Pour protester contre la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei), le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a contracté une union de circonstance avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Mais une fois la revendication satisfaite, le parti de Francis Wodié a décidé de reprendre sa marche solitaire.
Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) est décidément un parti à part. Au gré de la situation qui prévaut sur l'échiquier politique national, le Pit s'engage dans des alliances vite reniées. Le cas le plus récent est incontestablement l'union de circonstance que le parti de Francis Vangah Wodié, d'obédience socialiste, n'a pas hésité à contracter avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), une coalition de centre-droit. C'est au lendemain de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) que les négociations se sont engagées d'abord entre le Pit et les deux poids lourds du Rhdp que sont le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) et le Rassemblement des républicains (Rdr). Elles se sont par la suite étendues à la coalition tout entière. Si on en croit la vice-présidente Angèle Gonsoa qui conduisait, le 17 février dernier, la délégation du Pit pour rencontrer le Rhdp, ce rapprochement visait surtout à sauver du péril l'Accord politique de Ouagadougou. Une idée corroborée par le président du parti, Francis Wodié qui a rencontré le 18 février, le patron du Rdr, Alassane Ouattara. « Les idées du Pit convergent avec tous ceux qui sont soucieux du présent et de l'avenir de la Côte d'Ivoire et qui veulent débloquer la situation », a-t-il déclaré à sa sortie d'audience. A partir de cette rencontre, les choses vont aller vite au point où le nouvel attelage a commencé à faire feu de tout bois dans ses revendications pour la réinstallation de la Cei. Même si ce rapprochement avec la famille houphouétiste a amusé plus d'un observateur, il n'est pas, au fond, surprenant. Car, pour qui connaît le parti de M. Wodié, sait qu'il a toujours noué de telles alliances circonstancielles, sur le court terme. Ainsi, dans les années 1990 où le multipartisme s'installait en Côte d'Ivoire, le Pit était toujours aux côtés du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti de Laurent Gbagbo pour combattre le régime du Pdci-Rda et Félix Houphouet-Boigny. Mais, en 1995, lorsque l'opposition ivoirienne a décidé de se liguer contre Henri Konan Bédié, successeur de Félix Houphouet-Boigny en boycottant la présidentielle de cette année, contre toute attente, Francis Wodié et son parti décident d'affronter le sphinx de Daoukro. Evidemment, tout le monde l'a taxé de traître d'autant plus qu'il était membre du Front républicain. Et déjà à cette époque, le Pit faisait remarquer que c'est au nom de la paix qu'il a fait ce choix. Sans doute en guise de récompense, Francis Wodié sera nommé ministre de l'Enseignement supérieur dans l'équipe gouvernementale du Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Dans cette logique et refusant d'adhérer à un bloc depuis le déclenchement de la crise de septembre 2002, le Pit choisit plutôt de faire alliance en 2007 avec le Patri pour la progrès et le socialisme (Pps ) de Bamba Moriféré, la Renaissance de Robert Guéï Bombet et l'Union des Ivoiriens du renouveau (Unir) de Sahi Claude. Là encore, le mariage n'aura duré que le temps d'un printemps. Ainsi va le Pit qui se veut « la troisième voie », telle une girouette, à l'image de l'Union pour la démocratie française de François Bayrou en France, devenue aujourd'hui Modem.
Marc Dossa
Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) est décidément un parti à part. Au gré de la situation qui prévaut sur l'échiquier politique national, le Pit s'engage dans des alliances vite reniées. Le cas le plus récent est incontestablement l'union de circonstance que le parti de Francis Vangah Wodié, d'obédience socialiste, n'a pas hésité à contracter avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), une coalition de centre-droit. C'est au lendemain de la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) que les négociations se sont engagées d'abord entre le Pit et les deux poids lourds du Rhdp que sont le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda) et le Rassemblement des républicains (Rdr). Elles se sont par la suite étendues à la coalition tout entière. Si on en croit la vice-présidente Angèle Gonsoa qui conduisait, le 17 février dernier, la délégation du Pit pour rencontrer le Rhdp, ce rapprochement visait surtout à sauver du péril l'Accord politique de Ouagadougou. Une idée corroborée par le président du parti, Francis Wodié qui a rencontré le 18 février, le patron du Rdr, Alassane Ouattara. « Les idées du Pit convergent avec tous ceux qui sont soucieux du présent et de l'avenir de la Côte d'Ivoire et qui veulent débloquer la situation », a-t-il déclaré à sa sortie d'audience. A partir de cette rencontre, les choses vont aller vite au point où le nouvel attelage a commencé à faire feu de tout bois dans ses revendications pour la réinstallation de la Cei. Même si ce rapprochement avec la famille houphouétiste a amusé plus d'un observateur, il n'est pas, au fond, surprenant. Car, pour qui connaît le parti de M. Wodié, sait qu'il a toujours noué de telles alliances circonstancielles, sur le court terme. Ainsi, dans les années 1990 où le multipartisme s'installait en Côte d'Ivoire, le Pit était toujours aux côtés du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti de Laurent Gbagbo pour combattre le régime du Pdci-Rda et Félix Houphouet-Boigny. Mais, en 1995, lorsque l'opposition ivoirienne a décidé de se liguer contre Henri Konan Bédié, successeur de Félix Houphouet-Boigny en boycottant la présidentielle de cette année, contre toute attente, Francis Wodié et son parti décident d'affronter le sphinx de Daoukro. Evidemment, tout le monde l'a taxé de traître d'autant plus qu'il était membre du Front républicain. Et déjà à cette époque, le Pit faisait remarquer que c'est au nom de la paix qu'il a fait ce choix. Sans doute en guise de récompense, Francis Wodié sera nommé ministre de l'Enseignement supérieur dans l'équipe gouvernementale du Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Dans cette logique et refusant d'adhérer à un bloc depuis le déclenchement de la crise de septembre 2002, le Pit choisit plutôt de faire alliance en 2007 avec le Patri pour la progrès et le socialisme (Pps ) de Bamba Moriféré, la Renaissance de Robert Guéï Bombet et l'Union des Ivoiriens du renouveau (Unir) de Sahi Claude. Là encore, le mariage n'aura duré que le temps d'un printemps. Ainsi va le Pit qui se veut « la troisième voie », telle une girouette, à l'image de l'Union pour la démocratie française de François Bayrou en France, devenue aujourd'hui Modem.
Marc Dossa