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Sport Publié le lundi 1 mars 2010 | Notre Voie

Bilan de la CAN 2010 en Angola (football) - Anouma assume, mais plaide non coupable

Un mois après l’élimination des Eléphants à la CAN 2010 en Angola, les Ivoiriens étaient, samedi dernier, à l’heure du bilan. Invité par la télévision ivoirienne 1ère chaîne, Jacques Anouma, président de la Fédération ivoirienne de football, a tenté de répondre à toutes les questions des journalistes et téléspectateurs. Au cours de cette émission, le président de la FIF a annoncé le limogeage de l’entraîneur Vahid Halilhodzic et fixé les nouveaux objectifs de l’équipe nationale par rapport à la coupe du monde 2010. Nous vous proposons un large extrait de ses déclarations. Les raisons de l’échec à la CAN 2010

“Quelqu’un l’a déjà dit. En 2006, nous étions finalistes. En 2008, nous avons terminé en demi-finale. En 2010, nous sommes sortis en quart de finale. Je pense que les raisons sont d’abord sportives. Nous avons commencé par trois matches avec des fortunes diverses. Au premier match contre le Burkina Faso, notre équipe a été incapable de trouver solution à l’attitude défensive des Burkinabé. Je pense qu’il appartient à l’encadrement technique de nous en donner les raisons. Au deuxième match, nous avons vu une équipe ivoirienne complètement survoltée, solidaire et déterminée à remporter cette rencontre. Aucun Ivoirien ne pouvait s’imaginer un tel écart de comportement entre le match du Ghana et celui de l’Algérie. Ça peut s’expliquer sportivement. Nous étions en train de monter en puissance quand nous avons dû nous arrêter pendant 9 jours pour attendre le prochain match. Ces 9 jours ont pesé dans le comportement de nos athlètes. Il y a eu manque de fraîcheur physique et de concentration. En conséquence, on prend un but à une minute de la fin du match. Nous sommes sortis de la compétition. J’assume, mais je ne suis pas coupable. Nous allons nous retrouver tous à Londres à la faveur du match amical contre la Corée du Sud pour que ces choses n’arrivent plus. Quelques semaines avant, nous avons joué contre l’Allemagne. A une minute de la fin du match nous menions 2-1 et nous avons pris un but alors que nous avons pratiquement dominé cette rencontre. C‘est la même chose qui s’est reproduite à Cabinda. C’est un mal profond auquel les techniciens doivent trouver des solutions. Il y a aussi des choses qu’il ne faut pas oublier dans les causes de l’échec à Cabinda. Il s’agit particulièrement de l’environnement. A mon arrivée à Cabinda deux jours avant le match contre le Burkina, je reçois un coup de fil pour m’annoncer que les joueurs ont fait leur bagage pour rentrer à Abidjan. J’ai trouvé sur place une équipe complètement laminée psychologiquement à cause de ce qui s’est passé à Cabinda. Elle n’avait qu’une seule idée, rentrer en Côte d’Ivoire. Leurs parents et amis leur demandaient de quitter Cabinda. Nous avons désamorcé la bombe avec l’intervention du chef de l’Etat. Les joueurs ont finalement accepté de participer à la compétition. Dans quel état psychologique étaient-ils ? Je ne peux pas vous le dire. Dirigeants et membres du comité exécutif, nous avons fait tout ce qui était humainement possible pour que cette équipe arrive à Cabinda dans les meilleures conditions”. Quel était l’objectif assigné à Vahid Halilhodzic ?

“Avant d’engager un nouvel entraîneur, il faut tirer les conséquences des échecs précédents. Il faut lui signifier les problèmes de la Côte d’Ivoire et trouver ensemble la solution. Au retour de la coupe du monde 2006, beaucoup de critiques ont été faites de l’équipe de Côte d’Ivoire. Par exemple, l’équipe n’a pas de fond de jeu, de défense, de distributeur de balle et manque de jeu collectif. Moi, j’ai une obligation de résultats. L’entraîneur a une obligation de résultats. Vahid Halilhodzic avait d’abord l’objectif de ramener la sérénité, la discipline et la rigueur dans le groupe. Ensuite qualifier la Côte d’Ivoire à la CAN et à la coupe du monde 2010. C’était le même objectif pour Henri Michel quand nous l’engagions. Vahid a réussi à qualifier l’équipe à la CAN et au Mondial. Il n’a pas gagné la CAN. C’est vrai. Mais dire qu’il a échoué totalement dans sa mission n’est pas vrai. Vous vous en tenez seulement au jeu de l’équipe. Mais nous qui la suivons quotidiennement, nous savons que la rigueur et la discipline s’y sont installées. Il y a des matches pour lesquels nous n’avons pas été contents. Mais au final, on demande qui a gagné ? C’est après qu’on se demande comment l’équipe a joué. A l’heure où nous parlons, je juge Vahid sur son résultat. A-t-il réussi sa mission de gagner la CAN 2010 ? Je dis non. Je viens de mettre fin à son contrat. Et cette décision a été prise après avoir consulté les présidents de club et des journalistes”. Critère de choix de la liste des 23 joueurs “Pourquoi les gens peuvent penser que l’entraîneur n’a pas les mains libres pour arrêter une liste de joueurs ? Je vous ai toujours dit que je n’interviens pas dans la confection de la liste. Je ne peux pas prendre un entraîneur aussi cher et aller faire une liste avec lui. Mes collaborateurs et moi n’intervenons pas. L’entraîneur est le seul responsable de la liste et du classement. C’est ce qui est dans le contrat. Les 23 sélectionnés pour aller à la CAN 2010 ont été sélectionnés par lui-même”. Critère de choix d’entraîneur

