“Masdjid Salam, l’émergence de mosquées africaines aux USA”
« Je regrette amèrement la perte de masdjid Salam ». Voila ce qu'on retient de la mosquée que possédait la communauté musulmane africaine de Philadelphie. Après plusieurs années de lutte, la communauté semble être en train de perdre son symbole. Pourquoi donc ? C'est ce qu'a expliqué Abdul Karim Meite, président de masdjid Aq'sah à islam info.
La mosquée Aq'sah Masdjid de New York, c'est une histoire ?
K.A.K : Oui, d'abord le groupe Aq'sah faisait partie de la communauté Salam. À cause des différends, la communauté a été divisée. C'est ainsi qu'est née Masdjid Salam. Masdjid Salam a commencé le 28 mai 1998. On avait l'opportunité de l'acheter dès le départ et nous avons négocié pour, mais en vain. Alors, nous avons quitté les lieux pour faire la fusion avec la mosquée Aq'sah. Et là encore, nous sommes en train de chercher un autre lieu parce que le propriétaire d'Aq'sah également ne veut pas nous vendre.
Quel est votre sentiment après avoir perdu Masdjid Salam ?
Après la fusion, je me suis rendu compte que la communauté était morte parce qu'il y avait seulement une mosquée. Avec masdjid Salam, on avait tout un ensemble de travaux à faire. Et c'est à travers Masdjid Salam qu'il y a eu la naissance de toutes les autres mosquées africaines. Le plus gros regret aujourd'hui après Masdjid Salam, c'est l'avenir de nos enfants.
Qu'est-ce que Masdjid Salam faisait pour l'éducation des enfants ?
Elle avait un programme d'éducation. Grâce à Masdjid Salam, les enfants étaient encadrés. Par exemple, pendant les congés, les enfants étaient récupérés pour des séances de formation à la mosquée. On avait également des programmes de causerie sur l'Islam. On demandait l'avis de chacun d'eux sur leur religion, à l'école et dans la vie de tous les jours. Cela nous aidait beaucoup.
Qu'est-ce que vous faisiez pour les femmes ?
Nous avons créé la communauté des femmes. Et nous avons continué à les encadrer.
Qu'avez-vous fait concrètement pour les femmes ?
Nous faisions des réunions et elles avaient un programme bien précis pour apprendre la lecture du Coran, les prières etc.
Comment la mosquée Salam aidait les émigrés ?
La moquée Salam n'avait pas un programme d'aide pour les émigrés. Elle avait des individus en son sein qui aidaient des frères et sœurs en difficulté.
Qu'en est-il du social ?
Il y avait au niveau social, des baptêmes qui se faisaient à domicile ou à la mosquée. Et tout ce qui rentre dans le cadre du social se faisait à la mosquée.
Vous avez un programme d'échanges avec les imams venant de la Côte d'Ivoire. Comment cela se passe t-il ?
Ce programme a commencé dans les années 1993 avec le Cheick Boikary Fofana. Après, lorsqu'on a voulu créer la communauté à Philadelphie, nous avons fait venir l'imam Moussa Diabaté qui était directeur de la librairie du Nord à Treichville. Nous avons demandé par la suite un imam permanent à la mosquée de Philadelphie pour qu'on fasse ensemble un programme de formation. Le Cheick nous a conseillé l'imam Yssouf Doumbia de Yamoussoukro. Mais après, celui-ci est rentré en Cote d'ivoire
Et après?
Après l'imam Doumbia, il y a eu d'autres imams pour le Ramadan dont l'imam Diakité Ousmane de Seydougou en 1998 et 2003. Il y a eu aussi le frère Issouf Hassan Diallo du Niger qui est basé à Jeddah. On avait Cheick Diakité Karamoko, le Cheick Boikary Fofana, l'imam Daoud. On a reçu l'imam Tonturé du Burkina Faso dont on a légalisé la situation comme Imam et qui est encore avec nous. On avait également, l'imam Oumar Sangaré du Mali, l'imam Moustapha Soumahoro qui est toujours là. Il est le tout premier imam qui a commencé à prêcher en 1988. Nous avons l'imam Berthé de Masdjid Nour et l'imam Samba.
On constate que votre mosquée est la rencontre de tous les Imams. Pourquoi ce choix ?
