Ils sont d’entre les citoyens ceux autorisés à porter les armes. Ces machines qui donnent la mort. A la différence des militaires, d’autres habitués au maniement des engins funestes, les policiers et gendarmes portent les armes sur eux. Partout. Ils les amènent même à leur domicile. Et en dispose en tenue civile comme en tenue de service. Ces personnes ne devraient pas être des hommes ordinaires. Et comme il n’est pas possible d’aller chercher des extraterrestres pour ces différents corps de la sécurité publique, le minimum attendu, c’est que le recrutement et la formation pour les intégrer soient d’une rigueur à toute épreuve. Est-ce le cas ? Ce n’est pas évident. Le drame de samedi dernier au cours duquel un policier de la Brigade anti-émeute a abattu deux gendarmes et un étudiant est là pour nourrir le scepticisme sur les hommes en arme. Pour aller s’évader un samedi dans un lieu de plaisir, un policier sort avec son arme de service. Le maquis est cependant un espace de beuverie aux excès bien connus. Comment un porteur d’arme peut-il se permettre de se munir de cet instrument dangereux, et aller à ce lieu où il est sûr après quelques verres de ne plus être maître de ses esprits ? Comment devant des hommes les mains nues peut-on sortir une arme et en faire usage ? Certains avancent l’atmosphère généralisée de peur et d’angoisse avec la criminalité qui prévaut. Soit ! Mais, la facilité avec laquelle les hommes en armes font usage de leur joujou mortel est révélatrice de l’état d’esprit qui prévaut dans les rangs. La tenue est vue comme une licence d’action. Donner la mort, une banalité. Et très souvent, les dérives mêmes mortelles de ces éléments sont couvertes par une hiérarchie complaisante. Qui peut parier que, si les victimes de cet acte douloureux avaient été des civils ordinaires, l’affaire aurait connu une simple instruction ? Gendarmes et policiers doivent être mieux formés au respect de la vie.
D. Al Seni
D. Al Seni