“L’équipe nationale de Côte d’Ivoire dispose de joueurs évoluant dans des grands clubs ? Je suis obligé d’en tenir compte. Nous lançons un appel d’offres. Ensuite, les entraîneurs concernés nous envoient leur CV. Nous choisissons par rapport aux lacunes de notre équipe. Ensuite que le postulant connaisse nos joueurs. Au-delà, un entraîneur s’engage par rapport à des objectifs. Si vous êtes un observateur averti du football mondial, vous vous rendrez compte qu’il y a des entraîneurs qui ne font même pas trois journées de championnats. Je ne signe pas un contrat au-delà de deux ans avec un entraîneur. Parce que dans l’intervalle, il y a toujours une CAN qui vient après une autre. Et puis, il y a le Mondial. Ce sont des objectifs totalement différents. Donc un entraîneur peut être choisi par objectif. Je ne suis pas du tout offusqué qu’on aille chercher un dixième entraîneur. J’ai déjà consommé dix ministres de Sports. Est-ce à dire qu’on n’a pas de politique de sport ? Je n’en sais rien”. Le cas N’dri Romaric

“Je ne peux pas faire la promotion de l’indiscipline au sein d’un groupe. J’ai lu plusieurs interviewes de N’dri Romaric dont vous parlez. A aucun moment, il s’est offusqué d’être écarté de l’équipe. J’ai suivi des émissions où des gens ont décidé de marcher sur la FIF ou faire des pétitions de voir venir Romaric. C’est notre enfant, c’est aussi notre frère. Nous avons le devoir de faire en sorte qu’il respecte la discipline dans un groupe. N’dri Romaric n’est pas à son premier cas d’indiscipline. C’est la cumulation de plusieurs faits d’indiscipline qui a conduit à son éviction. Que s’est-il passé ? A la veille du dernier match contre la Guinée, nous avons décidé de pardonner tout ce qui s’est passé auparavant dans cette équipe nationale. Au lendemain du match, à 11h, tout le monde devait être présent pour aller à l’entraînement en vue de préparer la rencontre amicale contre l’Allemagne. C’était le premier test. Tout le monde était là sauf Romaric, sans raison valable. Certains ont proposé des sanctions financières à la place de la 1ère sanction. Que représente une sanction financière pour ces jeunes qui gagnent 100 fois mon salaire ?” Quel objectif pour le nouvel entraîneur et pour quelle équipe nationale ? “Je ne vois pas quel entraîneur pourrait se passer des joueurs qui évoluent dans les championnats européens. Aujourd’hui, nous avons une trentaine qui est régulièrement appelée en sélection. Ils sont plus de 80 joueurs à travers le monde. Nous irons les voir. Quel objectif ? Je n’ai pas à regarder les Ivoiriens dans leurs yeux pour leur dire que je vais gagner la coupe du monde. Mon objectif est que nous soyons très représentatifs à cette coupe du monde. Il n’y a pas que la Côte d’Ivoire. Cette émission est suivie partout dans le monde. Cette équipe nationale n’appartient plus aux seuls Ivoiriens. Les gens ont de l’espoir pour cette équipe”.

Y a-t-il un problème académicien au sein du groupe ?

“On ne peut pas donner tant d’espoir à toute nation et arriver à ce résultat catastrophique. Je veux connaître l’origine du mal. Et si nous l’avons, nous l’exposerons au nouvel entraîneur en lui demandant de nous trouver les remèdes appropriés.

C’est ce diagnostic que je recherche. On parle d’académiciens de la sélection nationale. Quel est aujourd’hui le pourcentage de ces académiciens au sein de cette équipe ? Les académiciens dont on parle ont quitté l’académie depuis 1999. On parle encore d’académiciens alors qu’il y en a qui ont joué au moins dans 5 clubs différents. La notion d’académicien n’existe pas. Ils sont passés dans des mains d’entraîneurs différents”. Où l’anniversaire de Bamba Souleimane a-t-il été fêté ?

“L’anniversaire de Bamba Souleimane s’est déroulé au restaurant de l’équipe. C’est-à-dire dans le camp des équipes. Vous avez vu les cuisiniers et l’encadrement technique (les images diffusées cours de l’émission). Ce n’était pas dans une boîte de nuit. Il n’y avait pas d’alcool. Je prends à témoins les dirigeants de club qui sont présents. Si le dimanche vous avez un match et que le samedi soir tombe sur l’anniversaire d’un joueur, d’un président du club ou d’un entraîneur, on lui fait la fête. Ce sont des choses qui se passent partout dans le monde entier. L’anniversaire de Bamba Souleimane s’est déroulé le 13 janvier, c’est-à-dire à deux jours du match contre le Ghana, mais nous avons gagné cette rencontre ! Et vous pensez que c’est cet anniversaire qui est la cause première de l’élimination de la Côte d’Ivoire ?” Les joueurs ont-ils refusé les primes de match ?

“Je ne sais pas d’où vient l’information selon laquelle les joueurs auraient refusé de prendre les primes. Les joueurs n’ont même pas refusé de prendre les primes parce que ces primes n’étaient pas encore disponibles. C’est moi qui suis venu à Abidjan pour négocier les primes avec le Trésor public. On n’est pas allé payer en Angola. On a versé les primes dans leurs différents comptes à Abidjan. Il n’y a même pas eu de discussion sur les primes. D’ailleurs, ce sont des choses dont nous discutons un an auparavant. Ce sont des fausses informations qui ont été données sur les primes”.

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