Parce que nous avons trouvé bon d'unir les musulmans africains aux Etats-Unis. Pour cela, nous avons créé la Ligue Islamique de l'Amérique du Nord et on faisait des conventions toutes les années.
Aujourd'hui, quels sont vos projets ?
Nous projetons l'achat d'un immeuble. Mais les _ de la communauté ne veulent pas de cet immeuble prétendant que nous devons nous battre pour rester à Masdjid Salam. Mais malheureusement, nous perdons nos enfants et c'est dommage.
Face à ce problème, que ferez-vous ?
C'est très simple. Soit les membres de Salam cherchent un nouveau local, soit ils continuent le gros travail pour préserver cette lucarne importante pour l'Afrique pour ne pas abandonner le programme de nos enfants.
Que faut-il faire ?
Il est temps pour nous de nous battre, car nous n'avons pas encore tout perdu. Parce ce que même au niveau de nos foyers, cela se sentirait.
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui veulent venir en aventure aux Etats-Unis ?
Ce que je peux dire aux gens dans un premier temps en venant, c'est qu'il ne faut pas mettre en tête que l'Amérique, c'est la réussite. Car chacun vient avec son propre destin. Non plus, on ne vient pas pour être riche. En Amérique, certes il y a l'opportunité d'avoir un petit boulot ce qui n'est pas le cas chez nous, mais personne ne peut garantir la richesse si ce n'est Dieu.
Quels sont les cinq conseils à donner ?
1- S'attacher à sa religion. Cela sera une protection. La religion protège en entrant dans la communauté.
2- Il faut éviter d'être fainéant, tel est le cas chez nous. On a certains frères qui à force d'être fainéants ont fini par être des trafiquants de drogue. Donc, il faut travailler dur.
3- Il faut avoir le courage d'un aventurier.
4- Il faut être persévérant.
5- Et enfin, penser à retourner un jour dans le pays d'origine pour être plus utile.
Votre mot de fin ?
Nous avons un handicap ici aux USA, nous avons besoin des imams dévoués et qualifiés pour le travail de Dieu. En commençant ce travail, nous n'avons jamais pensé à son ampleur. Nous sommes arrivés à un stade important et je regrette amèrement la perte de Masdjid Salam.
Fané N'facoro
« Je regrette amèrement la perte de masdjid Salam ». Voila ce qu'on retient de la mosquée que possédait la communauté musulmane africaine de Philadelphie. Après plusieurs années de lutte, la communauté semble être en train de perdre son symbole. Pourquoi donc ? C'est ce qu'a expliqué Abdul Karim Meite, président de masdjid Aq'sah à islam info.
La mosquée Aq'sah Masdjid de New York, c'est une histoire ?
K.A.K : Oui, d'abord le groupe Aq'sah faisait partie de la communauté Salam. À cause des différends, la communauté a été divisée. C'est ainsi qu'est née Masdjid Salam. Masdjid Salam a commencé le 28 mai 1998. On avait l'opportunité de l'acheter dès le départ et nous avons négocié pour, mais en vain. Alors, nous avons quitté les lieux pour faire la fusion avec la mosquée Aq'sah. Et là encore, nous sommes en train de chercher un autre lieu parce que le propriétaire d'Aq'sah également ne veut pas nous vendre.
Quel est votre sentiment après avoir perdu Masdjid Salam ?
Après la fusion, je me suis rendu compte que la communauté était morte parce qu'il y avait seulement une mosquée. Avec masdjid Salam, on avait tout un ensemble de travaux à faire. Et c'est à travers Masdjid Salam qu'il y a eu la naissance de toutes les autres mosquées africaines. Le plus gros regret aujourd'hui après Masdjid Salam, c'est l'avenir de nos enfants.
Qu'est-ce que Masdjid Salam faisait pour l'éducation des enfants ?
Elle avait un programme d'éducation. Grâce à Masdjid Salam, les enfants étaient encadrés. Par exemple, pendant les congés, les enfants étaient récupérés pour des séances de formation à la mosquée. On avait également des programmes de causerie sur l'Islam. On demandait l'avis de chacun d'eux sur leur religion, à l'école et dans la vie de tous les jours. Cela nous aidait beaucoup.
Qu'est-ce que vous faisiez pour les femmes ?
Nous avons créé la communauté des femmes. Et nous avons continué à les encadrer.
Qu'avez-vous fait concrètement pour les femmes ?
