« (…) Nous sommes laissés pour compte. Nous sommes considérés comme des esclaves de l’Etat et personne ne se songe à améliorer nos conditions de vie. Et nous sommes toujours menacés d’expulsion». C’est à la limite un ras-le-bol exprimé par M. Yapo N’cho, Adjudant de police et vivant dans une maison baillée. Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, il dénonce le non paiement des baux aux différents propriétaires. Selon lui, l’Etat de Côte d’Ivoire cumule pour certains propriétaires de maisons dix-huit mois et pour certains treize mois d’arriérés. Cette situation perdure et cela n’émeut aucune autorité, indique t-il. « Cette situation est non seulement révoltante pour les policiers, mais aussi pour les propriétaires de maisons. Mais est-ce que le chef de l’Etat et le ministre de l’Economie et des Finances mesurent-ils les préjudices ? », s’interroge M. Yapo. Pour les policiers, explique t-il, les préjudices sont d’ordre moral, spirituel et psychologique. « Avec le non paiement des ces baux, des policiers expulsés sont obligés d’aller louer des appartements qu’ils paient eux-mêmes. Ce n’est pas normal !», s’indigne Yapo N’cho, en soulignant que ces faits portent atteinte à la dignité de l’homme. Pour lui, les policiers ne demandent qu’à vivre dans la tranquillité et la dignité. Mieux, ils estiment être victimes d’une injustice. Car, c’est ce seul corps au niveau des Fds (Forces de défense et de sécurité) qui est régulièrement confronté au non paiement de leur bail. « Les Fanci, gendarmes, douaniers, les agents des Eaux et Forêts ont leurs baux payés régulièrement», fait-il remarquer. Précisant que le cas des policiers est simplement un ‘’mépris ‘’ à l’égard de cette corporation. « Pour le moment, personne ne songe à regler ce problème le plus rapidement passible. Mais, s’il arrive que les policiers se soulèvent, les gens diront qu’ils font de la politique. Mais nous disons que c’est méchant et inhumain!», déplore l’Adjudant Yapo. Anzoumana Cissé
Société Publié le jeudi 18 mars 2010 | Le Patriote