lui confié depuis la signature de l'Accord politique. Alors que de nombreux observateurs prédisaient un gouvernement de rupture constitué de technocrates pour aller rapidement aux élections, Guillaume Soro tentera de vérifier l'adage qui soutient que « C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs confitures ». En attendant que les négociations aboutissent pour permettre aux personnalités de l'opposition d'y faire leur entrée, c'est un gouvernement de 27 membres, pour l'instant dominé par des visages connus des Ivoiriens qui a été dévoilé. En dehors du nombre pléthorique des ministres, le deuxième fait marquant de cette équipe est la retraite accordée aux trois « doyens » que sont Léon Emmanuel Monnet anciennement titulaire du portefeuille des mines et de l'énergie, Hubert Oulaye, auparavant au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative et Sébastien Dano Djédjé, anciennement chargé de la réconciliation nationale et des relations avec les institutions. Ces trois cadres du Front populaire ivoirien (Fpi, le parti présidentiel) détenaient, en effet, le record de longévité au gouvernement. Ils y sont entrés dès l'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000. Si dans la nouvelle configuration, le portefeuille de la réconciliation nationale et des relations avec les Institutions n'a pas été pourvu parce qu'ayant été tout simplement supprimé, Léon Emmanuel Monnet et Sébastien Dano Djédjé ont été remplacés respectivement par Augustin Komoé et Emile Guiriéoulou, une des trois nouvelles figures, pour l'heure du gouvernement 2 de Guillaume Soro. Les autres nouveaux venus sont Benjamin Atsé Yapo et Koné Tiémoko. Sur la liste des sortants, côté Forces nouvelles, figurent les anciens ministres de l'Intégration africaine et porte-parole du gouvernement, Amadou Koné, des victimes de guerre, Louis-André Dacoury-Tabley, du Commerce Youssouf Soumahoro. Les autres éléments notables à relever de cette équipe touchent aux bonds qualitatifs faits par les anciens ministres de la Culture, Augustin Komoé qui passe aux Mines et à l'énergie et de la ville et de la salubrité, Mel Eg Théordore qui a hérité du portefeuille des Sports.

Marc Dossa




Tout ça pour ça !

Tout ça pour ça ! Toutes ces destructions, ces morts, ces blessures, ces souffrances pour ce gouvernement ! Il faut le dire, l'équipe gouvernementale que le Premier ministre Guillaume Soro a présenté hier à la Nation a déçu énormément d'Ivoiriens, dont nous-mêmes. On s'attendait à une équipe différente, plus jeune, moins politique, avec une plus grande participation de la société civile et du secteur privé. C'est quasiment le même gouvernement qui est en fonction depuis 2003 qui a été reconduit. C'est vrai, en certains postes, il y a eu un léger mouvement de chaises musicales, mais pour l'essentiel, il n'était pas besoin de dissoudre le gouvernement, si c'était pour aboutir à ce résultat-là. Les deux ex-belligérants ont coupé la poire en deux en s'octroyant, chacun, un ministère d'Etat. Et chacun d'entre eux a fait entrer un proche au gouvernement. En réalité, c'est l'opposition, le Rhdp notamment, qui s'en tire à bon compte. Elle garde les ministères les plus importants, hors l'Economie et les Finances, à savoir l'Agriculture, le Commerce, les Transports, les Infrastructures économiques, les Ntic, l'Enseignement supérieur et la Santé publique. On peut dire que son bras de fer a payé, puisqu'elle n'a été dépossédée d'aucun ministère stratégique pour les élections. Mieux, il y a fort à parier qu'elle gagnera encore la deuxième partie du bras de fer qu'elle a engagé avec le couple exécutif depuis la double dissolution du gouvernement et de la Cei. A savoir la reconduction pure et simple de l'ensemble de ses cadres ministériels. Et ce serait un scandale si l'on ne faisait pas droit à cette requête. Laurent Gbagbo en effet, a gardé 90% de ses ministres, y compris les plus controversés. Soro également a gardé quasiment l'ensemble de ses ministres, à leurs postes d'origine, exceptés ceux dont les ministères ont été supprimés. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Mabri Toikeusse, Anaky Kobenan et leur nouvel allié Francis Wodié sont fondés à exiger le maintien de leurs cadres à leurs anciens portefeuilles.
Ainsi donc, après près de deux semaines de guérilla urbaine, près de dix morts, et tous les risques que font peser sur une démocratie l'irruption de l'armée sur la scène politique, nous sommes revenus au point de départ. Rien n'a changé. Rien n'a bougé. Les rêves de changements ont été étouffés. Vraiment, tout ça pour ça!

