Les nombreux téléspectateurs qui attendaient le débat sur le football ivoirien ne cachent pas leur déception. Trois heures de causerie organisées par le département des sports de notre chère télévision pour ne tirer aucun ver du nez du patron de notre football. Et pourtant, tout était réuni pour que Jacques Anouma explique aux Ivoiriens les vrais raisons de la débâcle des Eléphants en Angola. Le locataire de la maison de verre devait donner les grandes lignes de la politique générale de notre football. Et surtout, dire ce que le public ivoirien doit attendre de notre onze national au prochain mondial dans deux mois en Afrique du Sud. Malheureusement, après trois heures d’horloge, rien de tout ça. Les invités de RTI Sports qui devaient aider le président Anouma, à travers la pertinence des débats, à véritablement s’expliquer sur les maux, les solutions et les perspectives de notre football ont donné dans le dilatoire. Et Anouma qui a reconnu que ses vis-à-vis volaient bas, en a profité pour se dédouaner complètement. N’est-ce pas de bonne guerre ? Après ce vrai faux débat, on se rend compte qu’on n’a pas bougé d’un iota. Les causes de la débâcle de Cabinda sont toujours méconnues, et le mystère reste entier sur le prochain mondial. Que dire de l’organisation générale du football ivoirien ? Ce grand chantier que Jacques Anouma devait explorer est resté en l’état brut. Et pourtant, des questions demeurent.
De la débâcle des Eléphants
C’était de très loin le point le plus attendu de ce rendez-vous hyper médiatisé. Que s’est-il passé à Cabinda pour que les pachydermes baissent la trompe devant l’Algérie en quart de finale de la CAN ? Comment et pourquoi les poulains de Vahid ont été si minables dans le jeu dans l’enclave cabindaise ? Y a-t-il un problème de solidarité dans le groupe des Eléphants ou y aurait-il des privilégiés ? Voici autant de questions qui titillent la curiosité des Ivoiriens et qui animent les causeries depuis la triste et humiliante élimination de Didier Drogba et ses équipiers. Malgré la déception des interventions, Anouma a tenté d’apporter quelques réponses. Selon lui, le groupe est sans problèmes et tous les moyens avaient été réunis pour que Vahid puisse faire une bonne campagne. Et le président de la fédération de conclure par un échec sportif. Ce qui relève de la responsabilité première de l’entraîneur. D’où l’annonce de son limogeage. Mais en réalité, cette seule trouvaille ne saurait tout expliquer. Car l’intervention en direct et par téléphone du capitaine Didier Drogba a apporté de l’eau au moulin de tous ceux qui pensent que le vrai problème se trouve dans les relations entre joueurs. En parlant du problème d’égo, Drogba pointait certainement du doigt ce qui a coulé le navire Ivoire. Et Anouma le sait. Puisqu’il entend rencontrer individuellement et collectivement les athlètes très prochainement pour, dit-il, tenter de déceler ce qui ne va pas dans le groupe. Si Vahid a pu se monter peut convaincant dans le coaching face à l’Algérie et que pendant tout son règne (19 mois) il n’a jamais réussi à donner un style de jeu aux Eléphants, il ressort très clairement qu’il est loin d’être le seul responsable de la campagne cauchemardesque de Cabinda. Et son limogeage peut certainement soulager certaines personnes mais en réalité, il ne résout pas le problème. Pourquoi les joueurs ont-ils démissionné ? Sont-ils traités de la même manière ? Peuvent-ils se concentrer sur l’essentiel en taisant les problèmes d’égo ? C’est là toute l’inquiétude à quelques semaines de la coupe du monde (11 juin-11 juillet 2010).
