Etre plus proche de ses lecteurs, c'est la raison pour laquelle l'hebdomadaire Islam Info a initié une caravane. La première étape était la mosquée El Nasr au Plateau. Une communauté sensible à la cause humanitaire.
Le vendredi 19 février 2010, une équipe de l'hebdomadaire Islam Info, superbement habillée aux couleurs et à l'effigie du journal a pris d'assaut le hall de l'immeuble El Nasr au Plateau. Cet espace est le lieu de prière d'une forte communauté musulmane. Et cela depuis deux décennies. C'était à l'origine un espace de prière de la communauté musulmane égyptienne qui ne s'accommodait pas avec les sermons en français de la grande mosquée du Plateau. Aujourd'hui, le hall de l'immeuble El Nasr a changé de visage. C'est une véritable mosquée qui fonctionne normalement avec des structures mises en place et grâce à des fidèles foncièrement croyants et dynamiques.
Dans sa campagne de proximité avec les musulmans, Islam Info a rencontré une communauté hiérarchisée, organisée et sensible à la cause humanitaire. La mosquée n'ayant de charges d'électricité et d'eau à régler, elle reverse ses recettes aux nécessiteux qui en font la demande. C'est ainsi chaque vendredi.
Cette communauté d'El Nasr dirigée par l'imam Koné Idriss Mohamed n'entend pas rester à ce stade. Elle est très ambitieuse surtout que l'espace qui sert de mosquée s'avère de plus en plus restreint.
Propos...
Hadja Haïdara, Présidente des femmes
Quel est le rôle des femmes dans votre communauté?
HH : Al Hamdoullilah, du côté des femmes, bien que tous les documents ne soient pas encore formalisés, nous essayons d'organiser tant bien que mal. C'est une communauté qui n'est pas dans une Mosquée en tant que telle. Nous essayons de faire l'organisation lors des prières de Vendredi. Que tout le monde soit bien disposé, que les femmes soient très à l'aise quand elles prient au sein de la communauté El Nasr. Nos ambitions du côté des femmes, c'est de pouvoir mettre en place une organisation d'ici peu. Et en plus, voir quelles sont les activités que nous pouvons mener au sein de cette Mosquée car la majorité des fidèles travaillent ici au Plateau. Nous essayons donc de rassembler ici et en dehors de la Mosquée tout ce monde. Notre ambition première, c'est de trouver un lieu où nous ferons continuellement nos prières c'est à dire un lieu qui va être désignée comme la Mosquée de l'immeuble El Nasr.
II : Pour terminer est ce que vous avez un message à lancer à vos coreligionnaires pour qu'ils se mobilisent afin de rendre ce projet soit réalisable ?
HH : Comme je le disais, les femmes sont dévouées pour la cause de Dieu. Je pense que si nous mettons une bonne organisation en place, elles ne vont pas lésiner sur les moyens. Tout cela afin de pouvoir nous aider à atteindre notre objectif qui est simple, qui permettra à toute la communauté de pouvoir se retrouver à tout moment, et de se reconnaître en tant que fidèle de la Mosquée El Nasr. Je pense que du côté des femmes, il n y a pas de souci.
Koné Idriss MOHAMED, IMAM D'EL NASR
Parlez-nous de votre cursus scolaire.
KI : J'ai étudié à Sabil Naja de Lakota. Je suis un promotionnaire de l'Imam Bredji Ibrahim de la MACA et de l'Imam Diabagaté Adama de Yopougon Selmer. Et ensuite, j'ai fait mes études en Egypte. Je suis traducteur interprète de formation. Et après l'Egypte, je suis revenu au pays pour travailler.
II : Vous travaillez dans quelle structure ?
KI : J'ai travaillé dans deux ambassades : celle de la Lybie pendant 10 ans puis celle de l'Egypte. Aujourd'hui, Al Hamdoullillah, je travaille à Egypte Air.
II: Comment êtes vous devenu Imam ?