Touré Moussa



Nouveau gouvernement
L'argent et la politique gâtent les négociations

Le nouveau gouvernement de réconciliation a enfin vu le jour hier. Sans la participation du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Voici pourquoi les partis houphouétistes se sont reniés après avoir pris des engagements devant le président Blaise Compaoré.

Le communiqué du président Compaoré daté du 22 février 2010 est bien clair : « Le Facilitateur et les parties ivoiriennes sont convenus de la mise en place le 23 février 2010 d'un Gouvernement qui sera composé de représentants de tous les partis signataires des Accords de Linas Marcoussis. »
Donc, les présidents du Rassemblement des républicains (Rdr) et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) avaient bien donné leur accord pour entrer dans le gouvernement du 23 février. A l'arrivée, ils se sont visiblement rétractés. Pourquoi Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont-ils dit « oui » à Blaise Compaoré et n'ont pas respecté leur engagement le lendemain ?
En fait, dès la fin des négociations et après l'annonce de l'accord obtenu à l'arrachée, les deux leaders de partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont commencé à grincer des dents. Ils auraient voulu que la rencontre leur aménage une marge de manœuvre face à leurs militants qui ont battu le pavé pendant des jours avec des morts à la clé. Ainsi, ils estimaient qu'un message d'apaisement du président de la République leur aurait certainement permis de lever les mots d'ordre qu'ils avaient lancés. Mais, Laurent Gbagbo est resté silencieux, laissant le soin au facilitateur et au Premier ministre d'annoncer la fin de la crise. Ensuite, ils voulaient d'abord avoir des détails sur les modalités de leur entrée au gouvernement avant l'annonce du Premier ministre. Et, comme le montrera la suite des évènements, le sujet leur tenait particulièrement à cœur, car il s'agit de savoir combien de postes ministériels aura chaque parti, quels sont les postes, quels sont les personnes qui peuvent y être affectées. Certains auraient même voulu que le facilitateur mette tout cela au point avant de regagner Ouagadougou. Impossible, selon un diplomate. « Le Facilitateur a arraché un accord sur les deux points à problème : l'entrée au gouvernement et l'ouverture de négociations sur la Cei. Pour des questions de souveraineté nationale, il ne pouvait pas s'ingérer dans la composition du gouvernement. Ce n'est pas à lui de distribuer des postes », explique-t-il.
Dès le départ de Blaise Compaoré, un ballet infernal a commencé pour le Premier ministre. Guillaume Soro s'est très vite heurté à l'intransigeance du Pdci et du Rdr qui voulaient maintenir en place l'essentiel des ministres sortants, étant entendu que chaque parti voyait son quota passer de cinq à quatre ministres.
Pourtant, Guillaume Soro voulait composer une équipe plus soudée autour des objectifs du gouvernement et moins tributaire des désidératas des partis politiques. Ce qui nécessitait le renouvellement d'une bonne partie de l'équipe. Sur ce point, il avait obtenu l'accord du président de la République.
Toute la soirée de lundi et la journée de mardi, Guillaume Soro a tenté de convaincre ses interlocuteurs.

