x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mercredi 3 mars 2010 | Le Nouveau Navire

Débat télévisé sur les Eléphants : Les joueurs, le véritable mal

Comme il fallait s'y attendre, le débat tant attendu sur le bilan de la Can 2010 a été d'un niveau bas. Par la faute de la RTI qui a péché dans l'organisation de ce rendez-vous.
Jacques Anouma, président de la FIF peut se frotter les mains. Il sort en effet, sans dommages d'un face à face qui était vicié d'avance. D'abord, par la formule. Car, avouons-le, réunir 40 intervenants dans le Studio B surchauffé de la RTI n'était pas la meilleure idée. Et c'est donc sans surprise que nous avons assisté à une véritable cacophonie. Le contenu du débat a laissé plus d'un sur sa faim. Car en vérité, ce n'est pas Jacques Anouma qui était incriminé. Le président de la FIF on le sait, doit sa place aux présidents de club dont il est l'émanation. En définitive, ce sont ces présidents qui décident de son maintien ou non à la tête de la FIF. La série de questions - réponses à laquelle il a été soumis n'avait pas sa raison d'être. La quintessence du débat aurait dû porter en grande partie sur des propositions concernant la gestion de l'équipe nationale. Pendant 3h d'horloge, les intervenants se sont entêtés à vouloir régler des comptes personnels avec Anouma.

Le vrai débat anoma

Et comme pour cacher la forêt avec la main, le président de la FIF a voulu faire de la diversion en annonçant le limogeage de Vahid. Selon nos sources, cette décision d'Anouma a été prise 1h 30 seulement avant le début du débat. Le départ de Vahid est selon nous une fuite en avant pour masquer les vrais problèmes. En fait, le véritable problème de l'équipe demeure l'ego de la plupart de nos sélectionnés. Un égo qui a été rendu possible par la complicité des membres de la FIF, de l'encadrement technique, de la presse et des Ivoiriens. Cet état de fait remonte à 2006. Depuis que ce groupe naissant à cette époque a été accueilli en fanfare au pays après avoir glané une médaille d'argent, un précédent dangereux venait d'être créé. Le peuple ivoirien admettait ainsi qu'on peut ne pas être champion et être fêté en héros. Que pouvait-on véritablement attendre alors de cette génération que nous avons contribuée à pourrir ? Rien d'autre que des revers. Drogba Didier a été désigné comme l'icône du football ivoirien. Du seul fait qu'il accumulait des prouesses à Marseille puis Chelsea. Mais entre temps, dans l'euphorie, les Ivoiriens n'ont pas vu que le Drogba de Chelsea était différent du Drogba des Eléphants Idem pour les autres sélectionnés. Mais cela ne pouvait être autrement. Car hormis les ex-académiciens qu'on connaît ici, les autres ont eu un parcours solitaire. La Fif ne disposait d'aucune fiche sur Drogba jusqu'à ce que Nouzaret le déniche à Guingamp. Une équipe qui veut remporter la Can et faire bonne figure en coupe du Monde doit être bâtie dans la durée. Ce n'est pas un conglomérat de joueurs regroupés pêle-mêle qui nous ramènera des trophées. Et c'est à ce niveau que devait tourner tout le débat. Comment bâtir une équipe nationale compétitive sur la durée ? Ce n'est pas un problème d'entraîneur. Même Guus Hiddink pressenti pour être le nouveau coach des Eléphants n'a pas la science infuse. Evitons d'ailleurs ces contrats à courte durée où les entraîneurs viennent plus pour se mettre plein les poches au détriment d'un challenge à relever. Il urge de songer à l'avenir et tourner véritablement la page sur une génération qui ne nous a rien apporté. Le dire n'est pas excessif. L'Egypte nous a démontré qu'avec une bonne organisation, on peut asseoir une gestion professionnelle. L'organisation de la Fif doit être revue. Dans le football moderne, les fédérations sont gérées comme des entreprises avec des obligations de résultat. La gestion des Eléphants doit être privatisée avec une régie à sa tête. C'est dans ce sens qu'on éviterait l'esprit paternaliste qui existe entre les responsables, les encadreurs et les joueurs. Comme on le constate, nous faisons un black out sur la coupe du monde 2010 qui ne doit pas être une priorité, car le ver est déjà dans le fruit. Le véritable enjeu, c'est d'asseoir d'ici 5ans une équipe à partir d'éléments suivis, ayant une mentalité ivoirienne et non de mercenaires. C'est le lieu d'interpeller la Direction technique nationale. Cette structure doit jouer sa partition. Le véritable patron du football ivoirien est Yéo Martial, DTN c'est lui qui définit les grands axes de la politique du football ivoirien sur des années. A -t-il actuellement les coudées franches ? Nous voyons son homologue Gérard Houiller en France juger les joueurs français évoluant dans les différents championnats européens. Et même dans le choix de l'entraîneur, la DTN doit avoir son mot à dire. Chaque pays a une tradition de jeu, qui tient compte de la morphologie des joueurs et de leur technicité. Et c'est à la direction technique nationale de veiller à la perpétuité de cette tradition. Le football hollandais a son histoire ainsi que tous les pays où on joue au football. Et il faut l'avouer, le débat a été d'une cécité déconcertante s'agissant des propositions. Anouma est dans un système qui existe depuis belle lurette. Dans cet ordre ancien, on ne privilégie que le pilotage à vue. Le jour où le président élu se passera des espèces sonnantes et trébuchantes pour mettre en place une organisation véritablement professionnelle, le football ivoirien fera un bond qualitatif. La starmania ne doit plus avoir sa raison d'être en équipe nationale. C'est à la presse, à l'ensemble des Ivoiriens de contribuer à l'émergence d'une nouvelle race de joueurs plus consciente et loin des intérêts mercantiles.

Nda Jean-Yves
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