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Politique Publié le mardi 9 mars 2010 | Nord-Sud

Conclave des Forces nouvelles à Bouaké : Les enjeux d`un huis-clos

Symboles de l'Etat attaqués, destruction de biens publics, Bouaké a n'a pas été épargnée par les manifestations récentes de l'opposition contre la double dissolution de la Cei et du gouvernement.

Sitôt après avoir bouclé son gouvernement, le Premier ministre a convié les différentes composantes des Forces nouvelles (ex-rébellion) à une importante réunion à Bouaké. Les décisions de cette rencontre entre Guillaume Soro, par ailleurs secrétaire général des FN et ses hommes sont attendues pour aujourd'hui.

Officiellement, il s'agit de trouver des mécanismes pour accélérer le processus de sortie de crise. Les travaux devraient sans doute aboutir à des recommandations pour la mise en œuvre effective et diligente des différents points du dernier accord complémentaire (OuagaIV) de l'Accord politique de Ouagadougou(Apo).

Mais, bien d'observateurs ont noté que ce conclave intervient quelques jours après les violentes manifestations de l'opposition qui n'ont pas épargné Bouaké et Korhogo, importantes villes des zones sous contrôle des FN.

Cette actualité récente n'a pas été occultée. Selon le ministre Konaté Sidiki, porte-parole des FN, le Premier ministre a largement abordé le sujet à l'ouverture des travaux.

A l'évidence, Guillaume Soro resserre les rangs de ses troupes qui, comme l'ensemble du pays, ont été affectées par la crise de la Commission électorale indépendante(Cei).

Des sources au sein des FN s'interrogent en effet sur l'extrême facilité avec laquelle des manifestants ont opéré dans les villes citées plus haut. Elles relèvent que certains manifestants tenaient des propos clairement hostiles au Premier ministre. « Ils lui demandaient de ne pas se rendre complice de Laurent Gbagbo. Selon eux, il devait démissionner de la primature et revenir à Bouaké », témoigne un élément des FN. Un discours qui rejoint celui d'une certaine opposition. « Ici, ce n'est pas Abidjan. Si ces jeunes ont pu aussi facilement détruire la préfecture, casser la mairie et incendier des véhicules, c'est qu'on les a laissés faire. Nous avons déjà connu des mouvements ici notamment avec certains dozos qui étaient manipulés», ajoute un autre élément. Lui n'hésite même pas à évoquer des complicités. Faut-il trouver là l'explication du voyage express que Guillaume Soro effectua le même jour à Bouaké ? « En fait il était prévu une rencontre entre lui et les populations à 15 heures au Ranhôtel », révèle une autre source. Selon des sources crédibles, compte tenu de la tension dans la ville, plusieurs proches du chef du gouvernement lui ont déconseillé vivement de se rendre à ce rendez-vous. En vain. Puisque Guillaume Soro tenait forcément à être dans « sa ville » en ces moments de braise. Pour bien montrer sa détermination à faire face à la situation, il ralliera la capitale de la région de la Vallée du Bandama en voiture. A Yamoussoukro, nouvelles pressions pour qu'il renonce à son projet. « Est-ce qu'on voulait l'empêcher de revenir dans la zone avec des manifestations qui n'avaient pas été annoncées? », interroge un officier. Finalement, le secrétaire général des FN arrive à Bouaké en début de soirée et cherche à rassurer les membres du corps préfectoral qui avaient trouvé refuge au secrétariat général des FN. Le même jour l'ex-rébellion produit un communiqué qui condamne les « manifestations insurrectionnelles non-autorisées et les dégâts enregistrés sur les infrastructures socio-économiques, les biens privés et publics ».

Pour la suite du processus, les Forces nouvelles doivent donc envoyer un signal fort sur leur volonté d'appliquer l'Apo qui a véritablement rapproché le pays des élections. Il leur faut donc restaurer l'autorité de l'Etat qui a été ébranlée par les attaques contre les préfectures. Sans oublier l'incontournable égalité de traitement de tous les partis politiques sur l'ensemble des zones qu'elles contrôlent. Car, leur rôle d'arbitre ne saurait s'accommoder des attaques de domiciles de personnalités politiques comme ce fut le cas à Korhogo. Si la question n'est pas bien traitée, elle pourrait bien réduire à néant les efforts pour l'instauration d'un climat de confiance, propice à la tenue d'élections ouvertes, transparentes et apaisées.


Kesy B. Jacob
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