Camp présidentiel
Laurent Gbagbo était prêt à lâcher quatre de ses anciens ministres. Il voulait garder Paul Antoine Bohoun Bouabré, Désiré Tagro et Amani N'Guessan Michel. Le premier est l'homme du Front populaire ivoirien, le second le gestionnaire du dossier Apo et le troisième l'homme des questions militaires. Pour son quatrième poste, Laurent Gbagbo hésitait entre Christine Adjobi et Sébastien Dano Djédjé. Il faut noter que les choix du candidat Gbagbo ne sont pas sans arrière pensée politique.
Michel Amani N'Guessan est le seul vrai poids lourd du candidat de La Majorité présidentielle pour le grand centre où il faudra déstabiliser le Pdci. Il est le directeur régional de campagne de Gbagbo pour la Vallée du Bandama. Bohoun Bouabré et Tagro sont incontournables au Centre-Ouest.

Forces nouvelles
Pour respecter la promesse de changement faite aux Ivoiriens, Guillaume Soro voulait donner l'exemple. Le seul ministre que le leader des Forces nouvelles était sûr de reconduire est le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané. Ce qui augurait d'un renouvellement sans précédent.

RDR
Du côté de la rue Lepic, le changement n'était pas à l'ordre du jour. Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko, Ibrahim Cissé Bacongo, Marcel Amon Tanoh et Jeanne Peuhmond étaient en lice. Laurent Gbagbo a rejeté en bloc les quatre premiers. Il était peut-être prêt à s'accommoder de l'ancienne ministre de la Famille et des affaires sociales et, dans une certaine mesure, de Marcel Amon Tanoh.
Pas question de bouger pour le Rdr. Car, les ministres sortants refusés par Gbagbo sont justement ceux sur qui repose une bonne partie du financement et de l'animation de la campagne. Amadou Gon Coulibaly, ancien ministre de l'Agriculture, est le directeur national de campagne du candidat Alassane Ouattara. Ibrahim Cissé Bacongo, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, est le directeur national de campagne d'Abidjan Sud. Hamed Bakayoko, ex-ministre des Ntic, est le directeur central de campagne chargé de la jeunesse.
Marcel Amon Tanoh, ancien ministre de la Construction, est le directeur de campagne pour le Sud-Comoé et le District d'Abidjan (60% de l'électorat).
Comment remplacer de tels hommes au gouvernement sans mettre en péril l'échafaudage de la campagne présidentielle ?

PDCI
L'ancien parti unique veut faire le moins de vague possible.
D'où la proposition de Dr Allah Kouadio Remi, Patrick Achi, Ama Tehoua Marie, Dagobert Banzio et Youssouf Bakayoko.
Là aussi, refus strict de Laurent Gbagbo qui accepterait tout au plus Youssouf Bakayoko. Alors que du côté du Pdci, l'on tient justement peu à l'ancien ministre des Affaires étrangères que l'on soupçonne fortement d'accointances trop poussées avec le camp présidentiel. Certains cadres du parti n'hésitent même pas à suggérer au chef de l'Etat de le prendre en compte dans son propre quota. C'est dire ! Le Pdci ne lâchera pas ses ministres. Et pour cause ! Patrick Achi est jugé le seul capable de mener la vie dure au Fpi en pays akyé. Il y jouit d'une popularité certaine acquise au fil des années passées au ministère des Infrastructures économiques.
A l'Ouest, Dagobert Banzio est bien parti pour freiner les envies du Fpi. Au Centre-Est, Ama Tehoua Marie doit affronter le président du Fpi, Pascal Affi N'Guessan. Enfin, Rémi Allah est chargé de contrer les offensives du Fpi au Centre, en pays baoulé.
Ces considérations politico-financières ont donc été le grain de sable qui a retardé la composition du gouvernement.
Malgré un dernier forcing, Guillaume Soro n'a pu surmonter ces écueils. Hier, à quelques heures de l'annonce de son gouvernement, il a encore vu le président de la République pour lui demander de requalifier au moins certains des noms qu'il avait rejetés.
Mais, Laurent Gbagbo a estimé qu'il avait déjà consenti beaucoup de sacrifices en lâchant quatre de ses ministres, et non les moindres, sur huit. En libérant par exemple le ministre des Mines et de l'énergie, Emmanuel Léon Monnet, il voulait donner un gage de changement. Mais, il se fragilisait aussi dans le pays akyé.
Il ne comprenait donc pas pourquoi l'opposition refusait de se séparer de certains ministres devenus de véritables barons. Il devenait alors évident que l'on irait vers la formation partielle du gouvernement en attendant le retour du Rhdp à de meilleurs sentiments après les négociations qui doivent se poursuivre.