Quels Eléphants au mondial
La compréhension de la débâcle de Cabinda est d’autant plus importante qu’elle permettra de préparer sereinement la campagne de la coupe du monde. Mais en voulant aller vite, on risque une sortie de route spectaculaire. Le limogeage de Vahid pose la question de savoir si on n’a pas voulu faire plaisir à l’opinion et se faire hara-kiri. Le remplaçant de Vahid aura-t-il le temps nécessaire pour connaître son monde et conduire dignement la Côte d’Ivoire au mondial ?
Mais la question la plus préoccupante est de savoir quels Eléphants la Côte d’Ivoire aura au mondial sud-africain. Pourquoi certains joueurs ont-ils refusé de mouiller le maillot ? Avaient-ils tous vraiment leur place à Cabinda ? Autant de questions auxquelles, il faudra répondre. C’est pourquoi, il faut tout mettre à plat et repartir de zéro en définissant un nouveau schéma. Résoudre une fois pour tout l’épineux problème de starmania, mental et solidarité qui plombent l’avancée de cette formation. Et ça, ce n’est pas le départ de Vahid ou l’arrivée de Guus Hiddink, ou encore Mourinho qui pourra changer quelque chose.
De la gestion du football Ivoirien
Cette rencontre de la télévision nationale devait donner l’occasion de faire, clairement et sans faux fuyant, le diagnostic du football ivoirien. Malheureusement, la « minablerie » ayant pris le dessus, personne n’a pu savoir grand-chose des perspectives du sport roi en Côte d’Ivoire. De la défection du public à l’inorganisation des clubs en passant par la fuite des talents, le manque d’infrastructures, l’absence d’une vraie loi sur le sport, de la question du financement de notre football… Toutes ces vraies questions sont restées dans les tiroirs. Et pourtant c’était là qu’on attendait le patron du football ivoirien. Que faire pour que les clubs ivoiriens redeviennent compétitifs pour remporter des trophées continentaux ? Comment aider ces clubs privés à devenir des structures organisées et professionnelles ? Comment rendre le championnat plus national et ramener les matchs dans les zones sous contrôles de l’ex-rébellion ? Que rapporte le sponsoring à la FIF ? Comment cette manne est-elle redistribuée ? Quel rôle joue l’Etat dans le développement du sport ? Pourquoi l’ONS ne confie pas la gestion des stades à la fédération? Comment la FIF peut-elle freiner la fuite des talents ? Voici autant de questions qui auraient forcement tiré ce débat vers le haut. Au lieu de tout ça, les débateurs ont plutôt servi un piètre spectacle où chacun venait dire sa préoccupation. Si on veut comprendre et résoudre les vrais problèmes du football ivoirien, il faut poser le vrai diagnostic. Sinon, on tournera en rond après chaque débâcle et on repartira avec les mêmes maux pour récolter les mêmes désillusions. A bon entendeur…
Koné Lassiné
De la débâcle des Eléphants
C’était de très loin le point le plus attendu de ce rendez-vous hyper médiatisé. Que s’est-il passé à Cabinda pour que les pachydermes baissent la trompe devant l’Algérie en quart de finale de la CAN ? Comment et pourquoi les poulains de Vahid ont été si minables dans le jeu dans l’enclave cabindaise ? Y a-t-il un problème de solidarité dans le groupe des Eléphants ou y aurait-il des privilégiés ? Voici autant de questions qui titillent la curiosité des Ivoiriens et qui animent les causeries depuis la triste et humiliante élimination de Didier Drogba et ses équipiers. Malgré la déception des interventions, Anouma a tenté d’apporter quelques réponses. Selon lui, le groupe est sans problèmes et tous les moyens avaient été réunis pour que Vahid puisse faire une bonne campagne. Et le président de la fédération de conclure par un échec sportif. Ce qui relève de la responsabilité première de l’entraîneur. D’où l’annonce de son limogeage. Mais en réalité, cette seule trouvaille ne saurait tout expliquer. Car l’intervention en direct et par téléphone du capitaine Didier Drogba a apporté de l’eau au moulin de tous ceux qui pensent que le vrai problème se trouve dans les relations entre joueurs. En parlant du problème d’égo, Drogba pointait certainement du doigt ce qui a coulé le navire Ivoire. Et Anouma le sait. Puisqu’il entend rencontrer individuellement et collectivement les athlètes très prochainement pour, dit-il, tenter de déceler ce qui ne va pas dans le groupe. Si Vahid a pu se monter peut convaincant dans le coaching face à l’Algérie et que pendant tout son règne (19 mois) il n’a jamais réussi à donner un style de jeu aux Eléphants, il ressort très clairement qu’il est loin d’être le seul responsable de la campagne cauchemardesque de Cabinda. Et son limogeage peut certainement soulager certaines personnes mais en réalité, il ne résout pas le problème. Pourquoi les joueurs ont-ils démissionné ? Sont-ils traités de la même manière ? Peuvent-ils se concentrer sur l’essentiel en taisant les problèmes d’égo ? C’est là toute l’inquiétude à quelques semaines de la coupe du monde (11 juin-11 juillet 2010).