KI : Je suis devenu Imam par la volonté d'Allah (SWT). El Hadj Chérif faisait prier les gens ici auparavant et moi je traduisais car en leur sein personne ne parlait le français. Donc, ils disaient leurs sermons en arabe et moi je traduisais simultanément. Après leur départ, l'ambassadeur égyptien m'a approché et m'a demandé de prendre leur place, chose que j'ai refusée d'abord. Il m'a répondu qu'on ne pouvait refuser la mission d'Allah SWT. Ainsi avec le soutien des uns et des autres, Al Hamdoullilah, depuis, plus de sept ans, nous sommes devenus Imam. Au-delà de la petite fonction que nous occupons par la grâce d'Allah SWT, nous continuons à faire son travail.
II : Nous allons vous demander d'expliquer la petite histoire de la Mosquée El Nasr qui n'est pas encore une Mosquée en tant que telle ?
KI : Ce lieu de prière a été créé il y a 20 ans par le Directeur Général d'Egypte Air d'antan. Ce dernier allait prier avec la communauté égyptienne à la Mosquée de la transparence de l'Imam Cissé Djiguiba. Ils ne comprenaient pas toujours le français. Souvent, lorsque certaines parties du sermon étaient lues en arabe, ils comprenaient. Mais après tout était dit en dioula ou en français et ils ne comprenaient pas. Donc ils ont décidé de créer un lieu de prière. Puis nous avons vu la mission d'Aboubacar Chérif, et nous nous sommes tombés d'accord avec l'ambassadeur de créer un lieu de prière ici, à El Nasr. Il faut dire que les missionnaires étaient tous des Imams confirmés. C'est dans ce cadre là, que la Mosquée El Nasr a été créér, Al Hamdoullilah, et nous avons été sollicité pour participer avec les Imams d'El Hadj Chérif pour pouvoir traduire le message de ces missionnaires égyptiens.
II : Nous sommes chez vous et on a constaté qu'il y'a un minimum d'organisation. Pouvez-vous nous parler un peu de la structure. Comment elle fonctionne?
KI : Nous avons un comité de la Mosquée El Nasr. Nous étions plusieurs dont le grand frère Kolo Coulibaly qui est le président actuel. Et il y a un conseiller en communication avec la cellule chargée de l'organisation des affaires sociales, les deux vices présidents, et puis les Imams. Vraiment ce n'est pas facile de diriger une communauté. Par la grâce d'Allah SWT avec nos aînés, nous essayons de mieux nous organiser que nous le sommes aujourd'hui.
II: Peut-on dire que la Mosquée El Nasr a des projets futurs ?
KI : Bien sûr, nous avons des projets. Nous souhaitons acquérir une place, un endroit où nous pourrons ériger ne serait ce qu'une Mosquée, pourquoi pas ? Il faut avoir cette ambition parce que nous avons pas mal de fidèles. Je peux même dire que nous avons plus de 500 à 600 fidèles. Comme vous pouvez le constater nous prions dans les deux zones de l'immeuble et même sur le goudron.
II : Imam quand vous dites que vous avez beaucoup de fidèles qui vous soutiennent, est ce que vous êtes pris en charge ?
KI : Malheureusement, je ne suis pas pris en charge par la communauté. Notre souhait, c'est d'être pris en compte par la communauté comme cela se fait ailleurs. Mais c'est à eux-même de décider de nous prendre en charge. Mais c'est vrai que c'est un travail dans le sentier d'Allah SWT mais aussi pour la communauté musulmane. Il consiste à propager le message de l'Islam et partager la petite connaissance que nous avons avec les autres pour qu'il y ait moins d'ignorants dans la communauté. Nous tenons à aller de l'avant et à partager notre petite connaissance avec les autres. Alors si d'aventure les gens voient que c'est nécessaire de nous prendre en charge, Al Hamdoullilah Rabbil Alamine, cela sera la bienvenue.
