Après sa prise de fonction effective, mardi dernier, le nouveau ministre des Transports s'est prêté à nos questions. Il invite les Ivoiriens à travailler pour la sortie de crise, comme souhaité par le président de la République.
Monsieur le ministre, voudriez-vous vous présenter à ceux des Ivoiriens qui ne vous connaîtraient pas ?
Je suis né en 1955 à Guiellé à Man où j'ai fait mes études primaires et secondaires. Je suis nanti d'un doctorat en Economie, obtenu en France. Fonctionnaire du ministère du Plan, j'ai servi au ministère des Finances de 1985 à 1994 avant d'être détaché auprès de la Banque mondiale, pour le Projet d'appui à la gestion des ressources humaines, jusqu'en 1999. J'ai été expert national pour le Projet d'appui à la gestion économique jusqu'en 2002. J'ai cumulativement été chef de projet de la Bad. Et depuis 2002, je suis reversé à la Fonction publique, où j'ai servi comme chef de projet du ministère des Finances jusqu'à ce que le ministre Albert Toikeusse Mabri me nomme comme son directeur de cabinet, au ministère de l'Intégration africaine. Puis, de celui des Transports, jusqu'à ce que j'entre au gouvernement. J'ai été le conseiller du ministre des Finances d'alors, M. Gnamien N'Goran.
Vous avez aussi une casquette politique, n'est-ce pas ?
Je suis né au Pdci (Parti démocratique de Côte d'Ivoire, Ndlr). Je dirais que je suis né dans le Pdci puisque mes parents étaient militants de ce parti. Mon grand-frère Flindé Dion Robert, paix à son âme, un ami de Félix Houphouet-Boigny, a été le premier député de Man. Et puis, j'ai fait le Meeci (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire), comme tout bon étudiant des années 70-80, en France. En 1996, j'ai été deuxième adjoint au maire de Man dans l'équipe de Bouyse Diamené Philippe. Et depuis 2001, je suis le maire de la commune de Man.
Vous avez d'importantes responsabilités à l'Udpci, dit-on ?
J'ai adhéré l'Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire, Ndlr) en 2001 à la faveur de l'avènement du général Robert Guéï, paix à son âme. Mes responsabilités sont modestes, de premier secrétaire adjoint, chargé de l'administration et des élections. Membre du Bureau politique, et de la direction du parti. Tout récemment, le président du parti Albert Toikeusse Mabri, candidat à l'élection présidentielle, m'a fait l'honneur de nommer au poste de secrétaire technique permanent de la direction de sa campagne.
Comment appréhendez-vous la tâche que vous confie votre prédécesseur ?
L'ancien ministre des Transport est notre conseiller. Il m'a dit que j'ai le profil du métier parce que je connais l'administration. Et puis, je connais le ministère des Transports pour avoir travaillé avec lui-même depuis avril 2007. En tant que directeur de cabinet précédemment de ce département, je suis aguerri à la gestion dudit secteur. Le président Mabri m'a fait connaissance en me mettant en mission au sein du gouvernement afin de continuer le travail qu'il a commencé. Ainsi, lui, se consacre à accélérer la mission de mobilisation pour sa campagne.
Un tout nouveau ministre de la République ne devrait-il pas penser en priorité à son peuple?
Il est vrai que ce sont tous les Ivoiriens qui m'ont fait confiance à travers celui qui incarne la République, mais tous les Ivoiriens ne m'ont pas présenté. C'est d'abord le président qui incarne l'unité du parti qui m'a proposé. Alors, j'ai pensé aux militants, ensuite à ceux qui ont permis que je sois positionné au sein du parti. J'ai pensé aux Ivoiriens dès l'instant où, en ma qualité de ministre de la République, le chef de l'Etat nous a remis notre feuille de route, lors du premier conseil des ministres.
Auriez-vous une histoire avec le président de la République?
Oui, j'ai une histoire avec le président de la République. Une vieille histoire ; une histoire longue. J'ai connu le président de la République en mars 1983 en tant que président d'une association d'étudiants, le Club de Nanté, en France. Nous l'avons invité à prononcer une conférence sur la gestion de la chose publique. Vous vous rappelez qu'en 1982, le président alors enseignant et syndicaliste était en exil en France. Quand le Club Nanté a eu l'autorisation de faire des activités, nous avons voulu marquer le coup en invitant le professeur Laurent Gbagbo à animer une conférence. Mais, la conférence a été annulée par le gouvernement français. Cette décision nous a rendus célèbres. La circonstance a établi une amitié avec Laurent Gbagbo qui était célèbre, en sa qualité d'opposant à Félix Houphouet-Boigny. Le 3 décembre 1983, j'ai invité le Pr. Laurent Gbagbo à mon mariage. Il me le rappelle chaque fois que nous nous voyons.
