Après la sixième édition de Daoukro- Carna Festival, qui a été un franc- succès, Olivier Akoto et son équipe remettent le couvert pour cette année. Dans cet entretien, il dévoile les innovations de l’édition 2010 et n’occulte pas les difficultés de l’organisation.
Le Patriote : Dans quelques semaines, ce sera la 7ème édition de Daoukro- Carna Festival. Comment vont les préparatifs ?
Olivier Akoto : Nous sommes à dix jours seulement de la date fatidique de la 7ème édition du Daoukro Carna- Festival. Il se déroulera exactement du 27 mars au 4 avril 2010 à Daoukro. A quelques jours des festivités, nous pouvons rassurer tous les festivaliers que les préparatifs vont bon train. Nous faisons les derniers réglages et dans une semaine, nous invitons tout le monde à prendre son ticket pour venir faire la fête à Daoukro.
LP : Le pays est en ce moment en proie au délestage et à un manque criant d’eau. Quelles précautions palliatives avez-vous pris ?
O.A : Il faut reconnaître que c’est un souci majeur. Toute la population vit aujourd’hui cette réalité. En tant qu’organisateurs, nous sommes en train d’explorer toutes les voies et les mesures possibles pour que le délestage ne soit pas un handicap qui va gâcher la fête. Nous allons tout faire pour que, le temps du festival, Daoukro soit exemptée d’interruption d’eau et d’électricité afin que les opérateurs économiques puissent participer pleinement à la fête. Nous pouvons donc dire, aux festivaliers, que des pourparlers sont en cours pour amoindrir ou épargner la ville de ces coupures d’eau et d’électricité durant la période du festival.
LP : Vous avez annoncé que la 7ème édition sera ouverte au monde avec la contribution du Consulat du Brésil. Où en est-on avec ce volet ?
O.A : Je peux dire que chaque année, nous célébrons une communauté et une chancellerie. Il y a trois ans c’était le Sénégal, l’an dernier, c’était le Maroc. Et cette année, c’est le Brésil. Le principe est acquis. Nous avons été reçus par l’Ambassadeur du Brésil en Côte d’Ivoire, il nous a donc rassurés que des festivaliers viendront du Brésil pour la fête. Il y aura donc une délégation brésilienne à Daoukro pour partager et échanger leurs expériences avec les nôtres. C’est donc un partenariat que nous envisageons avec le Brésil. Parce qu’en termes de carnavals, le Brésil est un pays qui a beaucoup d’expériences. Nous rassurons pour dire qu’une délégation brésilienne sera à Daoukro pour apporter sa note aux festivités.
LP : Vous avez lancé un cri du cœur en direction de l’ex- ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Komoé qui semblait accorder peu d’intérêt à Daoukro Carna-Festival. Aujourd’hui, il y a un nouveau ministre de la Culture, quelle est votre démarche avec ce dernier?
O.A : Effectivement depuis près de six ans, nous crions sur tous les toits pour dénoncer le fait que le ministère de la Culture nous délaisse. Durant tout ce temps, le ministère n’a apporté aucun concours à ce festival, au moment où d’autres concours, taillés sur mesures, recevaient son soutien. Nous avons donc crié à une discrimination et à une injustice qu’il fallait donc réparer. Nous savons que le nouveau ministre Moutayé Anzoumana s’est saisi de notre dossier et nous espérons qu’il sera des nôtres à Daoukro, car Daoukro Carna-festival est train d’inscrire les belles pages de la culture ivoirienne.
LP : Quelles innovations comptez- vous apporter ?
O.A : Nous allons mettre l’accent sur le brassage des peuples et des cultures. C’est ainsi que la communauté Abron effectuera un déplacement massif à l’ouverture du festival. C’est une innovation pour nous, parce que cette communauté sera représentée au haut niveau avec la royauté et les personnes ressources qui viendront expliquer tous les us et coutumes de ce peuple. Comme innovation également, nous allons cette année joindre l’agriculture à la culture. Nous savons que le développement de la Côte d’Ivoire repose sur l’Agriculture et Daoukro est un pôle agricole. Je dirais un pôle d’attraction de l’hévéa culture. Nous envisageons pour cette édition, donc célébrer les planteurs d’hévéa culture à travers des prix grâce à notre partenaire la SAPH. Nous ne pouvons pas faire un événement culturel en mettant en marge l’agriculture d’autant plus que ces festivités coïncident avec la traditionnelle «Paquinou » où les paysans quittent les zones rurales pour venir fêter les retrouvailles au village. Nous avons estimé que c’était une occasion d’encourager et de célébrer les braves planteurs d’hévéa. Et l’autre innovation, c’esy "le Festival des chansonniers traditionnels". Ils viendront de toutes les régions de la Côte d’Ivoire pour faire valoir leur talent.