II : Est-ce qu'il y a des plans de formation pour les fidèles de votre communauté ?
I : Nous ambitionnons de faire un plan de formation pour les fidèles évidement, mais les moyens nous manquent. Nous n'avons pas un bureau . Nous souhaitons avoir un bureau, et ensuite prendre un local pour toutes nos autres activités. Et cela fait parti e de nos projets. Incha Allah avec l'accord du Comité, cela va être mis en pratique bientôt.
II : Après discussion, ce qui ressort c'est que vous êtes confronté à des difficultés…
I : Beaucoup de difficultés !
II: Quels genres de difficultés ?
I : Les difficultés, d'abord, la toute première difficulté c'est d'avoir un lieu de prière proprement dit. Et la deuxième difficulté que je peux citer c'est la prise en charge des Imams. Il y'a la troisième difficulté qui est d'avoir ne serait ce qu'un petit bureau où nous pourrions tenir nos réunions, et aussi former les fidèles qui souhaiteraient accroître leurs connaissances en Islam.
II : Vous disiez que vos rapports avec les fidèles étaient formidabes…
I : Oui, il y a vraiment entente, c'est formidable, vraiment ! Je suis l'Imam d'El Nasr et le Secrétaire Général du COSIM Plateau. Donc je collabore franchement avec l'Imam Cissé Djiguiba et la communauté musulmane du Plateau et tout va bien.
II : Imam, votre dernier message à vos fidèles ?
I : Je les remercie pour tout ce qu'ils font au grand jour et en secret. Mais nous attendons beaucoup d'eux encore. Qu’ils continuent de nous encore plus dans le travail que nous faisons. Certes ce n'est pas facile, mais avec leur soutien, soutien moral, matériel et spirituel nous arriverons à atteindre les objectifs qui sont les nôtres.
PRESIDENT, Kolo Coulibaly.
II : Depuis combien d'années êtes-vous le président de la communauté El Nasr?
KC : Depuis le début quand les arabes missionnaires étaient là comme l'Imam l'a dit.
II : Veuillez vous présenter ?
KC : Moi c'est Kolo Coulibaly. Depuis que les arabes étaient on venait prier ici Mais. il n'y avait pas de comité. Nous priions et puis nous partions. C'est après, que je me suis dis que cela n'était pas normal qu'on vienne prier et que personne n'aide les Imams. C'est-à-dire qu'il n'y avait rien qui était organisé. Vous voyez beaucoup de nattes n'est ce pas ? Mêmes les gens qui sont chargés de disposer ces nattes là, on avait des difficultés pour leur donner quelque chose alors que c'est un grand boulot ! Bon par exemple pour les Imams, à l'époque, il y avait deux interprètes qui venaient aider les Imams égyptiens. Et après la prière, ceux-là partaient et nous ne savions même pas comment les aider à se retourner chez eux. D'autres venaient même de la zone IV. c'est là que j'ai pris la décision. Je suis allé voir le Directeur de l'Immeuble pour lui dire de nous permettre de mettre sur pied une petite équipe même restreinte pour mieux organiser le coin, et créer des caisses. Tout cela pour que les fidèles qui veulent aider l'Islam, puissent mettre au moins ce qu'ils peuvent dans la caisse pour nous permettre non seulement de donner quelque chose à tous ceux qui travaillent véritablement. Et puis, donner au moins aux Imams leurs transports retours. En plus des fois il y a d'autres Imams qui viennent nous aider, nous rendre visite. A leur retour, il faut leur donner quelque chose, il faut les encourager.
II : Aujourd'hui la Communauté est entrain de se développer. Maintenant quels sont vos projets à court, à moyen voir même à long terme ?
