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Société Publié le samedi 13 mars 2010 | Le Temps

Ouattara Alassane et la téléphonie mobile : Tout sur une autre mamelle financière du Rdr

Après avoir bradé l'Office national de télécommunication (Ont) aux mains de ses amis français, Alassane Ouattara contrôle sans partage, aujourd'hui, la téléphonie mobile. Incursion dans cette autre boîte d'enrichissement du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Enquête !

La dernière composition gouvernementale a enregistré le départ de certains dinosaures.

Notamment Dano Djédjé, Léon Emmanuel Monnet et Hamed Bakayoko. Au moment où les nouveaux découvrent leur département, intéressons-nous à celui des Nouvelles technologies, de l'information et de la communication (Ntic). Le ministre Ahmed Bakayoko passe la main au nouveau locataire, le colonel des douanes à la retraite, Houga Bi Gohorey. Dans quel état Ahmed Bakayoko a-t-il laissé ce ministère ?

Etat des lieux

Loin de remonter à la loi n°95-526 du 7 juillet 1995 portant le code des Télécommunications et de la convention de concession qui avait octroyé le monopole du service public des télécommunications à Côte d'Ivoire Télécom. Il faut retenir que c'est sous le mandat ministériel d'Hamed Bakayoko qu'a pris fin, en février 2004, le monopole de Côte d'Ivoire Télécom. Pendant qu'il cède son fauteuil à un autre membre de son parti, qu'est-ce qui a pu se passer dans ce secteur durant les 7 années de gestion d'Hamed Bakayoko ? Avant de passer au scanner toute la gestion du directeur national de campagne d'Alassane Ouattara chargé de la jeunesse, il est bon de savoir que la préparation de la seconde phase de libéralisation du secteur avec la fin du monopole de Côte d'Ivoire Télécom sur les services publics exclusifs a été faite sous l'autorité du ministre Hamed Bakayoko. Notamment l'ouverture à la concurrence, l'évolution technologique, le projet d'ordonnance sur les rayonnements non ionisants ; le renforcement du cadre réglementaire existant. C'est dans ce cadre que certains arrêtés portant sur la numérotation;

l'homologation du matériel et l'interconnexion ont été signés par le ministre. Cette cassure du monopole, volonté politique du Président Laurent Gbagbo, a créé un véritable boom dans ce secteur. On a enregistré l'entrée des nouveaux opérateurs sur le marché ivoirien. De 2003 à 2010, ce sont au total, 5 opérateurs (Atlantique Télécom, Comium, GreenNetwork, Aircom et Warid Télécom) qui se sont ajoutés à ceux qui existaient. A savoir, Côte d'Ivoire Télécom, Orange-Côte d'Ivoire, Mtn, Moov. Cette explosion n'est pas sans impact financier sur l'économie du pays. Retenons que de 305 milliards de Fcfa en 2003, le secteur des Ntic a réalisé pour l'année 2009, un chiffre d'affaires d'environ 850 milliards de Fcfa. Dont 553 milliards pour le mobile et 128 milliards de Fcfa pour le fixe. Mais ce secteur en plein essor n'échappe pas aux pratiques mafieuses qui caractérisent le monde des affaires. Des détournements, des dessous de table, tout y passe. Le ministre Ahmed Bakayoko, en 7 ans de gestion, s'est taillé une posture financière très impressionnante. Mais avant, interrogeons-nous comment Hamed Bakayoko a accédé au ministère des Ntic.

Historique d'une nomination

Souvenez-vous que c'est depuis le centre international de Rugby de Marcoussis, en 2003, pendant qu'on avait assuré le début d'un compromis, Alassane Ouattara contrairement aux autres leaders rêvait des pactoles qu'il devait avoir. Il savait très bien que la libéralisation allait se faire. Et ce passage, il a voulu l'assurer. Mais comment Hamed Bakayoko est-il arrivé aux Ntic ? Les Accords de Linas-Marcoussis qui consacraient le partage du " gâteau ivoirien " avec la distribution des postes ministériels, le mentor du Rdr en véritable sachant, a bataillé fort pour que le département des Nouvelles technologies, de l'information et de la communication (Ntic) revienne à son parti. Dans les postes qui revenaient à l'ex-rébellion, le ministère de l'Intérieur, revenait à Ibrahim Coulibaly alias IB, grand patron, à l'époque de la rébellion. Qui depuis le Burkina Faso a envoyé sa liste nominative pour la formation du Gouvernement par fax à l'Ambassade de France. Alassane Ouattara ayant pris connaissance de cette liste, a supplié IB de lui donner le préfet Issa Diakité qui a une maîtrise de l'administration. Un faux prétexte d'ailleurs et pourquoi ?