Est-ce que vous vous êtes senti gêné par sa révélation, sinon comment l'avez-vous interprétée ?
Franchement, il m'a surpris parce que je ne pensais pas qu'il allait me taquiner dans la salle du conseil des ministres. Sinon, il m'a déjà dit ces propos au moins deux ou quatre fois. Si bien qu'à des moments, ces rappels ont quelque peu jeté de la suspicion sur moi. Quand le président Paul Akoto Yao était à l'Udpci, je l'ai accompagné une fois à la présidence pour une séance de travail avec le chef de l'Etat. Je me souviens que le président Laurent Gbagbo avait dit : « Flindé, c'est mon gars. J'ai été à son mariage… » Mes amis du parti se sont mis à me poser des questions et je leur ai raconté ce qui précède.
Vous vous êtes sûrement demandé ce que penseraient encore vos ''camarades''?
Moi, je sais d'où je viens, je sais où je vais. Je suis responsable. Depuis 2003, les différents gouvernements sont des gouvernements de consensus où cohabitent tous les partis signataires. Je représente l'Updci, je suis conscient de ce que les institutions doivent fonctionner normalement.
Vous êtes membre d'un « gouvernement de mission », convenez-vous qu'il va falloir geler vos activités politiques ?
Un gouvernement de mission ne veut pas dire que ses membres ont pour totem la politique. Nous ferons la politique comme d'habitude. Mais une fois autour de la table du conseil des ministres, nous travaillons pour la République. Le chef de l'Etat nous a d'ailleurs dit qu'il y a un minimum d'égard, de considération et de droit de réserve à observer. Nous allons donc allier ces éléments.
Une adresse, pour finir, aux Ivoiriens avec qui vous faites connaissance ?
Je réitère l'expression de ma reconnaissance au président de l'Updci et aux populations de Man. Je voudrais dire qu'il y a longtemps que nous avons collaboré avec le ministre Albert Toikeusse Mabri et tous les acteurs du système des Transports. Nous ferons tout pour améliorer la condition de vie des populations au niveau des transports. Le ministre Mabri a créé le Fonds de développement du transport routier qui est en cours. Le gouvernement a deux missions précises : organisation des élections et mise en œuvre des actions de sortie de crise. Nous ferons en sorte que toutes les activités et autres services, dans le domaine du Transport, se développent sur toute l'étendue du territoire national. Et nous veillerons à ce que tout se passe dans la paix.
Interview réalisée Bidi Ignace
Monsieur le ministre, voudriez-vous vous présenter à ceux des Ivoiriens qui ne vous connaîtraient pas ?
Je suis né en 1955 à Guiellé à Man où j'ai fait mes études primaires et secondaires. Je suis nanti d'un doctorat en Economie, obtenu en France. Fonctionnaire du ministère du Plan, j'ai servi au ministère des Finances de 1985 à 1994 avant d'être détaché auprès de la Banque mondiale, pour le Projet d'appui à la gestion des ressources humaines, jusqu'en 1999. J'ai été expert national pour le Projet d'appui à la gestion économique jusqu'en 2002. J'ai cumulativement été chef de projet de la Bad. Et depuis 2002, je suis reversé à la Fonction publique, où j'ai servi comme chef de projet du ministère des Finances jusqu'à ce que le ministre Albert Toikeusse Mabri me nomme comme son directeur de cabinet, au ministère de l'Intégration africaine. Puis, de celui des Transports, jusqu'à ce que j'entre au gouvernement. J'ai été le conseiller du ministre des Finances d'alors, M. Gnamien N'Goran.
Vous avez aussi une casquette politique, n'est-ce pas ?
Je suis né au Pdci (Parti démocratique de Côte d'Ivoire, Ndlr). Je dirais que je suis né dans le Pdci puisque mes parents étaient militants de ce parti. Mon grand-frère Flindé Dion Robert, paix à son âme, un ami de Félix Houphouet-Boigny, a été le premier député de Man. Et puis, j'ai fait le Meeci (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire), comme tout bon étudiant des années 70-80, en France. En 1996, j'ai été deuxième adjoint au maire de Man dans l'équipe de Bouyse Diamené Philippe. Et depuis 2001, je suis le maire de la commune de Man.
Vous avez d'importantes responsabilités à l'Udpci, dit-on ?
J'ai adhéré l'Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire, Ndlr) en 2001 à la faveur de l'avènement du général Robert Guéï, paix à son âme. Mes responsabilités sont modestes, de premier secrétaire adjoint, chargé de l'administration et des élections. Membre du Bureau politique, et de la direction du parti. Tout récemment, le président du parti Albert Toikeusse Mabri, candidat à l'élection présidentielle, m'a fait l'honneur de nommer au poste de secrétaire technique permanent de la direction de sa campagne.