Kesy B. Jacob





CEI : Les Forces nouvelles veulent la présidence

La Commission électorale indépendante (Cei) sera remise en selle jeudi. Selon le communiqué du facilitateur, Robert Beugré Mambé et ses quatre vice-présidents seront remplacés. Ce n'est pas tout. La nouvelle Cei sera certes conforme au format des accords de Pretoria, mais elle fonctionnera autrement. Ainsi, l'on devrait assister à la séparation entre les fonctions politique et opérationnelle.
La Commission centrale composée des 31 superviseurs aura désormais un rôle de contrôle et de supervision au profit des mandataires, notamment les partis politiques. Tout ce qui concerne le travail de terrain relèvera maintenant d'une grande Direction opérationnelle plus technique. Il faut noter que ces questions étaient gérées avant par le président et ses vice-présidents. Pour occuper cette direction, un appel à candidatures pourrait être lancé.
La recomposition de la Cei devrait surtout donner lieu à des tractations serrées. Au sein des Forces nouvelles, certains n'hésitent plus à pousser à une candidature pour la présidence de la Cei, d'autant que le mouvement compte 6 membres au sein de la commission centrale qui en compte 12. Une telle initiative ne manquera pas de provoquer des grincements de dents du côté du RHDP. Les partisans d'une candidature FN s'appuient sur les nombreuses trahisons du RHDP. Ainsi, en 2003, lorsque les FN ont quitté le gouvernement, elles ont été surprises du manque de solidarité de leurs alliés politiques. Ensuite, les partis alliés des FN n'ont pas hésité à faire chorus avec le camp présidentiel pour réclamer le désarmement des FN. Ce qui a conduit de facto à la mort du G7.
En 2005, les Fn ont soutenu le RHDP pour l'élection de M. Mambé à la tête de la Cei. En contrepartie, le groupe des partis houphouétistes devait soutenir la candidature des FN pour le remplacement de Seydou E. Diarra à la primature. Contre toute attente, le Pdci et le Rdr ont chacun présenté leur propre candidat, Gaston Ouassénan Koné et Koné Tiémoko. Ce qui a conduit au choix de Charles Konan Banny.
Rebelote en 2007. Après la signature de l'Apo, le RHDP n'accepte qu'à contrecœur de voir Guillaume Soro arriver à la primature. Un malaise qui n'a jamais été totalement dissipé. Et, les péripéties de la constitution du nouveau gouvernement ne devraient pas arranger les choses. Certains, au sein des Forces nouvelles accusant à mots à peine voilés des partis membres du RHDP de vouloir mettre un terme à la primature de Guillaume Soro.
Mais, une autre tendance suggère plutôt que les FN mettent à profit leurs 6 voix pour soutenir une candidature indépendante, à équidistance des chapelles politiques. Pour les responsables des FN qui la portent, cette idée a l'avantage de réduire la pression sur le Premier ministre, maître d'ouvrage du processus. Car, il lui sera plus facile de mener à bien sa mission avec une personnalité indépendante à la tête de la Cei, qu’une personnalité qui pourrait subir beaucoup de pression de la part des candidats.

Kesy B. Jacob

Les évêques de Côte d'Ivoire aux Ivoiriens :
“Cessons de faire un pas en avant, deux pas en arrière”

A l'issue d'une assemblée générale extraordinaire tenue du 22 au 23 février, la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire, s'est prononcée sur la dernière évolution de la situation socio-politique nationale. Nous vous proposons l'intégralité de sa déclaration lue par son président Mgr Joseph Aké.

