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Art et Culture Publié le mercredi 17 mars 2010 | Nord-Sud

Concert d’Alain Tailly : Le Goethe Institut séduit par le ‘’Western Blues’’

Le Blues de l’Ouest ou ‘’Western Blues’’. Parole, chant et musique de trois ouest. L’ouest de la Côte d’Ivoire, région aux mille polyphonies, l’ouest de l’Afrique, avec ses litanies de griots. Et l’Amérique, le grand ouest, terre du blues moderne. L’ingénieur culturel, poète, écrivain dramaturge, metteur en scène, Alain Tailly, a ajouté une nouvelle corde à son arc. Celui de chanteur. Mais il reste profondément un auteur de blues. Mélodie de miel et de douleurs, de joie et de pleures, de mélancolie et d’espoir ont fusé et inondé tour à tour l’espace en une symphonie au goût caramel. Le spectacle ‘’Souffle de vie’’ présenté par l’artiste multidimensionnel vendredi au Goethe Institut, a été salué par un standing ovation. Un remerciement à l’artiste, mais aussi une lueur d’espoir pour la Côte d’Ivoire, un hymne à l’Afrique, « au berceau de l’humanité qui refuse de sortir de la crèche » et enfin un souffle nouveau pour Haïti. Le compositeur ne pouvait pas mieux choisir pour émettre tant d’émotions. Guitare basse, électrique, piano, instruments traditionnels et batterie, ces appareils ont suffi pour élever au sommet des monts le parolier afin de visiter plusieurs contrées en musique. Parti d’Afrique, le bluesman a, à travers des mélodies tristes, jeté un regard sur les grands défis du continent. Maladies, pauvreté, misères et « morts, morts et morts ». « Une terre du mal et de malheur ». « Un berceau de calamités ». L’ingénieur culturel a salué les héros de ce continent. Mandela, Lumumba, N’Kruma, Sankara... à travers des mélodies plus gaies. Mais aussi, il a rendu un vibrant hommage à la Mama Africa, Myriam Makéba. « Femme noire, femme africaine. Femme de témérité et de ténacité. Où est-tu cachée ange de beauté, Malaïka ». Sur un rythme de high-life, le versificateur a rappelé, accompagné de Gadji Céli, la mort de son « frère d’art, son frère de sang », Marcelin Yacé. Mort, « sur un chant de bataille d’une guerre qu’il n’a pas déclarée ». Suivie une histoire d’amour. Un ‘’love’’ enrobé de chant. Entre le poète et la chanteuse Aklane. Une incantation dédiée à la femme à la peau d’ébène. Avec beaucoup d’émotion dans les voix, la chanson « It is the man’s man’s man’s world » de James Brown a été interprétée par les artistes en verve. Mais le tour de chant a vite pris un air de dénonciation contre les nouveaux maîtres du pouvoir. « Doctorat, professorat, etc. ils se prennent pour des rats. Mangeurs, tchatcheurs, ce sont tous des rats…Villa, voiture, luxure, villégiature, ils vous répondent laisser nous manger un peu, on a trop souffert… Il n’y a pire folie que la folie des nouveaux riches… c’est la comporta des rats », dépeint le parolier. Que pense-t-il du Probo Koala, ce navire venu se soulager le bas ventre sur les bords de la lagune Ebrié ? « Probo Koala, c’est le problème qui est là. Voleur un jour, volera toujours. C’est la loi de l’espèce. Pour de l’argent, il a vendu son père. Pour de l’argent, il a livré son frère. Impunité ! Qui dit que l’argent n’a pas d’odeur ? L’argent sale à la puanteur d’Akouédo. Est-il plus difficile de traiter les déchets domestiques ou de gérer les déchets toxiques ?», s’est-il indigné. Dans cette logique, Alain Tailly, outré, a eu une pensée pour sa région, l’ouest ivoirien dans le titre western blues : « sur le mont Pigo, il y a le Mpigo. A l’ouest, il y a du nouveau. Fallait-il tuer tant de gens pour venger une seule mort ? Mensonge ». Et au poète d’évoquer cette belle histoire entre Mali, l’hippopotame et Sadjo la belle. L’histoire de la belle et la bête qui a séduit Tata Bango, Amy Koïté, Rokia Kouyaté et de nombreuses icônes de la musique mandingue. Enfin, un poème dédié à Haïti. « Comme si la misère ne suffisait pas, la terre a ouvert son ventre pour dévorer des milliers de ses fils. 12 janvier, magnitude 7, 30 petites secondes ont suffi. Mais, il ne faut ni fuir, ni abandonner. Haïti doit y faire face avec courage », a-t-il recommandé.

Sanou Amadou (stagiaire)
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