Deux mois après le début de la grave crise de l'électricité qui secoue la Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat a décidé de rasséréner les populations. Dans un discours prononcé, samedi, sur les antennes de la première chaîne, Laurent Gbagbo a estimé que l'Etat doit rechercher des solutions durables. Un extrait.
Deux mois après le début de la grave crise de l'électricité qui secoue la Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat a décidé finalement de mettre les pieds dans le plat. Dans un discours prononcé, samedi, sur les antennes de la première chaîne, Laurent Gbagbo, tout en cherchant à rasséréner les Ivoiriens, est revenu sur les principales causes des délestages qui ne cessent de créer le désarroi chez les populations et les opérateurs économiques. «Le délestage se prolonge et ses conséquences pèsent de plus en plus sur la vie des populations et les activités industrielles», a reconnu le locataire de la présidence. Selon lui, la cause essentielle de cette situation, c'est un accident survenu le 22 décembre 2009 sur les installations de la centrale d'Azito. Cet accident a provoqué l'arrêt d'une turbine, entraînant une chute brutale de la production d'électricité. Au moment de l'accident, «nous produisions 830 mégawatts, pour une demande moyenne de 875 mégawatts par jour. Soit un déficit de 30 mégawatts, hors pointe. Ce déficit était dû à la baisse saisonnière du niveau de l'eau dans les barrages. La panne survenue à Azito a réduit la production de 150 mégawatts, portant le déficit à 180 mégawatts, hors pointe.» Pour le président Laurent Gbagbo, depuis le début de cette pénurie d'électricité, aucun effort n'est épargné pour faire face à l'urgence. Estimant que tout est mis en œuvre pour rétablir l'équilibre le plus tôt possible. «Nous devons retrouver très vite un niveau satisfaisant de fourniture d'électricité, tout en recherchant les solutions durables », a-t-il souligné. Ainsi, trois actions sont menées de front : la réparation de la panne, le recours à l'importation de l'électricité, et l'acquisition d'équipements d'appoint. «Nous avons encore une semaine à subir les délestages, le temps que la turbine d'Azito soit réparée. Les opérateurs m'ont assuré que les équipements seront à nouveau fonctionnels avant la fin de ce mois de mars», a affirmé le chef de l'Etat. Avant de préciser que pour atténuer les effets de cette crise énergétique, l'Etat fait jouer les mécanismes de la coopération sous-régionale en matière d'énergie. Dans cette optique, la Côte d'Ivoire importe de l'électricité du Ghana, à hauteur de 25 mégawatts par jour, depuis début février.
Le programme des délestages!
La troisième action engagée, selon lui, c'est la location de deux centrales thermiques d'appoint, d'une capacité de production totale de 105 mégawatts. La mise en service de ces deux centrales, à en croire Laurent Gbagbo, est prévue, pour l'une, fin mars et pour l'autre, début mai. Mais, à la même période, la centrale Ciprel qui a une capacité de production de 110 mégawatts, va s'arrêter pour cause d'entretien. «J'ai demandé au Premier ministre de veiller à ce que la gestion de ce délestage préserve les secteurs aussi sensibles que sont les centres de santé, les stations de pompage d'eau, les installations stratégiques du pays, les industries dont dépend la vie économique du pays», a-t-il précisé. Pour lui, Il est impératif, par ailleurs, de communiquer le programme des délestages aux populations et aux opérateurs économiques pour leur permettre de planifier leurs activités. Les villes, les quartiers, les régions et les villages doivent être informés du programme de délestage. Cependant, il a rappelé que la Côte d'Ivoire a connu une situation analogue en 1984. Les délestages ont duré au moins trois (03) mois. Vingt-six ans plus tard, la consommation d'énergie a fortement augmenté. La demande est passée de 1 794 Giga watts heures (Gwh) en 1984 à 5 315 Giga watts heures (Gwh) en 2010. Le nombre des abonnés à la Cie est passé de moins de 350.000 à plus d'un million aujourd'hui. Une évolution qui a eu des conséquences sur l'exploitation des équipements. «Depuis cette époque déjà, on devrait avoir construit de nouveaux barrages hydroélectriques. Mais, comme aujourd'hui, la conjoncture économique n'avait pas permis au gouvernement d'alors de faire les investissements nécessaires», a argumenté Gbagbo Laurent. Déplorant que la politique des barrages hydroélectriques, produisant de l'électricité à bon marché, ait été abandonnée au profit de centrales thermiques. «Ces infrastructures nous ont certes permis de combler le déficit de production mais, elles ont contribué à creuser le déficit financier structurel du secteur», a-t-il fait le constat. Convaincu qu'il faudra rattraper le retard d'investissement. Pour ce faire, l'Etat doit continuer à investir dans l'acquisition de nouvelles centrales thermiques et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques. «Les études du projet de barrage de Soubré sont achevées. Les négociations pour le financement sont en cours. Ce barrage aura une capacité de 270 mégawatts. Sa construction nous permettra d'apporter une réponse durable à l'équilibre du secteur», a conclu Laurent Gbagbo.
