La coupe d’Afrique des nations, elle était déjà en Côte d’Ivoire. Les rencontres étaient justes des formalités pour ramener l’objet d’art au pays. Comment peut-on posséder une constellation de vedettes, Drogba, Kolo, Gnégnéri et autres Kalou et Dindané, et échouer en Angola ? Pas du tout envisageable. Et chacun y est allé de son latin pour rassurer sur l’issue de la compétition. Au réveil, ce fut la déconvenue. Les Fennecs algériens, pris pour des petits poucets ont mis fin au rêve. La Côte d’Ivoire retourne au pays bredouille de l’expédition angolaise. Et là, les passions se déchainent. Il faut tout revoir. Rebâtir l’équipe, renvoyer les encadreurs et même la fédération pour incompétence…Les potions des médecins et spécialistes en tous genres pleuvent. Les joueurs, « ces anti patriotes ; ils ont failli à la coupe d’Afrique et les revoilà sur les pelouses européennes en train de péter la forme et réussir des exploits pas possibles. Eux qui ont été inexistants à la Can ». À peine si des pétitions pour les brûler ne circulent pas. Le football est une passion nationale. Et l’équipe nationale, le parti unique de tous les Ivoiriens. Il est donc compréhensible qu’un échec soit durement ressenti. Mais somme toute, peut-on et doit-on oublier que la règle du sport et de la compétition c’est d’abord et avant tout le jeu ? Ce jeu induit soit la victoire, soit la défaite. Et dans le cas d’une défaite comme ce fut le cas en Angola, il faut sereinement tirer les leçons et repartir avec les enseignements pour de nouvelles aventures. Et pour ce faire, la trop grande passion est mauvaise conseillère. Les Ivoiriens sont exigeants envers l’équipe nationale. Très exigeants même. C’est de bonne guère ! S’ils mettaient un peu de cette exigence à l’égard des politiques, certainement que le pays sortirait rapidement du gouffre. C’est possible. Les Ivoiriens le peuvent, et ils le doivent ! Maintenant !
D. Al Seni
D. Al Seni