KC : Effectivement, c'est les mêmes ambitions. Bientôt nous allons entreprendre des démarches afin d'avoir un lieu plus commode de prière . Avoir même un terrain ailleurs avec le nom El Nasr, cela ne serait pas mauvais. Donc nous sommes entrain de voir si nous pouvons nous adresser même à l'ambassade d’ Egypte pour qu'on puisse avoir une Mosquée qui porte le nom d'El Nasr. Cet immeuble a une histoire maintenant.ça nous a permis de prier sans aller vers l'hôtel de ville. C'est là-bas que tout le monde priait. Cela nous a permis de rester ici. Quand il pleut, nous sommes protégés, du soleil aussi. En tout cas beaucoup de gens quant ils ont découvert qu'il y'avait un lieu ici ont été heureux… Et même quand après la grande Mosquée a été ouverte, avant même son inauguration les Imams m'ont chargé de rencontré Djiguiba pour échanger avec lui sur l'avenir de notre lieu de prière puisqu'on est proche. « Est-ce qu'il faut qu'on arrête notre lieu de prière ? » .L'Imam Cissé Djiguiba a dit: mais même s'il y a 1 000 lieux de prières comme El Nasr pour lui vraiment c'est le bienvenue. Il a dit que c'était sûr que les musulmans du Plateau seraient vraiment bien servis. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour dire qu'il faut arrêter de prier ici. C'est ainsi, vous avez constaté là, il y a toujours du monde. De plus, à la grande Mosquée, la prière finit tôt. C'est bien pour ceux qui reprennent le travail très tôt, pour ceux qui sont à la retraite, les commerçants on peut prendre un peu plus de temps… Nous ne gênons pas, et la grande Mosquée ne nous gène pas.
II : Quel message pouvez-vous lancer à l'endroit de vos fidèles pour que vos projets puissent se réaliser le plus tôt possible ?
KC : Je demande aux fidèles d'aider la Mosquée sur tous les plans même dans la discipline car des fois des objets disparaissent au niveau de la mosquée. Cela n'est pas normal. Ca gâte le nom du lieu de prière. En tout cas un lieu de prière ne doit pas être un lieu de vol. Voilà, donc il faut que les fidèles nous aident aussi, nous aussi nous sommes des fidèles, nous devons nous aider pour que le lieu soit digne et respectable.
Haroun B.
Coll. Kaba Fatime
Le vendredi 19 février 2010, une équipe de l'hebdomadaire Islam Info, superbement habillée aux couleurs et à l'effigie du journal a pris d'assaut le hall de l'immeuble El Nasr au Plateau. Cet espace est le lieu de prière d'une forte communauté musulmane. Et cela depuis deux décennies. C'était à l'origine un espace de prière de la communauté musulmane égyptienne qui ne s'accommodait pas avec les sermons en français de la grande mosquée du Plateau. Aujourd'hui, le hall de l'immeuble El Nasr a changé de visage. C'est une véritable mosquée qui fonctionne normalement avec des structures mises en place et grâce à des fidèles foncièrement croyants et dynamiques.
Dans sa campagne de proximité avec les musulmans, Islam Info a rencontré une communauté hiérarchisée, organisée et sensible à la cause humanitaire. La mosquée n'ayant de charges d'électricité et d'eau à régler, elle reverse ses recettes aux nécessiteux qui en font la demande. C'est ainsi chaque vendredi.
Cette communauté d'El Nasr dirigée par l'imam Koné Idriss Mohamed n'entend pas rester à ce stade. Elle est très ambitieuse surtout que l'espace qui sert de mosquée s'avère de plus en plus restreint.
Propos...
Hadja Haïdara, Présidente des femmes
Quel est le rôle des femmes dans votre communauté?
HH : Al Hamdoullilah, du côté des femmes, bien que tous les documents ne soient pas encore formalisés, nous essayons d'organiser tant bien que mal. C'est une communauté qui n'est pas dans une Mosquée en tant que telle. Nous essayons de faire l'organisation lors des prières de Vendredi. Que tout le monde soit bien disposé, que les femmes soient très à l'aise quand elles prient au sein de la communauté El Nasr. Nos ambitions du côté des femmes, c'est de pouvoir mettre en place une organisation d'ici peu. Et en plus, voir quelles sont les activités que nous pouvons mener au sein de cette Mosquée car la majorité des fidèles travaillent ici au Plateau. Nous essayons donc de rassembler ici et en dehors de la Mosquée tout ce monde. Notre ambition première, c'est de trouver un lieu où nous ferons continuellement nos prières c'est à dire un lieu qui va être désignée comme la Mosquée de l'immeuble El Nasr.