Cissé Cheick Ely
Deux mois après le début de la grave crise de l'électricité qui secoue la Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat a décidé finalement de mettre les pieds dans le plat. Dans un discours prononcé, samedi, sur les antennes de la première chaîne, Laurent Gbagbo, tout en cherchant à rasséréner les Ivoiriens, est revenu sur les principales causes des délestages qui ne cessent de créer le désarroi chez les populations et les opérateurs économiques. «Le délestage se prolonge et ses conséquences pèsent de plus en plus sur la vie des populations et les activités industrielles», a reconnu le locataire de la présidence. Selon lui, la cause essentielle de cette situation, c'est un accident survenu le 22 décembre 2009 sur les installations de la centrale d'Azito. Cet accident a provoqué l'arrêt d'une turbine, entraînant une chute brutale de la production d'électricité. Au moment de l'accident, «nous produisions 830 mégawatts, pour une demande moyenne de 875 mégawatts par jour. Soit un déficit de 30 mégawatts, hors pointe. Ce déficit était dû à la baisse saisonnière du niveau de l'eau dans les barrages. La panne survenue à Azito a réduit la production de 150 mégawatts, portant le déficit à 180 mégawatts, hors pointe.» Pour le président Laurent Gbagbo, depuis le début de cette pénurie d'électricité, aucun effort n'est épargné pour faire face à l'urgence. Estimant que tout est mis en œuvre pour rétablir l'équilibre le plus tôt possible. «Nous devons retrouver très vite un niveau satisfaisant de fourniture d'électricité, tout en recherchant les solutions durables », a-t-il souligné. Ainsi, trois actions sont menées de front : la réparation de la panne, le recours à l'importation de l'électricité, et l'acquisition d'équipements d'appoint. «Nous avons encore une semaine à subir les délestages, le temps que la turbine d'Azito soit réparée. Les opérateurs m'ont assuré que les équipements seront à nouveau fonctionnels avant la fin de ce mois de mars», a affirmé le chef de l'Etat. Avant de préciser que pour atténuer les effets de cette crise énergétique, l'Etat fait jouer les mécanismes de la coopération sous-régionale en matière d'énergie. Dans cette optique, la Côte d'Ivoire importe de l'électricité du Ghana, à hauteur de 25 mégawatts par jour, depuis début février.
Le programme des délestages!
La troisième action engagée, selon lui, c'est la location de deux centrales thermiques d'appoint, d'une capacité de production totale de 105 mégawatts. La mise en service de ces deux centrales, à en croire Laurent Gbagbo, est prévue, pour l'une, fin mars et pour l'autre, début mai. Mais, à la même période, la centrale Ciprel qui a une capacité de production de 110 mégawatts, va s'arrêter pour cause d'entretien. «J'ai demandé au Premier ministre de veiller à ce que la gestion de ce délestage préserve les secteurs aussi sensibles que sont les centres de santé, les stations de pompage d'eau, les installations stratégiques du pays, les industries dont dépend la vie économique du pays», a-t-il précisé. Pour lui, Il est impératif, par ailleurs, de communiquer le programme des délestages aux populations et aux opérateurs économiques pour leur permettre de planifier leurs activités. Les villes, les quartiers, les régions et les villages doivent être informés du programme de délestage. Cependant, il a rappelé que la Côte d'Ivoire a connu une situation analogue en 1984. Les délestages ont duré au moins trois (03) mois. Vingt-six ans plus tard, la consommation d'énergie a fortement augmenté. La demande est passée de 1 794 Giga watts heures (Gwh) en 1984 à 5 315 Giga watts heures (Gwh) en 2010. Le nombre des abonnés à la Cie est passé de moins de 350.000 à plus d'un million aujourd'hui. Une évolution qui a eu des conséquences sur l'exploitation des équipements. «Depuis cette époque déjà, on devrait avoir construit de nouveaux barrages hydroélectriques. Mais, comme aujourd'hui, la conjoncture économique n'avait pas permis au gouvernement d'alors de faire les investissements nécessaires», a argumenté Gbagbo Laurent. Déplorant que la politique des barrages hydroélectriques, produisant de l'électricité à bon marché, ait été abandonnée au profit de centrales thermiques. «Ces infrastructures nous ont certes permis de combler le déficit de production mais, elles ont contribué à creuser le déficit financier structurel du secteur», a-t-il fait le constat. Convaincu qu'il faudra rattraper le retard d'investissement. Pour ce faire, l'Etat doit continuer à investir dans l'acquisition de nouvelles centrales thermiques et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques. «Les études du projet de barrage de Soubré sont achevées. Les négociations pour le financement sont en cours. Ce barrage aura une capacité de 270 mégawatts. Sa construction nous permettra d'apporter une réponse durable à l'équilibre du secteur», a conclu Laurent Gbagbo.
Cissé Cheick Ely