Chers frères, Chères sœurs,
Chers compatriotes,
Dans notre récent message adressé à l'ensemble du peuple ivoirien, nous nous sommes penchés sur le processus électoral devant aboutir au retour définitif de la paix après huit années de crise militaro-politique. Aujourd'hui, face à la situation d'antagonisme et de violence que traverse le pays depuis quelques semaines, nous, Evêques de Côte d'Ivoire revenons vers vous pour vous exprimer nos préoccupations.
De fait, I'Eglise n'a pas de pouvoir à finalité politique. Mais, lorsqu'il semble que les conditions de réaliser une communauté politique heureuse sont remises en cause dans la cité, en tant que mère et éducatrice, elle se sent le devoir de rappeler aux catholiques et aux hommes de bonne volonté la nécessité de se recentrer sur les valeurs de transcendance susceptibles de fonder une vraie fraternité entre les hommes. L'Eglise ne sort donc pas de sa mission lorsqu'elle intervient de cette façon dans le débat socio-politique pour appeler tous les hommes au calme et à la paix.
Ces derniers temps, des dysfonctionnements survenus à la CEI ont entrainé la dissolution de cette institution, ainsi que celle du gouvernement par le chef de l'Etat. Ce qui a suscité des contestations à travers des actes de violences : destruction de biens publics et privés. On note malheureusement une fois encore des pertes en vies humaines. Nous voudrions exprimer notre compassion et adresser nos sincères condoléances aux familles des victimes.
Face à de tels événements, face à la résurgence de la violence, nous, vos Evêques et Guides spirituels, prenons la parole pour vous inviter à saisir les véritables enjeux des élections à venir et à les vivre avec toute la responsabilité qui s'impose. Notre mission pastorale de prévenir le danger et de veiller à la sauvegarde de la paix nous impose de nous adresser solennellement à vous : ne détruisons pas ce qu'ensemble nous avons bâti; refusons d'entrer dans la logique de cette marche qui consiste à faire un pas en avant et deux pas en arrière.
Au Nom du Dieu Tout Puissant et Miséricordieux, nous vous le demandons, à vous leaders politiques: ayez le sens de la responsabilité, de l'abnégation et de l'amour du peuple dans votre désir de servir le pays. Favorisez l'unité de tous les fils et filles de la mère-patrie. Ce n'est pas en vous accrochant à vos intérêts particuliers et partisans que vous contribuerez à sortir le pays du sous-développement et de la misère. Vous n'avez pas le droit, sous quelque prétexte, de prendre le peuple de Côte d'Ivoire et son devenir en otage. Dans la situation actuelle, vous devez faire preuve de courage et de volonté politique pour trouver ensemble une issue heureuse et rapide. Vous en êtes capables.
Nous adressons également un vibrant appel aux jeunes: Refusez la logique de la violence, car l'avenir du pays repose sur vous. Ne vous laissez pas manipuler et entraîner dans la culture de haine et de défiance. Comme nous vous le disions dans notre dernier message, nous vous félicitons « pour votre générosité à répondre aux appels qui vous sont adressés. Nous vous invitons cependant à beaucoup de vigilance et à plus de maturité dans vos engagements politiques et idéologiques. Vous ne devez pas vous laisser manipuler et instrumentaliser par les hommes politiques. Refusez systématiquement le faux martyre qui ne servirait qu'à la gloire d'un individu se souciant peu ou même pas de votre véritable avenir. Rejetez également tout acte qui serait de nature à détruire aussi bien les acquis que le pays lui-même. »
Enfin à vous tous, habitants de Côte d'Ivoire, nous lançons cet appel: recherchez l'unité, la cohésion et cultivez l'esprit de fraternité vraie. Il convient en ces moments critiques et difficiles de se laisser guider par le souci constant de la recherche d'un apaisement des tensions. Abstenez-vous de tout acte à relent belliqueux et provocateur.
Nous voudrions rappeler à tous les croyants en général et aux catholiques en particuliers que la foi au Dieu Tout Puissant et Miséricordieux nous interdit l'usage de la violence sous toutes ses formes : ni par la parole, ni par les actes. Ayons tous la crainte de Dieu. Chacun devra rendre compte de ce qu'il aura fait de son frère devant l'histoire et devant Dieu.
Puisse le Seigneur Dieu, par son Fils Unique Jésus-Christ, le Prince de la paix nous aider, grâce à son Esprit Saint réconciliateur, à reconstruire notre pays, en union avec la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix.
Vos Frères, les Evêques de Côte d'Ivoire.