LP : L’an dernier, vous avez réussi à déplacer le Premier ministre Soro Guillaume à Daoukro. Sera-t-il encore des vôtres?
O.A : Lors de la 6ème édition, le Premier ministre a pris l’engagement ferme d’être le parrain honoraire de Daoukro Carna-Festival. Homme de devoir et de parole, vous conviendrez avec moi qu’il ne sera pas en reste de la célébration de la 7ème édition.
LP : Pensez-vous qu’au niveau de Daoukro ainsi qu’ailleurs, il y a un réel engouement autour de l’événement ?
O.A : Humblement, je peux vous dire que Daoukro Carna-Festival est l’un des événements culturels phares en Côte d’Ivoire. Je pèse mes mots. A l’intérieur du pays, il n’ y a pas d’événement culturel qui rassemble tant de monde que Daoukro Carna-Festival. Chaque année, c’est près de 10 à 15 mille personnes qui prennent la route pour ces festivités. Il est vrai que la politique a pris le pas sur toute activité culturelle. Nous pouvons dire que Daoukro Carna-Festival transcende les clivages politiques et rassemble les hommes autour de la culture. Aujourd’hui, c’est une identité culturelle pour la région du N’Zi Comoé. Tous les fils et filles de la région s’apprêtent à recevoir les festivaliers.
LP : L’ombre du Président Bédié plane toujours sur le festival. Peut-on dire que vous continuez d’avoir sa bénédiction ?
OK : Le Président Bédié est le premier cadre du département de Daoukro et il a inspiré beaucoup de personnes à Daoukro. On ne peut donc pas entreprendre une telle action sans sa caution morale. Quand on a la chance d’avoir un monsieur comme Bédié dans sa région, on a toujours besoin de ses sages conseils. Toute considération politique mise à part, en tant que personne ressource, je saisis l’occasion que vous m’offrez pour lui rendre hommage et dire merci pour ses conseils. Le Président Bédié est un homme de culture.
Par Moussa Kéita
Le Patriote : Dans quelques semaines, ce sera la 7ème édition de Daoukro- Carna Festival. Comment vont les préparatifs ?
Olivier Akoto : Nous sommes à dix jours seulement de la date fatidique de la 7ème édition du Daoukro Carna- Festival. Il se déroulera exactement du 27 mars au 4 avril 2010 à Daoukro. A quelques jours des festivités, nous pouvons rassurer tous les festivaliers que les préparatifs vont bon train. Nous faisons les derniers réglages et dans une semaine, nous invitons tout le monde à prendre son ticket pour venir faire la fête à Daoukro.
LP : Le pays est en ce moment en proie au délestage et à un manque criant d’eau. Quelles précautions palliatives avez-vous pris ?
O.A : Il faut reconnaître que c’est un souci majeur. Toute la population vit aujourd’hui cette réalité. En tant qu’organisateurs, nous sommes en train d’explorer toutes les voies et les mesures possibles pour que le délestage ne soit pas un handicap qui va gâcher la fête. Nous allons tout faire pour que, le temps du festival, Daoukro soit exemptée d’interruption d’eau et d’électricité afin que les opérateurs économiques puissent participer pleinement à la fête. Nous pouvons donc dire, aux festivaliers, que des pourparlers sont en cours pour amoindrir ou épargner la ville de ces coupures d’eau et d’électricité durant la période du festival.
LP : Vous avez annoncé que la 7ème édition sera ouverte au monde avec la contribution du Consulat du Brésil. Où en est-on avec ce volet ?
O.A : Je peux dire que chaque année, nous célébrons une communauté et une chancellerie. Il y a trois ans c’était le Sénégal, l’an dernier, c’était le Maroc. Et cette année, c’est le Brésil. Le principe est acquis. Nous avons été reçus par l’Ambassadeur du Brésil en Côte d’Ivoire, il nous a donc rassurés que des festivaliers viendront du Brésil pour la fête. Il y aura donc une délégation brésilienne à Daoukro pour partager et échanger leurs expériences avec les nôtres. C’est donc un partenariat que nous envisageons avec le Brésil. Parce qu’en termes de carnavals, le Brésil est un pays qui a beaucoup d’expériences. Nous rassurons pour dire qu’une délégation brésilienne sera à Daoukro pour apporter sa note aux festivités.