Nous faisions des réunions et elles avaient un programme bien précis pour apprendre la lecture du Coran, les prières etc.
Comment la mosquée Salam aidait les émigrés ?
La moquée Salam n'avait pas un programme d'aide pour les émigrés. Elle avait des individus en son sein qui aidaient des frères et sœurs en difficulté.
Qu'en est-il du social ?
Il y avait au niveau social, des baptêmes qui se faisaient à domicile ou à la mosquée. Et tout ce qui rentre dans le cadre du social se faisait à la mosquée.
Vous avez un programme d'échanges avec les imams venant de la Côte d'Ivoire. Comment cela se passe t-il ?
Ce programme a commencé dans les années 1993 avec le Cheick Boikary Fofana. Après, lorsqu'on a voulu créer la communauté à Philadelphie, nous avons fait venir l'imam Moussa Diabaté qui était directeur de la librairie du Nord à Treichville. Nous avons demandé par la suite un imam permanent à la mosquée de Philadelphie pour qu'on fasse ensemble un programme de formation. Le Cheick nous a conseillé l'imam Yssouf Doumbia de Yamoussoukro. Mais après, celui-ci est rentré en Cote d'ivoire
Et après?
Après l'imam Doumbia, il y a eu d'autres imams pour le Ramadan dont l'imam Diakité Ousmane de Seydougou en 1998 et 2003. Il y a eu aussi le frère Issouf Hassan Diallo du Niger qui est basé à Jeddah. On avait Cheick Diakité Karamoko, le Cheick Boikary Fofana, l'imam Daoud. On a reçu l'imam Tonturé du Burkina Faso dont on a légalisé la situation comme Imam et qui est encore avec nous. On avait également, l'imam Oumar Sangaré du Mali, l'imam Moustapha Soumahoro qui est toujours là. Il est le tout premier imam qui a commencé à prêcher en 1988. Nous avons l'imam Berthé de Masdjid Nour et l'imam Samba.
On constate que votre mosquée est la rencontre de tous les Imams. Pourquoi ce choix ?
Parce que nous avons trouvé bon d'unir les musulmans africains aux Etats-Unis. Pour cela, nous avons créé la Ligue Islamique de l'Amérique du Nord et on faisait des conventions toutes les années.
Aujourd'hui, quels sont vos projets ?
Nous projetons l'achat d'un immeuble. Mais les _ de la communauté ne veulent pas de cet immeuble prétendant que nous devons nous battre pour rester à Masdjid Salam. Mais malheureusement, nous perdons nos enfants et c'est dommage.
Face à ce problème, que ferez-vous ?
C'est très simple. Soit les membres de Salam cherchent un nouveau local, soit ils continuent le gros travail pour préserver cette lucarne importante pour l'Afrique pour ne pas abandonner le programme de nos enfants.
Que faut-il faire ?
Il est temps pour nous de nous battre, car nous n'avons pas encore tout perdu. Parce ce que même au niveau de nos foyers, cela se sentirait.
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui veulent venir en aventure aux Etats-Unis ?
Ce que je peux dire aux gens dans un premier temps en venant, c'est qu'il ne faut pas mettre en tête que l'Amérique, c'est la réussite. Car chacun vient avec son propre destin. Non plus, on ne vient pas pour être riche. En Amérique, certes il y a l'opportunité d'avoir un petit boulot ce qui n'est pas le cas chez nous, mais personne ne peut garantir la richesse si ce n'est Dieu.
Quels sont les cinq conseils à donner ?
1- S'attacher à sa religion. Cela sera une protection. La religion protège en entrant dans la communauté.
2- Il faut éviter d'être fainéant, tel est le cas chez nous. On a certains frères qui à force d'être fainéants ont fini par être des trafiquants de drogue. Donc, il faut travailler dur.
3- Il faut avoir le courage d'un aventurier.
4- Il faut être persévérant.
5- Et enfin, penser à retourner un jour dans le pays d'origine pour être plus utile.
Votre mot de fin ?
Nous avons un handicap ici aux USA, nous avons besoin des imams dévoués et qualifiés pour le travail de Dieu. En commençant ce travail, nous n'avons jamais pensé à son ampleur. Nous sommes arrivés à un stade important et je regrette amèrement la perte de Masdjid Salam.
Fané N'facoro