Communiqué:
Présidentielle, 1er tour fin avril début mai

1. Le lundi 22 février 2010, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, Facilitateur du Dialogue direct inter ivoirien, a effectué une visite de travail à Abidjan, en vue d'échanger avec les principaux acteurs politiques ivoiriens, sur les voies et moyens de résoudre la situation de crise actuelle qui prévaut en Côte d'Ivoire.
2. Au cours de son séjour, le Facilitateur a eu des entretiens successifs avec les membres du Cadre Permanent de Concertation (CPC), à savoir Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République de Côte d'Ivoire, Monsieur Guillaume SORO, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, Président du RDR. Il a également rencontré Monsieur Y. J. CHOI, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d'Ivoire ainsi que des membres du Corps diplomatique accrédité en Côte d'Ivoire.
3. Les échanges avec les différentes personnalités ont essentiellement porté sur trois points :
-La question de la Commission électorale indépendante (CEI) ;
-La relance du processus électoral en vue de l'élaboration d'un nouveau calendrier électoral et la gestion du contentieux de la liste électorale provisoire ;
-La mise en place du nouveau Gouvernement.
4. Les parties ivoiriennes ainsi que les représentants de la communauté internationale ont réitéré leur souci de préserver les acquis du processus électoral et reconnu la nécessité de sa poursuite jusqu'à son terme, avec l'organisation d'élections ouvertes, libres et transparentes.
5. Abordant la question de la Commission Electorale Indépendante (CEI), le Facilitateur et les parties ivoiriennes ont convenu de ce qui suit:
-Maintien de la structure de la CEI conformément à l'Accord de Pretoria ;
-Remplacement du Président de la CEI et des Vice-présidents, par leurs formations politiques mandataires ;
-Election du Bureau de la CEI dès le jeudi 25 février 2010 ;
6. En ce qui concerne la relance du processus électoral, le Facilitateur et les parties ivoiriennes ont fortement recommandé la mise en œuvre des
mesures suivantes :
-Prorogation du contentieux administratif et judiciaire de la liste électorale provisoire pour une durée de 21 jours devant prendre fin le 21 mars 2010 (1er au 21 mars inclus) ;
-Production de la liste électorale définitive à partir du 22 mars 2010;
-Respect scrupuleux du mode opératoire relatif au contentieux administratif et judiciaire de la liste électorale provisoire ;
-Réexamen par les tribunaux des contentieux judiciaires n'ayant pas respecté le mode opératoire (réclamations écrites auprès des CEI locales) ;
-Elaboration d'un nouveau calendrier électoral aux fins de tenir le premier tour de l'élection présidentielle en fin avril-début mai 2010.
7. Le Facilitateur et les parties ivoiriennes ont convenu de la mise en place le 23 février 2010 d'un Gouvernement qui sera composé de représentants de tous les partis signataires des Accords Linas Marcoussis.
8. Le Facilitateur et les parties ivoiriennes ont appelé à l'arrêt des manifestations conduisant aux pertes en vie humaine et à la destruction des biens publics et privés. Dans un souci d'apaisement, ils demandent que des mesures soient prises pour réinstaurer le dialogue et la compréhension.
9. Au terme de son séjour, le Facilitateur a invité la classe politique ivoirienne à s'investir encore davantage pour la sauvegarde de l'Accord politique de Ouagadougou (APO) en vue de consolider la paix, la réconciliation et la cohésion nationale en Côte d'Ivoire.

Fait à Abidjan, le 22 février 2010.