Quels Eléphants au mondial
La compréhension de la débâcle de Cabinda est d’autant plus importante qu’elle permettra de préparer sereinement la campagne de la coupe du monde. Mais en voulant aller vite, on risque une sortie de route spectaculaire. Le limogeage de Vahid pose la question de savoir si on n’a pas voulu faire plaisir à l’opinion et se faire hara-kiri. Le remplaçant de Vahid aura-t-il le temps nécessaire pour connaître son monde et conduire dignement la Côte d’Ivoire au mondial ?
Mais la question la plus préoccupante est de savoir quels Eléphants la Côte d’Ivoire aura au mondial sud-africain. Pourquoi certains joueurs ont-ils refusé de mouiller le maillot ? Avaient-ils tous vraiment leur place à Cabinda ? Autant de questions auxquelles, il faudra répondre. C’est pourquoi, il faut tout mettre à plat et repartir de zéro en définissant un nouveau schéma. Résoudre une fois pour tout l’épineux problème de starmania, mental et solidarité qui plombent l’avancée de cette formation. Et ça, ce n’est pas le départ de Vahid ou l’arrivée de Guus Hiddink, ou encore Mourinho qui pourra changer quelque chose.
De la gestion du football Ivoirien
Cette rencontre de la télévision nationale devait donner l’occasion de faire, clairement et sans faux fuyant, le diagnostic du football ivoirien. Malheureusement, la « minablerie » ayant pris le dessus, personne n’a pu savoir grand-chose des perspectives du sport roi en Côte d’Ivoire. De la défection du public à l’inorganisation des clubs en passant par la fuite des talents, le manque d’infrastructures, l’absence d’une vraie loi sur le sport, de la question du financement de notre football… Toutes ces vraies questions sont restées dans les tiroirs. Et pourtant c’était là qu’on attendait le patron du football ivoirien. Que faire pour que les clubs ivoiriens redeviennent compétitifs pour remporter des trophées continentaux ? Comment aider ces clubs privés à devenir des structures organisées et professionnelles ? Comment rendre le championnat plus national et ramener les matchs dans les zones sous contrôles de l’ex-rébellion ? Que rapporte le sponsoring à la FIF ? Comment cette manne est-elle redistribuée ? Quel rôle joue l’Etat dans le développement du sport ? Pourquoi l’ONS ne confie pas la gestion des stades à la fédération? Comment la FIF peut-elle freiner la fuite des talents ? Voici autant de questions qui auraient forcement tiré ce débat vers le haut. Au lieu de tout ça, les débateurs ont plutôt servi un piètre spectacle où chacun venait dire sa préoccupation. Si on veut comprendre et résoudre les vrais problèmes du football ivoirien, il faut poser le vrai diagnostic. Sinon, on tournera en rond après chaque débâcle et on repartira avec les mêmes maux pour récolter les mêmes désillusions. A bon entendeur…
Koné Lassiné