Prévenir vaut mieux que guérir. Les évêques ont décidé de tirer la sonnette d’alarme devant les dangers qui planent sur le Burkina Faso si l’article 37 de la Constitution était modifié.
Les évêques burkinabè veulent donner de la voix dans le débat qui s’annonce sur la modification de l’article 37 de la Constitution. Au cours de sa 2ème assemblée plénière annuelle qui s’est tenue du 15 au 21 février derniers à Fada N’Gourma, la conférence épiscopale Burkina-Niger a pris position à propos de l’article 37, dont on murmure qu’il sera révisé et bien d’autres sujets de préoccupation du Burkina. Notamment le carême, les inondations du 1er septembre 2009 qui ont causé beaucoup de dégâts à Ouagadougou et dans beaucoup d’autres localités du pays. Ils demandent le respect de la loi fondamentale comme souligné par le Collège de Sages mis en place pour réfléchir sur la question: «Toute légalité et toute légitimité tirant leur source de la Constitution, celle-ci doit faire, tant dans son esprit que dans sa lettre, l’objet d’un strict respect ». Dans leur position d’éveilleurs de consciences, les hommes de dieu expliquent pourquoi il faut ne faut pas s’écarter de la loi. «Il reste cependant que pour cet article 37, nous ne devons pas fermer les yeux sur l’histoire récente de notre pays, sur notre environnement régional et mondial. Les graves soubresauts qui ont mis en danger la paix sociale et qui ont abouti à la mise en place du Collège de Sages pour réfléchir et proposer une stratégie de sortie de crise, commandent à tous plus de vigilance et de retenue. Le rapport du Collège de Sages du 30/7/1999 stipule, au nombre des solutions pour résoudre la crise dans le domaine politique, de «Revenir sur la modification de l’article 37 de la Constitution et y réintroduire le principe de la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs», peut-on lire dans le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre. Ils précisent que la révision de l’article 37 en 1997, quoique conforme à l’article 164, alinéa 3 de la Constitution, touche à un point capital pour la jeune démocratie du pays. A savoir le principe de l’alternance politique rendu obligatoire par le texte constitutionnel de 1991. «Cela signifie qu’à un niveau constitutionnel, tout changement doit viser le bien commun et non les avantages de groupes particuliers ; la justice sociale est à ce prix. Le travail du Collège de Sages, nous nous en souvenons, a contribué énormément au retour de la paix sociale. Il y a donc lieu de se poser la question à qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs. Cela garantirait-il la paix sociale, ou nous conduirait-il devant les mêmes turbulences ? Surtout quand on sait que beaucoup de dossiers pendants de l’époque, notamment les crimes économiques n’ont toujours pas trouvé de solution», écrit-on. Et les évêques de préciser le sens de leur sortie qui pourrait est diversement interprétée. «Si nous avons été amenés à nous exprimer sur cette question, c’est dans le but de nous interpeller tous, à plus de vigilance et de responsabilité en vue de préserver les acquis sociaux et politiques de notre peuple », souligne-t-on dans le document. Voilà qui est clair pour tous.
Bakayoko Youssouf
Les évêques burkinabè veulent donner de la voix dans le débat qui s’annonce sur la modification de l’article 37 de la Constitution. Au cours de sa 2ème assemblée plénière annuelle qui s’est tenue du 15 au 21 février derniers à Fada N’Gourma, la conférence épiscopale Burkina-Niger a pris position à propos de l’article 37, dont on murmure qu’il sera révisé et bien d’autres sujets de préoccupation du Burkina. Notamment le carême, les inondations du 1er septembre 2009 qui ont causé beaucoup de dégâts à Ouagadougou et dans beaucoup d’autres localités du pays. Ils demandent le respect de la loi fondamentale comme souligné par le Collège de Sages mis en place pour réfléchir sur la question: «Toute légalité et toute légitimité tirant leur source de la Constitution, celle-ci doit faire, tant dans son esprit que dans sa lettre, l’objet d’un strict respect ». Dans leur position d’éveilleurs de consciences, les hommes de dieu expliquent pourquoi il faut ne faut pas s’écarter de la loi. «Il reste cependant que pour cet article 37, nous ne devons pas fermer les yeux sur l’histoire récente de notre pays, sur notre environnement régional et mondial. Les graves soubresauts qui ont mis en danger la paix sociale et qui ont abouti à la mise en place du Collège de Sages pour réfléchir et proposer une stratégie de sortie de crise, commandent à tous plus de vigilance et de retenue. Le rapport du Collège de Sages du 30/7/1999 stipule, au nombre des solutions pour résoudre la crise dans le domaine politique, de «Revenir sur la modification de l’article 37 de la Constitution et y réintroduire le principe de la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs», peut-on lire dans le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre. Ils précisent que la révision de l’article 37 en 1997, quoique conforme à l’article 164, alinéa 3 de la Constitution, touche à un point capital pour la jeune démocratie du pays. A savoir le principe de l’alternance politique rendu obligatoire par le texte constitutionnel de 1991. «Cela signifie qu’à un niveau constitutionnel, tout changement doit viser le bien commun et non les avantages de groupes particuliers ; la justice sociale est à ce prix. Le travail du Collège de Sages, nous nous en souvenons, a contribué énormément au retour de la paix sociale. Il y a donc lieu de se poser la question à qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs. Cela garantirait-il la paix sociale, ou nous conduirait-il devant les mêmes turbulences ? Surtout quand on sait que beaucoup de dossiers pendants de l’époque, notamment les crimes économiques n’ont toujours pas trouvé de solution», écrit-on. Et les évêques de préciser le sens de leur sortie qui pourrait est diversement interprétée. «Si nous avons été amenés à nous exprimer sur cette question, c’est dans le but de nous interpeller tous, à plus de vigilance et de responsabilité en vue de préserver les acquis sociaux et politiques de notre peuple », souligne-t-on dans le document. Voilà qui est clair pour tous.
Bakayoko Youssouf