Dans un nouveau rapport publié hier, Amnesty International pointe du doigt l'aide militaire fournie par la France et plusieurs pays ayant abouti au massacre du 28 septembre 2009 à Conakry. L'Ong souhaite une réforme des forces de sécurité guinéennes pour éviter d'autres tueries.
Amnesty International revient à la charge. Dans un nouveau rapport consacré au massacre du «lundi sanglant» publié hier, l'organisation de défense des droits de l'homme critique l'aide militaire fournie à la Guinée par plusieurs pays étrangers, en particulier la France, "sans garanties pour les droits de l'homme". Selon les enquêteurs, depuis 2004, des armes ou des formations ont été fournies aux forces de sécurité guinéennes par l'Afrique du Sud, l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Mali, le Maroc et le Nigeria. Le rapport fait également état d'exécutions extrajudiciaires, d'actes de torture et d'autres types de mauvais traitements, de viol, d'esclavage sexuel et de détention arbitraire, agissements imputés à des unités spécifiques des forces armées guinéennes - la gendarmerie - et de la police. Il révèle comment des armes et des équipements de sécurité provenant d'Afrique du Sud, de France et d'ailleurs ont servi dans le cadre des crimes perpétrés le 28 septembre 2009.
Assistance coupable
«Au lieu d'être traduits en justice pour ces crimes, les auteurs du massacre du Lundi sanglant ont conservé leur position d'autorité, à l'abri des poursuites», a déclaré Gaëtan Mootoo, d'Amnesty International. L'Ong détaille les exécutions, tortures et autres abus commis par la gendarmerie et la police guinéennes et "révèle comment les armes et équipements de sécurité livrés par l'Afrique du Sud, la France et d'autres pays ont été les outils qui ont permis les crimes perpétrés le 28 septembre 2009". Le massacre de plus de 150 opposants ce jour-là dans un stade de Conakry par des hommes en uniforme des forces de l'ordre a été qualifié de crimes "de l'ordre de crimes contre l'humanité" par la procureure adjointe de la Cour pénale internationale (Cpi), Fatou Bensouda. A l'issue d'une visite de trois jours en Guinée, elle avait révélé que des crimes contre l'humanité avaient été commis lors du ''lundi sanglant'' et les jours suivants. Amnesty International s'inquiète par ailleurs de l'annonce par Paris le 16 février de la reprise de sa coopération civile et militaire avec Conakry, "qui pourrait violer l'embargo en cours sur les armes contre la Guinée". Amnesty souligne ses "profondes inquiétudes concernant un nouveau programme d'entraînement pour une expansion majeure des unités de sécurité de la gendarmerie de la junte, qui a commencé en 2009". " Par le passé, certains gouvernements fournissant une assistance dans le domaine militaire ont semblé plus soucieux de préserver leurs intérêts auprès des autorités guinéennes que de protéger les droits fondamentaux des Guinéens. Toute future assistance doit se fonder sur les normes internationales en matière de droits humains ", ajoute Gaëtan Mootoo. Il souligne également qu'une réforme des forces de sécurité guinéennes est "nécessaire et urgente" pour éviter d'autres tueries. "Au lieu d'être traduits en justice pour ces crimes, les auteurs du massacre (...) ont gardé leur poste et sont protégés des poursuites", dénonce-t-il.
Bakayoko Youssouf
Amnesty International revient à la charge. Dans un nouveau rapport consacré au massacre du «lundi sanglant» publié hier, l'organisation de défense des droits de l'homme critique l'aide militaire fournie à la Guinée par plusieurs pays étrangers, en particulier la France, "sans garanties pour les droits de l'homme". Selon les enquêteurs, depuis 2004, des armes ou des formations ont été fournies aux forces de sécurité guinéennes par l'Afrique du Sud, l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Mali, le Maroc et le Nigeria. Le rapport fait également état d'exécutions extrajudiciaires, d'actes de torture et d'autres types de mauvais traitements, de viol, d'esclavage sexuel et de détention arbitraire, agissements imputés à des unités spécifiques des forces armées guinéennes - la gendarmerie - et de la police. Il révèle comment des armes et des équipements de sécurité provenant d'Afrique du Sud, de France et d'ailleurs ont servi dans le cadre des crimes perpétrés le 28 septembre 2009.
Assistance coupable
«Au lieu d'être traduits en justice pour ces crimes, les auteurs du massacre du Lundi sanglant ont conservé leur position d'autorité, à l'abri des poursuites», a déclaré Gaëtan Mootoo, d'Amnesty International. L'Ong détaille les exécutions, tortures et autres abus commis par la gendarmerie et la police guinéennes et "révèle comment les armes et équipements de sécurité livrés par l'Afrique du Sud, la France et d'autres pays ont été les outils qui ont permis les crimes perpétrés le 28 septembre 2009". Le massacre de plus de 150 opposants ce jour-là dans un stade de Conakry par des hommes en uniforme des forces de l'ordre a été qualifié de crimes "de l'ordre de crimes contre l'humanité" par la procureure adjointe de la Cour pénale internationale (Cpi), Fatou Bensouda. A l'issue d'une visite de trois jours en Guinée, elle avait révélé que des crimes contre l'humanité avaient été commis lors du ''lundi sanglant'' et les jours suivants. Amnesty International s'inquiète par ailleurs de l'annonce par Paris le 16 février de la reprise de sa coopération civile et militaire avec Conakry, "qui pourrait violer l'embargo en cours sur les armes contre la Guinée". Amnesty souligne ses "profondes inquiétudes concernant un nouveau programme d'entraînement pour une expansion majeure des unités de sécurité de la gendarmerie de la junte, qui a commencé en 2009". " Par le passé, certains gouvernements fournissant une assistance dans le domaine militaire ont semblé plus soucieux de préserver leurs intérêts auprès des autorités guinéennes que de protéger les droits fondamentaux des Guinéens. Toute future assistance doit se fonder sur les normes internationales en matière de droits humains ", ajoute Gaëtan Mootoo. Il souligne également qu'une réforme des forces de sécurité guinéennes est "nécessaire et urgente" pour éviter d'autres tueries. "Au lieu d'être traduits en justice pour ces crimes, les auteurs du massacre (...) ont gardé leur poste et sont protégés des poursuites", dénonce-t-il.
Bakayoko Youssouf