II : Pour terminer est ce que vous avez un message à lancer à vos coreligionnaires pour qu'ils se mobilisent afin de rendre ce projet soit réalisable ?
HH : Comme je le disais, les femmes sont dévouées pour la cause de Dieu. Je pense que si nous mettons une bonne organisation en place, elles ne vont pas lésiner sur les moyens. Tout cela afin de pouvoir nous aider à atteindre notre objectif qui est simple, qui permettra à toute la communauté de pouvoir se retrouver à tout moment, et de se reconnaître en tant que fidèle de la Mosquée El Nasr. Je pense que du côté des femmes, il n y a pas de souci.
Koné Idriss MOHAMED, IMAM D'EL NASR
Parlez-nous de votre cursus scolaire.
KI : J'ai étudié à Sabil Naja de Lakota. Je suis un promotionnaire de l'Imam Bredji Ibrahim de la MACA et de l'Imam Diabagaté Adama de Yopougon Selmer. Et ensuite, j'ai fait mes études en Egypte. Je suis traducteur interprète de formation. Et après l'Egypte, je suis revenu au pays pour travailler.
II : Vous travaillez dans quelle structure ?
KI : J'ai travaillé dans deux ambassades : celle de la Lybie pendant 10 ans puis celle de l'Egypte. Aujourd'hui, Al Hamdoullillah, je travaille à Egypte Air.
II: Comment êtes vous devenu Imam ?
KI : Je suis devenu Imam par la volonté d'Allah (SWT). El Hadj Chérif faisait prier les gens ici auparavant et moi je traduisais car en leur sein personne ne parlait le français. Donc, ils disaient leurs sermons en arabe et moi je traduisais simultanément. Après leur départ, l'ambassadeur égyptien m'a approché et m'a demandé de prendre leur place, chose que j'ai refusée d'abord. Il m'a répondu qu'on ne pouvait refuser la mission d'Allah SWT. Ainsi avec le soutien des uns et des autres, Al Hamdoullilah, depuis, plus de sept ans, nous sommes devenus Imam. Au-delà de la petite fonction que nous occupons par la grâce d'Allah SWT, nous continuons à faire son travail.
II : Nous allons vous demander d'expliquer la petite histoire de la Mosquée El Nasr qui n'est pas encore une Mosquée en tant que telle ?
KI : Ce lieu de prière a été créé il y a 20 ans par le Directeur Général d'Egypte Air d'antan. Ce dernier allait prier avec la communauté égyptienne à la Mosquée de la transparence de l'Imam Cissé Djiguiba. Ils ne comprenaient pas toujours le français. Souvent, lorsque certaines parties du sermon étaient lues en arabe, ils comprenaient. Mais après tout était dit en dioula ou en français et ils ne comprenaient pas. Donc ils ont décidé de créer un lieu de prière. Puis nous avons vu la mission d'Aboubacar Chérif, et nous nous sommes tombés d'accord avec l'ambassadeur de créer un lieu de prière ici, à El Nasr. Il faut dire que les missionnaires étaient tous des Imams confirmés. C'est dans ce cadre là, que la Mosquée El Nasr a été créér, Al Hamdoullilah, et nous avons été sollicité pour participer avec les Imams d'El Hadj Chérif pour pouvoir traduire le message de ces missionnaires égyptiens.
II : Nous sommes chez vous et on a constaté qu'il y'a un minimum d'organisation. Pouvez-vous nous parler un peu de la structure. Comment elle fonctionne?