LP : Vous avez lancé un cri du cœur en direction de l’ex- ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Komoé qui semblait accorder peu d’intérêt à Daoukro Carna-Festival. Aujourd’hui, il y a un nouveau ministre de la Culture, quelle est votre démarche avec ce dernier?
O.A : Effectivement depuis près de six ans, nous crions sur tous les toits pour dénoncer le fait que le ministère de la Culture nous délaisse. Durant tout ce temps, le ministère n’a apporté aucun concours à ce festival, au moment où d’autres concours, taillés sur mesures, recevaient son soutien. Nous avons donc crié à une discrimination et à une injustice qu’il fallait donc réparer. Nous savons que le nouveau ministre Moutayé Anzoumana s’est saisi de notre dossier et nous espérons qu’il sera des nôtres à Daoukro, car Daoukro Carna-festival est train d’inscrire les belles pages de la culture ivoirienne.
LP : Quelles innovations comptez- vous apporter ?
O.A : Nous allons mettre l’accent sur le brassage des peuples et des cultures. C’est ainsi que la communauté Abron effectuera un déplacement massif à l’ouverture du festival. C’est une innovation pour nous, parce que cette communauté sera représentée au haut niveau avec la royauté et les personnes ressources qui viendront expliquer tous les us et coutumes de ce peuple. Comme innovation également, nous allons cette année joindre l’agriculture à la culture. Nous savons que le développement de la Côte d’Ivoire repose sur l’Agriculture et Daoukro est un pôle agricole. Je dirais un pôle d’attraction de l’hévéa culture. Nous envisageons pour cette édition, donc célébrer les planteurs d’hévéa culture à travers des prix grâce à notre partenaire la SAPH. Nous ne pouvons pas faire un événement culturel en mettant en marge l’agriculture d’autant plus que ces festivités coïncident avec la traditionnelle «Paquinou » où les paysans quittent les zones rurales pour venir fêter les retrouvailles au village. Nous avons estimé que c’était une occasion d’encourager et de célébrer les braves planteurs d’hévéa. Et l’autre innovation, c’esy "le Festival des chansonniers traditionnels". Ils viendront de toutes les régions de la Côte d’Ivoire pour faire valoir leur talent.
LP : L’an dernier, vous avez réussi à déplacer le Premier ministre Soro Guillaume à Daoukro. Sera-t-il encore des vôtres?
O.A : Lors de la 6ème édition, le Premier ministre a pris l’engagement ferme d’être le parrain honoraire de Daoukro Carna-Festival. Homme de devoir et de parole, vous conviendrez avec moi qu’il ne sera pas en reste de la célébration de la 7ème édition.
LP : Pensez-vous qu’au niveau de Daoukro ainsi qu’ailleurs, il y a un réel engouement autour de l’événement ?
O.A : Humblement, je peux vous dire que Daoukro Carna-Festival est l’un des événements culturels phares en Côte d’Ivoire. Je pèse mes mots. A l’intérieur du pays, il n’ y a pas d’événement culturel qui rassemble tant de monde que Daoukro Carna-Festival. Chaque année, c’est près de 10 à 15 mille personnes qui prennent la route pour ces festivités. Il est vrai que la politique a pris le pas sur toute activité culturelle. Nous pouvons dire que Daoukro Carna-Festival transcende les clivages politiques et rassemble les hommes autour de la culture. Aujourd’hui, c’est une identité culturelle pour la région du N’Zi Comoé. Tous les fils et filles de la région s’apprêtent à recevoir les festivaliers.
LP : L’ombre du Président Bédié plane toujours sur le festival. Peut-on dire que vous continuez d’avoir sa bénédiction ?
OK : Le Président Bédié est le premier cadre du département de Daoukro et il a inspiré beaucoup de personnes à Daoukro. On ne peut donc pas entreprendre une telle action sans sa caution morale. Quand on a la chance d’avoir un monsieur comme Bédié dans sa région, on a toujours besoin de ses sages conseils. Toute considération politique mise à part, en tant que personne ressource, je saisis l’occasion que vous m’offrez pour lui rendre hommage et dire merci pour ses conseils. Le Président Bédié est un homme de culture.
Par Moussa Kéita