Anaky Kobena, président du Mfa, à Soro :
“Mon parti ne participera pas au gouvernement”

Anaky Kobena, le président du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) ne démord pas dans son refus d'entrer dans le gouvernement. Pendant que ses alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) conditionnent la leur, le député de Kouassi Datékro a coupé court. «Pour ce qui est de la participation au gouvernement, le Mfa est au regret de décliner votre proposition ». Refus poli, mais catégorique, au Premier ministre, Guillaume Soro, dans un courrier à lui adressé en date du lundi 22 février dernier. « Le Mfa ne participera donc pas au gouvernement en cours de constitution », a renchéri Anaky qui a tout de même félicité Soro pour son effort de rapprochement de toutes les parties. La raison évoquée, selon lui, est de ne pas se rendre comptable de la gestion « catastrophique » du pouvoir actuel, « mais surtout se désolidariser de la volonté clairement affichée du camp présidentiel de retarder la tenue de l'élection présidentielle ». Anaky indique également qu'il est hors de question pour lui de participer à un gouvernement avec Gbagbo alors que ce dernier est à l'origine de la mort récente de leurs militants. « Ces voies de fait indignes et inacceptables ne peuvent nous permettre de siéger à la même table de conseil que le responsable de cette répression barbare, le sang des victimes étant encore frais », a-t-il indiqué. Le président du Mfa qui a quitté le gouvernement depuis maintenant deux ans, appelle, sans être entendu, ses alliés du Rhdp à le suivre dans sa démarche.

Bamba K Inza


















ECONOMIE

Import-Export : hausse des coûts de passage
Les opérateurs grognent au port d’Abidjan

L'augmentation des coûts de traversée sur la plate-forme portuaire abidjanaise crée la panique chez les opérateurs du secteur. Ils dénoncent «une décision unilatérale » des armateurs.

En mai 2007, l'étude lancée à Grand-Bassam sur la desserte maritime ivoirienne a révélé que les coûts de passage trop élevés constituaient un handicap majeur à la compétitivité de la plate-forme portuaire d'Abidjan. Malheureusement, les mesures initiées n'ont pas été mises en application et sont demeurées au stade de simples effets d'annonces. Conséquence, les problèmes liés la circulation des marchandises restent entiers sur les quais. Beaucoup de personnes estiment même qu'ils s'aggravent. En effet, les compagnies maritimes et les consignataires ont décidé d'augmenter les tarifs de passage. Cette hausse est comprise entre 5 % pour les navires à passagers et environ 8 % pour les pétroliers. Pour les opérateurs import-export du secteur, l'impact n'est pas négligeable sur leurs activités. Les compagnies maritimes et consignataires, quant à elles, leur opposent les conséquences de la crise sociopolitique interminable. «Mais, elles l'ont fait de façon unilatérale», peste le directeur général de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic). Selon Abdoul Dramane Bakayoko, cette mesure prise par les armateurs déroge aux procédures en vigueur au plan national. En vue de préserver les intérêts de toutes les parties, sa structure a saisi la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (Dgamp) ainsi que celle du Port autonome d'Abidjan pour une médiation. Apparemment en vain d'autant que les coûts de passage portuaire n'ont pas été ramenés à la proportion escomptée par les opérateurs. «Il nous faut prendre ce problème à bras le corps parce qu'il constitue un facteur bloquant dans la compétition sous-régionale. Si nous ne faisons rien, les autres ports vont nous ravir notre place », explique Jean-Pierre Wombléhon, gérant d'une société de transit basée dans la zone de Vridi. Ce n'est pas tout. Les opérateurs économiques se plaignent aussi de l'évolution du taux de fret et des surcharges appliqués par les armateurs. Pour les acteurs, il s'agit d'un sujet de vive préoccupation. Ils affirment que depuis l'année dernière, les taux de fret maritimes ont quasiment triplé. La Banque mondiale confirme que les coûts restent élevés pour l'exportateur ivoirien, atteignant en moyenne 8,5% de la valeur des exportations (5% des coûts d'importation des matières premières et 3,5% des coûts d'export). Selon les armateurs, les coûts sont fixés à l'international par les pools maritimes et tiennent compte parfois des politiques et des impératifs nationaux qui se résument généralement en la nécessité de «rentabiliser les équipements pour la sûreté portuaire». Mais de l'avis des experts, «ce désordre» est le résultat du démantèlement des armements nationaux et surtout de la disparition des conférences maritimes. Les dysfonctionnements nés de ces situations placent les coûts de transport maritime (la première voie dans les opérations import/export) hors de portée des secteurs publics et privés. En effet, mentionne le directeur général de Ivoire Trade, Basile Kouassi, la non-maîtrise des opérations oblige les exportateurs à limiter leurs prestations à la porte de l'usine ou par devers le quai. C'est le cas du bois. La plupart des importations liées à cette matière première sont traitées FOB (Free on board). Cela signifie que ce sont les importateurs de bois qui prennent en charge le transport maritime et terrestre ainsi que tous les services liés, émiettant les dividendes de leurs activités. Pour dénouer le nœud, les ministres en charge des transports maritimes d'Afrique de l'ouest et du centre se sont réunis à un symposium international du 28 septembre au 2 octobre à Cotonou, en vue de prendre des résolutions censées minimiser les difficultés. A cet effet, une rencontre est prévue en mars prochain à Paris.

