Le président du Mfa : “Les Ivoiriens sont déçus du Rhdp”

Après son bras de fer avec le camp présidentiel, l'opposition - le Rhdp et son allié d'un temps, le Pit - a finalement décidé de rejoindre le gouvernement Soro 2. Même le Mouvement des forces d'avenir (Mfa) d'Anaky Kobena, qui avait radicalement opposé une fin de non recevoir à l'appel du Premier ministre, a lâché du lest. « Le Mfa est revenu sur sa décision importante et historique du 22 février 2010 et a finalement décidé d'intégrer le gouvernement Soro 2 en y envoyant un de ses cadres comme ministre », a confirmé hier Anaky au cours d'une conférence de presse, la nouvelle qui n'était plus qu'un secret de Polichinelle. L'entrée des houphouétistes dans le gouvernement, de l'avis de l'ex-ministre des transports, a créé un sentiment de déception chez la population vis-à-vis du rassemblement. Dans la mesure où, ceux qui sont sortis, ne l'ont pas fait pour « exiger des élections. Mais pour que Gbagbo quitte le pouvoir ». Encore moins pour réclamer des postes ministériels. « Nous serions en droit de craindre que le peuple ne réponde plus à aucun mot d'ordre de notre part. La déception est grande et totale un peu partout », s'est inquiété le conférencier. Qui a expliqué que son parti est revenu sur sa position par « impératif d'unité et de solidarité au sein du Rhdp ». Et aussi par respect pour la « démocratie ». En effet, selon Anaky, il n'aurait pas été bienséant que les trois autres partis, membres du rassemblement, entrent au gouvernement et que le Mfa reste en marge. La communauté internationale, à l'en croire, aurait également pesé pour que le Mfa change d'avis. Toutefois, a confié le député de Kouassi-Datékro, il aurait préféré que ses alliés et lui restent hors du gouvernement. « Celui qui parle, en a encore gros sur le cœur et il aurait aimé que ses alliés du Rhdp n'entrent pas au gouvernement », a-t-il insisté. Et de rassurer : « Même si nous n'avons pas le ministère des transports, nous ne reviendrons pas sur notre décision. Ce n'est pas pour le ministère que nous nous battons. Mais par souci de réhabilitation morale. Car, ce poste nous avait été retiré de façon arbitraire avec l'affaire des déchets toxiques ».

Bamba K. Inza (stagiaire)