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Politique Publié le jeudi 4 mars 2010 | Notre Voie

Chassé du gouvernement : Mabri Toikeusse ment à ses militants

La pilule pour lui est difficile à avaler. Pour le médecin qu’il est, il aurait voulu que le professeur es politique Laurent Gbagbo lui prescrive autre chose. En vain. Lui, c’est «le petit» leader de l’UDPCI de feu Robert Guéi : El Hadj Abdallah Albert Mabri Toikeusse. Il ne fera pas partie du gouvernement Soro II parce qu’il a été récusé. Contrairement à ce qu’il affirme.

Mabri Toikeusse, ex-ministre du transport dans le défunt gouvernement, a soutenu devant la presse, mardi dernier, qu’il a décidé de ne pas être membre du nouveau gouvernement que le premier ministre Guillaume Soro met progressivement en place depuis une semaine. En réalité, il a été contraint à prendre acte du refus du président de la République de le compter parmi ses futurs collaborateurs. Et, pourtant, il se sera battu comme un beau diable pour faire partir de l’équipe du premier ministre Guillaume Soro. Selon plusieurs sources concordantes, Mabri Toikeusse s’est rendu, le mercredi 24 février dernier, dans la matinée, à la primature pour déposer son nom sur la table de Guillaume Soro comme étant le proposé de l’UDPCI. Surpris, le premier ministre lui a opposé une fin de non recevoir, rappelant que le président Gbagbo ne veut plus le voir dans le gouvernement en cours de constitution. Sur ces faits, le dirigeant du parti créé par le général Robert Guéi s’est donc retiré, tout en promettant de revenir avec un autre nom dans l’après-midi. Ce qu’il a effectivement fait, à en croire nos sources. A sa sortie de la primature dans l’après-midi, Mabri a lancé aux agents de la primature cette phrase : «au revoir ! Je pars du gouvernement».

Donc, depuis ce mercredi, l’ex-ministre du Transport savait qu’il n’allait plus retourner au gouvernement. C’est donc faux de dire : «j’ai pris la décision de ne pas participer au prochain gouvernement (…) parce que je voudrais attendre M. Laurent Gbagbo sur le terrain des élections». Non, monsieur ! Vous ne serez pas dans le prochain gouvernement parce que le président de la république ne veut plus de votre personne. C’est cela la vérité. Et c’est ce qui d’ailleurs explique plus largement les soubresauts observés ces temps-ci dans les bases des partis du RHDP, notamment celles du PDCI. Car les leaders de ce rassemblement de partis politiques de l’opposition ont passé leur temps à vendre à leurs militants l’illusion selon laquelle le président Laurent Gbagbo n’est plus le président de la république et que c’est eux qui sont en droit de lui imposer leur choix. Parce que, dans leur rêve, ceux sont eux qui ont désormais le pouvoir. Eh bien, le réveil est terrible pour leurs militants et eux, car la réalité est tout autre. Par la volonté du président de la république, ils sont tous obligés de proposer des personnalités «acceptables» par le président Laurent Gbagbo. Sinon, c’est le stylo rouge qui y passe.

Par ailleurs, Mabri Albert Toikeusse, au cours de sa conférence de presse, a fait montre soit d’une grosse inculture politique, soit d’une mauvaise foi manifeste. Il a invité le chef de l’Etat «à quitter le palais pour me trouver sur le terrain pour que nous partions en campagne (…) pour nous battre loyalement». Dans quel pays sommes-nous ? Le leader de l’UDPCI veut-il abuser de l’ignorance quant au fonctionnement des institutions de plusieurs Ivoiriens ? Toutefois, il est bon de lui rappeler que, nulle part au monde, un président de la république en fonction ne démissionne parce qu’il est candidat à sa propre succession. En 2002, Jacques Chirac a continué d’être président de la République de France, alors qu’il était candidat à sa propre succession. Avant lui, tous les présidents en exercice de France qui ont décidé d’être candidats à leur propre succession en ont fait autant. Pareil au Etats-Unis où, pour prendre un passé plus récent, George Bush fils est demeuré président des Etats-Unis d’Amérique alors qu’il était candidat à sa propre succession en 2004 face au démocrate John Terry. En 1990, Félix Houphouët-Boigny dont se réclame Mabri Toikeusse n’avait pas démissionné avant d’affronter Laurent Gbagbo. C’est ainsi parce que, selon les Constitutions de tous ces pays et même de tous les pays au monde, c’est le président élu ou le chef du gouvernement élu (dans le cas des régimes parlementaires comme l’Angleterre, le Japon…) qui doit poursuivre, assurer le fonctionnement de l’Etat jusqu’à ce que le prochain président de la république ou une nouvelle majorité parlementaire soit élu. La Côte d’Ivoire ne saurait heurter le bon sens. En outre, sa constitution, comme c’est le cas ailleurs, en son article 35, dit, en substance, que le président de la république reste au pouvoir jusqu’à l’élection du nouveau président de la république à qui il remet le pouvoir. Maintenant, Mabri Toikeusse peut retourner sur le terrain où des politiques de son calibre l’attendent. Car il est évident qu’il n’est pas du même gabarit que le président Laurent Gbagbo.

Coulibaly Zié Oumar
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