Lanciné Bakayoko



Après la pollution
Coprim : l'eau de robinet à nouveau potable

Les vannes sont ouvertes et les habitants de Yopougon-Niangon cité Coprim-Zénith peuvent de nouveau boire l'eau du robinet. Les mesures de restriction de la consommation, prises après la découverte de la pollution qui a fait un tué et de nombreux malades, ont été levées mardi à Abidjan par l'Office national de l'eau potable (Onep). Les autorités sont allées sur place annoncer la bonne nouvelle aux riverains. Selon le directeur général de cette administration publique, Kouakou Dja, aucun goût, ni odeur n'ont été détectés par «les goûteurs» qualifiés dans les différents prélèvements faits. Les dernières analyses effectuées par l'Institut national d'hygiène publique (Inhp) ont révélé qu'il n'y avait plus d'éléments toxiques dans l'eau. Sur insistances des riverains, M. Koukou a pris plusieurs gorgées pour attester qu'il n'y a plus de danger à consommer. Les mesures de restriction de consommation d'eau avaient été prises après les appels de clients qui se plaignaient d'odeurs dans l'eau du robinet et d'indispositions diverses comme les vomissements aigus et les troubles digestifs. La Société de distribution d'eau de Côte d'Ivoire (Sodeci) s'est aperçue que le problème provenait d'une interférence au niveau des installations anarchiques sur les conduits d'eau. Les purges du réseau de canalisation et le nettoyage des réservoirs ont permis de renouveler l'eau distribuée aux usagers. Malgré la disponibilité de l'opérateur qui, tout au long de cette crise, a offert gracieusement de l'eau à toute la population, les habitants maintiennent la pression. En effet, de plus en plus d'habitants prennent progressivement conscience de l'ampleur de la catastrophe, insidieuse parce qu'invisible, essaient de monter les enchères. Certains veulent saisir la justice (l'avocat Narcisse Aka a été aperçu dans la cité), d'autres envisagent de mener leur combat au sein du comité de crise local contre l'industriel et l'Etat. Ils réclament un suivi médical continu, une prise en charge psychologique et surtout des indemnisations financières conséquentes. Pour l'heure, la compagnie refuse d'endosser une telle responsabilité, l'urgence sanitaire étant d'aider les personnes intoxiquées à recouvrer la pleine forme. Et, elle a sans doute raison d'autant qu'à côté des personnes effectivement contaminées, une «liste artificielle» constituée de profiteurs est en circulation dans la cité. Plus de 200 personnes sont déjà inscrites. «Nous ne sommes pas du quartier mais nous fréquentons la zone. Nos enfants aussi y vont à l'école», tente de justifier un membre du collectif en constitution.

Lanciné Bakayoko
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