KI : Nous avons un comité de la Mosquée El Nasr. Nous étions plusieurs dont le grand frère Kolo Coulibaly qui est le président actuel. Et il y a un conseiller en communication avec la cellule chargée de l'organisation des affaires sociales, les deux vices présidents, et puis les Imams. Vraiment ce n'est pas facile de diriger une communauté. Par la grâce d'Allah SWT avec nos aînés, nous essayons de mieux nous organiser que nous le sommes aujourd'hui.
II: Peut-on dire que la Mosquée El Nasr a des projets futurs ?
KI : Bien sûr, nous avons des projets. Nous souhaitons acquérir une place, un endroit où nous pourrons ériger ne serait ce qu'une Mosquée, pourquoi pas ? Il faut avoir cette ambition parce que nous avons pas mal de fidèles. Je peux même dire que nous avons plus de 500 à 600 fidèles. Comme vous pouvez le constater nous prions dans les deux zones de l'immeuble et même sur le goudron.
II : Imam quand vous dites que vous avez beaucoup de fidèles qui vous soutiennent, est ce que vous êtes pris en charge ?
KI : Malheureusement, je ne suis pas pris en charge par la communauté. Notre souhait, c'est d'être pris en compte par la communauté comme cela se fait ailleurs. Mais c'est à eux-même de décider de nous prendre en charge. Mais c'est vrai que c'est un travail dans le sentier d'Allah SWT mais aussi pour la communauté musulmane. Il consiste à propager le message de l'Islam et partager la petite connaissance que nous avons avec les autres pour qu'il y ait moins d'ignorants dans la communauté. Nous tenons à aller de l'avant et à partager notre petite connaissance avec les autres. Alors si d'aventure les gens voient que c'est nécessaire de nous prendre en charge, Al Hamdoullilah Rabbil Alamine, cela sera la bienvenue.
II : Est-ce qu'il y a des plans de formation pour les fidèles de votre communauté ?
I : Nous ambitionnons de faire un plan de formation pour les fidèles évidement, mais les moyens nous manquent. Nous n'avons pas un bureau . Nous souhaitons avoir un bureau, et ensuite prendre un local pour toutes nos autres activités. Et cela fait parti e de nos projets. Incha Allah avec l'accord du Comité, cela va être mis en pratique bientôt.
II : Après discussion, ce qui ressort c'est que vous êtes confronté à des difficultés…
I : Beaucoup de difficultés !
II: Quels genres de difficultés ?
I : Les difficultés, d'abord, la toute première difficulté c'est d'avoir un lieu de prière proprement dit. Et la deuxième difficulté que je peux citer c'est la prise en charge des Imams. Il y'a la troisième difficulté qui est d'avoir ne serait ce qu'un petit bureau où nous pourrions tenir nos réunions, et aussi former les fidèles qui souhaiteraient accroître leurs connaissances en Islam.
II : Vous disiez que vos rapports avec les fidèles étaient formidabes…
I : Oui, il y a vraiment entente, c'est formidable, vraiment ! Je suis l'Imam d'El Nasr et le Secrétaire Général du COSIM Plateau. Donc je collabore franchement avec l'Imam Cissé Djiguiba et la communauté musulmane du Plateau et tout va bien.
II : Imam, votre dernier message à vos fidèles ?
I : Je les remercie pour tout ce qu'ils font au grand jour et en secret. Mais nous attendons beaucoup d'eux encore. Qu’ils continuent de nous encore plus dans le travail que nous faisons. Certes ce n'est pas facile, mais avec leur soutien, soutien moral, matériel et spirituel nous arriverons à atteindre les objectifs qui sont les nôtres.
PRESIDENT, Kolo Coulibaly.
II : Depuis combien d'années êtes-vous le président de la communauté El Nasr?
KC : Depuis le début quand les arabes missionnaires étaient là comme l'Imam l'a dit.
II : Veuillez vous présenter ?
