La moitié de la population mondiale est exposée au risque palustre. Plus de 250 millions de cas de paludisme sont recensés chaque année dans le monde et cela provoque 860 000 morts. La plupart de ces décès sont issus des pays africains et concernent 85 % d’enfants. Pour réduire considérablement le nombre de décès dus au paludisme, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié jeudi dernier de nouvelles directives pour le traitement du paludisme, qu’accompagne le premier guide pour se procurer des médicaments antipaludiques sûrs et efficaces. Ces directives pour le traitement du paludisme (appelées Guidelines for the Treatment of Malaria), fournissent aux pays des recommandations actualisées fondées sur des bases factuelles pour le diagnostic et le traitement de cette maladie. L’accent mis sur les tests avant le traitement et l’ajout d’une nouvelle ACT à la liste des traitements recommandés sont les principaux changements, indique l’Oms par rapport à la première édition publiée en 2006. « Le monde dispose désormais de moyens pour diagnostiquer rapidement le paludisme et de le traiter efficacement. L’organisation onusienne pour la santé recommande maintenant de procéder à un test diagnostic pour tous les cas présumés. Le traitement basé seulement sur les symptômes cliniques sera réservé aux situations où on ne dispose pas de ce type de tests » a expliqué le Directeur du Programme mondial de lutte anti- paludique à l’Oms, Dr Robert Newman. En 2008 dans 18 pays africains ayant fait un rapport, seuls 22% des cas suspects du paludisme ont été testés. Jusqu’a présent et dans la plupart des cliniques, on a dû se fier aux examens microscopiques mais, avec la mise au point récente, utilisant des bandelettes réactives et des gouttes de sang. Ces tests mettent en évidence d’une manière fiable, la présence ou l’absence de parasites du paludisme dans le sang. Et peuvent être fait à n’importe quel niveau du système sanitaire. Le but des nouvelles directives, relève l’Oms, est de réduire l’apparition et la propagation des pharmaco-résistances et de repérer les patients qui ont de la fièvre, mais pas de paludisme. Selon les estimations de l’Oms, 80 pays ont adopté les ACT (Artémisinine) comme traitement de première intention du paludisme à Plasmodium falciparum sans complication. Dans ces directives, elle souligne l’importance de traiter cette forme du paludisme, la plus mortelle, avec des associations médicamenteuses comportant de l’Artémisinine (ACT). L’Oms a ajouté désormais une cinquième ACT, dihydroartémisinine-piperatquine à la liste des médicaments préconisés. En tout cas les spécialistes de cette agence onusienne, recommande de retirer du marché la monothérapie orale à base d’Artémisinine, car son utilisation accélère le développement de la résistance des parasites. Les pays doivent veiller à diagnostiquer correctement les patients et à ce qu’ils prennent le traitement complet d’ACT pour éviter le développement de pharmaco-résistances.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé