Dabakala / Célébration du Maouloud: Une fête à double vitesse

Polémique autour d’une fête anniversaire. L’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed ne se déroule pas au même moment chez ses disciples. Alors qu’officiellement, cet événement a été commémoré dans la nuit du jeudi, les musulmans de Dabakala, eux ont préféré le célébrer hier. «Je ne sais pas pourquoi nos guides ont fait organiser le Maouloud le jeudi. La date anniversaire, c’est la 11ème nuit lunaire au 12ème jour. Or, le 11ème jour, c’était bien vendredi. Donc la fête, c’est la nuit d’aujourd’hui (hier, Ndlr) », a dit un guide de la région de Dabakala. Et d’ajouter : « Nos responsables ont mal fait les comptes. Ou bien, ils voulaient avoir un jour sans travail.» Selon Grambouté Siaka qui a procédé à la lecture du coran, son maître avait l’habitude de fêter la naissance du prophète chaque neuf de ce mois. Parce que, a-t-il justifié, « le Prophète est né un neuf. Mais dès sa naissance, les anges l’ont emmené dans les cieux et ce n’est que le 12 du mois qu’il est apparu à ses condisciples. C’est pourquoi, la fête se déroule la douzième nuit du mois ». « D’ici jusqu’à Kong, la célébration de la fête anniversaire, c’est aujourd’hui (hier, Ndlr) puisque nous observons la lune. Mais les autres se contentent de regarder un calendrier », a poursuivi Grambouté Siaka. Et de conclure : « Je vous ai dit que mon maître célébrait la naissance du prophète le 9ème jour, parce qu’il est effectivement né à cette date. Cela veut dire que la célébration de la naissance de notre guide peut se faire le jour de sa naissance ou après.» Un autre de trancher : « Je pense qu’il ne faut pas faire de fixation sur les dates. C’est un événement heureux et on peut même fêter la naissance du prophète pendant un mois. Si nous passons des fêtes ou des mariages pendant au moins une semaine, pour rendre hommage au prophète, on peut aller au-delà.»
Notons que le Maouloud est l’occasion pour les natifs de Takana Dioulasso de rallier leur village. En effet, ils sont venus de tous les horizons pour faire la fête avec leurs parents. « Après la célébration, on profite pour parler des problèmes du village », a dit un natif du village qui vit à Bouaké.

Mazola
Correspondant régional