Les vieilles habitudes d’excision dans la région du Zanzan ont la peau dure. Jeudi dernier, la cérémonie d’abandon de l’excision initiée par l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (Onef) à Boromba, localité située à 22 km de Bondoukou, a été boycottée par les populations de ce village visiblement très attaché à leur coutume ancestrale. Aucun comité d’accueil pour le sous-préfet central, Zoué Sépan, venu de Bondoukou. Les femmes du village semblaient peu intéressées par la cérémonie. La veille, les concertations menées par les organisateurs afin de jeter à jamais le couteau des exciseuses qui nuit depuis belle lurette à la gente féminine villageoise n’ont pas porté de fruit. Les chefs coutumiers de Boromba ont exigé en guise de compensation un bœuf et un million de francs Cfa. Malgré les efforts de dissuasion de Gnéblé Labé, coordonnateur régional de l’Onef, les gardiens de la tradition de Boromba sont restés intraitables. Face à la tenacité des chefs coutumiers, le coordonnateur régional de l’Onef a menacé de saisir la gendarmerie. Sous la menace, les autorités traditionnelles ont décidé de revoir à la baisse le montant exigé. En définitive, une chèvre, 2 poulets et une bouteille de Gin ont été offerts aux mânes du village par l’Onef afin d’abandonner la pratique de l’excision dans ce village. A une dizaine de kilomètres de là, à Tambi, les populations ont exprimé sans ambages leur refus d’abandonner l’excision. Par contre, mercredi, la cérémonie à Bondoukou a connu un succès éclatant. Des exciseuses ont renoncé publiquement à leurs pratiques. « N’enlevez plus ce qui excite la femme au lit », criait sans cesse une excisée dans la foule. Tous ceux qui se sont succédé à la tribune ont salué les actions de sensibilisation et d’éducation menées sur le terrain depuis trois ans par l’Onef. Toutefois, faites attention à l’hypocrisie apparente qui noie la pratique dans un verre d’eau.
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
Jean Michel Ouattara à Bondoukou