En fait, c'est ce colonel, préfet de Dimbokro d'alors qui, dans une combinaison avec le juge Zoro Bi Epiphanie, ont délivré le certificat de nationalité à Alassane Dramane Ouattara en 1998. C'est une reconnaissance à Issa Diakité en le nommant ministre de l'intérieur. Chose qu'IB accepte mais à une condition. que le président du Rdr place aux Ntic son ami et frère Hamed Bakayoko. Le mentor du Rdr n'y trouve pas d'inconvénient. Ibrahim Coulibaly qui croyait fortement aux relations ethniques et régionales, a tenu à faire cette passe à Ahmed. Bien sûr, plus tard, les affaires se gâteront entre eux, parce qu'Hamed qui ne rêve que d'argent, véritable assoiffé d'argent, va rompre ses relations par sa soif du gain facile.

Et comment ?

La rupture entre ces deux amis inséparables intervient suite à une affaire de gros sous. Des camions chargés de coton appartenant à Kagnassi avaient été bloqués à Ferkessédougou par la rébellion, puisque les paysans se plaignaient du non-paiement de leur dû par Kagnassi. L'homme d'affaires véreux, pour ne pas payer ce qu'il devait aux pauvres paysans, fait intervenir Hamed Bakayoko auprès d'IB qui réside au Burkina, pour lui dire que sur instruction de Ouattara, il doit libérer les camions sans payer aucun sou aux paysans. Croyant à son lobbying, Ahmed fait savoir à son ami IB que Kagnassi lui promet 200 millions de Fcfa s'il lui communique un numéro de compte sur lequel il verserait 200 millions de Fcfa. Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly réplique que ce n'est pas pour ça qu'il a pris les armes, il ne mange pas de ce pain. Que Kagnassi fera mieux de payer ces 200 millions aux paysans. En ce moment, il libérerait les camions. Et raccroche ! Les choses iront encore plus rapidement les minutes qui ont suivi la conversation entre IB et Ahmed.

Quelques instants après, c'est Salif Diallo, ministre burkinabé à l'époque, de l'Agriculture, qui se saisit du dossier Kagnassi. En convoquant Ib qui se trouvait à Ouaga à son bureau. Il le reçoit et lui demande de libérer les camions. C'était mal maîtriser le sergent-chef Ib qui pique une crise de colère pour dire que lui et ses compagnons n'ont pas pris les armes pour spolier les paysans de leurs biens. IB se fâche et claque la porte. Il venait de signer là son arrêt de mort en tant que chef de la rébellion. Il rompt totalement avec Hamed. Vous comprendrez pourquoi, Ouattara, le père de la rébellion, a évincé IB en le livrant en pâture aux autorités françaises. Nous y reviendrons !

Voici comment Hamed Bakayoko, l'ancien chef des loubards et bras séculier d'Alassane Ouattara, se retrouve à la tête des Ntic et paie son bienfaiteur en monnaie de singe. Le tour étant joué, comment l'homme s'est enrichi dans le secteur des Télécommunications ?

Ces sources d'enrichissement illicite

L'homme qui vient d'être dégommé du ministère des Ntic, après y avoir passé 7 ans, ne regrette pas son départ. Parce que trop tôt, Hamed Bakayoko savait très bien qu'il partirait un jour de ce poste. Dès sa prise de fonction en 2003, c'est dans une véritable course à l'enrichissement qu'il a su planifier pour se servir et servir son mentor. Toutes les commissions obtenues ça et là dans la délivrance des licences étaient équitablement partagées entre le bravetchè, Ouattara et le chef bandit, Ahmed Bakayoko. Un véritable scénario digne d'un Western spaghetti. La dernière en date, c'était la fameuse commission réclamée à Intelsat Atlantique Télécom, connu sous le nom de Moov dont les actionnaires ont refusé de payer le tarif mis en place par Ouattara et son comparse. Raison pour laquelle, on avait remarqué, en son temps, le lancement de Moov, a été reporté à plusieurs fois. Même l'intervention d'Hamed Cissé, patron de Moov, auprès de son ami et frère Ahmed Bakayoko (ils ont fait leurs études à Bobo-Dioulasso), n'a pas eu raison de l'intransigeance et l'exigence de Ouattara et Hamed.

Pour chaque entreprise, on prenait environ 800 millions de commission. Les transactions avaient lieu au Burkina et se passaient en espèce sonnante et trébuchante. C'est grâce à ce pactole que le Golden boy s'est acheté cash une boite de nuit à Paris et en Californie et s'est même lancé dans les grandes opérations immobilières en Afrique du Sud. Ce n'est pas tout sur le patrimoine personnel du Directeur national de campagne d'Alassane Ouattara. Hamed Bakayoko est propriétaire de 19 voitures Porsch à travers le monde. Les détails sur toute la richesse de cet ex-ministre des Ntic, la semaine prochaine.

Réalisée par Zéré de Mahi
gnlou06823266@yahoo.fr
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