Comment appréhendez-vous la tâche que vous confie votre prédécesseur ?
L'ancien ministre des Transport est notre conseiller. Il m'a dit que j'ai le profil du métier parce que je connais l'administration. Et puis, je connais le ministère des Transports pour avoir travaillé avec lui-même depuis avril 2007. En tant que directeur de cabinet précédemment de ce département, je suis aguerri à la gestion dudit secteur. Le président Mabri m'a fait connaissance en me mettant en mission au sein du gouvernement afin de continuer le travail qu'il a commencé. Ainsi, lui, se consacre à accélérer la mission de mobilisation pour sa campagne.
Un tout nouveau ministre de la République ne devrait-il pas penser en priorité à son peuple?
Il est vrai que ce sont tous les Ivoiriens qui m'ont fait confiance à travers celui qui incarne la République, mais tous les Ivoiriens ne m'ont pas présenté. C'est d'abord le président qui incarne l'unité du parti qui m'a proposé. Alors, j'ai pensé aux militants, ensuite à ceux qui ont permis que je sois positionné au sein du parti. J'ai pensé aux Ivoiriens dès l'instant où, en ma qualité de ministre de la République, le chef de l'Etat nous a remis notre feuille de route, lors du premier conseil des ministres.
Auriez-vous une histoire avec le président de la République?
Oui, j'ai une histoire avec le président de la République. Une vieille histoire ; une histoire longue. J'ai connu le président de la République en mars 1983 en tant que président d'une association d'étudiants, le Club de Nanté, en France. Nous l'avons invité à prononcer une conférence sur la gestion de la chose publique. Vous vous rappelez qu'en 1982, le président alors enseignant et syndicaliste était en exil en France. Quand le Club Nanté a eu l'autorisation de faire des activités, nous avons voulu marquer le coup en invitant le professeur Laurent Gbagbo à animer une conférence. Mais, la conférence a été annulée par le gouvernement français. Cette décision nous a rendus célèbres. La circonstance a établi une amitié avec Laurent Gbagbo qui était célèbre, en sa qualité d'opposant à Félix Houphouet-Boigny. Le 3 décembre 1983, j'ai invité le Pr. Laurent Gbagbo à mon mariage. Il me le rappelle chaque fois que nous nous voyons.
Est-ce que vous vous êtes senti gêné par sa révélation, sinon comment l'avez-vous interprétée ?
Franchement, il m'a surpris parce que je ne pensais pas qu'il allait me taquiner dans la salle du conseil des ministres. Sinon, il m'a déjà dit ces propos au moins deux ou quatre fois. Si bien qu'à des moments, ces rappels ont quelque peu jeté de la suspicion sur moi. Quand le président Paul Akoto Yao était à l'Udpci, je l'ai accompagné une fois à la présidence pour une séance de travail avec le chef de l'Etat. Je me souviens que le président Laurent Gbagbo avait dit : « Flindé, c'est mon gars. J'ai été à son mariage… » Mes amis du parti se sont mis à me poser des questions et je leur ai raconté ce qui précède.
Vous vous êtes sûrement demandé ce que penseraient encore vos ''camarades''?
Moi, je sais d'où je viens, je sais où je vais. Je suis responsable. Depuis 2003, les différents gouvernements sont des gouvernements de consensus où cohabitent tous les partis signataires. Je représente l'Updci, je suis conscient de ce que les institutions doivent fonctionner normalement.
Vous êtes membre d'un « gouvernement de mission », convenez-vous qu'il va falloir geler vos activités politiques ?
Un gouvernement de mission ne veut pas dire que ses membres ont pour totem la politique. Nous ferons la politique comme d'habitude. Mais une fois autour de la table du conseil des ministres, nous travaillons pour la République. Le chef de l'Etat nous a d'ailleurs dit qu'il y a un minimum d'égard, de considération et de droit de réserve à observer. Nous allons donc allier ces éléments.
Une adresse, pour finir, aux Ivoiriens avec qui vous faites connaissance ?
Je réitère l'expression de ma reconnaissance au président de l'Updci et aux populations de Man. Je voudrais dire qu'il y a longtemps que nous avons collaboré avec le ministre Albert Toikeusse Mabri et tous les acteurs du système des Transports. Nous ferons tout pour améliorer la condition de vie des populations au niveau des transports. Le ministre Mabri a créé le Fonds de développement du transport routier qui est en cours. Le gouvernement a deux missions précises : organisation des élections et mise en œuvre des actions de sortie de crise. Nous ferons en sorte que toutes les activités et autres services, dans le domaine du Transport, se développent sur toute l'étendue du territoire national. Et nous veillerons à ce que tout se passe dans la paix.
Interview réalisée Bidi Ignace