KC : Moi c'est Kolo Coulibaly. Depuis que les arabes étaient on venait prier ici Mais. il n'y avait pas de comité. Nous priions et puis nous partions. C'est après, que je me suis dis que cela n'était pas normal qu'on vienne prier et que personne n'aide les Imams. C'est-à-dire qu'il n'y avait rien qui était organisé. Vous voyez beaucoup de nattes n'est ce pas ? Mêmes les gens qui sont chargés de disposer ces nattes là, on avait des difficultés pour leur donner quelque chose alors que c'est un grand boulot ! Bon par exemple pour les Imams, à l'époque, il y avait deux interprètes qui venaient aider les Imams égyptiens. Et après la prière, ceux-là partaient et nous ne savions même pas comment les aider à se retourner chez eux. D'autres venaient même de la zone IV. c'est là que j'ai pris la décision. Je suis allé voir le Directeur de l'Immeuble pour lui dire de nous permettre de mettre sur pied une petite équipe même restreinte pour mieux organiser le coin, et créer des caisses. Tout cela pour que les fidèles qui veulent aider l'Islam, puissent mettre au moins ce qu'ils peuvent dans la caisse pour nous permettre non seulement de donner quelque chose à tous ceux qui travaillent véritablement. Et puis, donner au moins aux Imams leurs transports retours. En plus des fois il y a d'autres Imams qui viennent nous aider, nous rendre visite. A leur retour, il faut leur donner quelque chose, il faut les encourager.
II : Aujourd'hui la Communauté est entrain de se développer. Maintenant quels sont vos projets à court, à moyen voir même à long terme ?
KC : Effectivement, c'est les mêmes ambitions. Bientôt nous allons entreprendre des démarches afin d'avoir un lieu plus commode de prière . Avoir même un terrain ailleurs avec le nom El Nasr, cela ne serait pas mauvais. Donc nous sommes entrain de voir si nous pouvons nous adresser même à l'ambassade d’ Egypte pour qu'on puisse avoir une Mosquée qui porte le nom d'El Nasr. Cet immeuble a une histoire maintenant.ça nous a permis de prier sans aller vers l'hôtel de ville. C'est là-bas que tout le monde priait. Cela nous a permis de rester ici. Quand il pleut, nous sommes protégés, du soleil aussi. En tout cas beaucoup de gens quant ils ont découvert qu'il y'avait un lieu ici ont été heureux… Et même quand après la grande Mosquée a été ouverte, avant même son inauguration les Imams m'ont chargé de rencontré Djiguiba pour échanger avec lui sur l'avenir de notre lieu de prière puisqu'on est proche. « Est-ce qu'il faut qu'on arrête notre lieu de prière ? » .L'Imam Cissé Djiguiba a dit: mais même s'il y a 1 000 lieux de prières comme El Nasr pour lui vraiment c'est le bienvenue. Il a dit que c'était sûr que les musulmans du Plateau seraient vraiment bien servis. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour dire qu'il faut arrêter de prier ici. C'est ainsi, vous avez constaté là, il y a toujours du monde. De plus, à la grande Mosquée, la prière finit tôt. C'est bien pour ceux qui reprennent le travail très tôt, pour ceux qui sont à la retraite, les commerçants on peut prendre un peu plus de temps… Nous ne gênons pas, et la grande Mosquée ne nous gène pas.
II : Quel message pouvez-vous lancer à l'endroit de vos fidèles pour que vos projets puissent se réaliser le plus tôt possible ?
KC : Je demande aux fidèles d'aider la Mosquée sur tous les plans même dans la discipline car des fois des objets disparaissent au niveau de la mosquée. Cela n'est pas normal. Ca gâte le nom du lieu de prière. En tout cas un lieu de prière ne doit pas être un lieu de vol. Voilà, donc il faut que les fidèles nous aident aussi, nous aussi nous sommes des fidèles, nous devons nous aider pour que le lieu soit digne et respectable.
Haroun B.
Coll. Kaba Fatime