Comme on le dit communément chez nous, il est né après la honte et va donc, sans doute, continuer à nier ce que tout monde ne sait que trop dans ce pays.
Mais, désormais à mon avis, Charles Blé Goudé va quand même réfléchir par deux fois, avant de réfuter ce qui n’est plus une simple vérité en Eburnie, mais bien un fait marquant de l’histoire récente de notre pays. Bien sûr, le fait est de triste et dégradante mémoire. Pour l’homme Blé. Mais aussi, hélas, pour la Côte d’Ivoire dont la réputation s’enfonce davantage dans le gouffre de la flétrissure morale où l’a déjà suffisamment plongée les refondateurs.
Mais pour un fait, il est têtu, tenace : en 2002, à l’université d’Abidjan Cocody, Charles Blé Goudé a obtenu le diplôme de la licence de façon frauduleuse. Pour prendre le raccourci – et c’est plus simple – on dira qu’il a volé la licence !
Blé aura désormais du mal à nier cette turpitude de sa vie, parce que notre confrère Le Nouveau Réveil, en revenant hier sur cette scabreuse affaire, ne lui en laisse plus la moindre possibilité. Il aurait été sur un ring de boxe qu’on verrait le directeur de campagne chargé de la jeunesse de Laurent Gbagbo étalé de tout son long sur le tapis, K.O. !
Car, ce fort en gueule aura reçu, justement en pleine gueule, l’uppercut de sa vie !
La raclée à Blé en est d’autant plus retentissante que, si le terrible crochet lui a été décoché par nos confrères, les gants du supplice leur ont été gracieusement offerts par un certain professeur Séry Bailly, ancien ministre FPI en charge, à l’époque des faits, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, donc premier responsable tutélaire de l’université où s’est déroulé le forfait.
C’est donc cet éminent universitaire qui, sans doute choqué par les faits, a pris le 9 aout 2002, un arrêté ministériel pour dénoncer la combine. En parcourant l’arrêté en question, il ressort que Blé Goudé et quatre autre étudiants ont bénéficié d’une fausse déclaration d’admission à une unité de valeur, la 321, de la part d’un complice, M. Toro sery, assistant au département d’Anglais de l’UFR de Langues, littérature et civilisation. Le fait est que ce Toro Sery est depuis lors suspendu de ses fonctions et n’a jamais plus été autorisé à reprendre les enseignements. En clair, il a donc été sévèrement sanctionné pour la faute commise. Ceux qui lui ont infligé cette sentence, lui ont notamment reproché « la proclamation irrégulière des résultats de l’UV 321 et la sollicitation abusive des services de la Scolarité ». Ca veut dire que pour parvenir à ses fins, il a attribué, de facon irrégulière à Blé et aux trois autres, des notes qu’ils ne méritaient pas. Mais s’est surtout démené comme un beau diable auprès de la scolarité au profit particulier de Blé Goudé. Pourquoi donc cette ardeur d’un maître pour son étudiant ? Quel deal y avait-il entre les deux hommes? Pourquoi Toro a-t-il pris ce risque inconsidéré pour Blé ?
La réponse à ces questions aurait pu être évacuée d’elle-même par un simple parallélisme des faits : Toro Séry, l’organisateur de la tricherie sanctionné et vivant aujourd’hui quasiment comme un indigent, Blé Goudé le bénéficiaire aurait dû subir la même rigueur de la loi. Il aurait dû être purement et simplement radié de l’université d’Abidjan et son nom acheminé dans les universités du monde. Un voleur, un tricheur à Abidjan n’en est pas moins un en Angleterre.
Or, c’est ce Blé Goudé qui s’est retrouvé à Manchester, au lendemain de son « crime », dans une prestigieuse université, avec l’aval du pouvoir en place. C’est ce même Blé qui en est revenu et qui, avec la caution de ce même pouvoir, se retrouve à la tête d’une fortune sans jamais avoir travaillé. Dans un Etat normal, où devrait se trouver la place d’un tel individu ? Eh bien, en prison. Tout simplement.
Edgar Kouassi
Mais, désormais à mon avis, Charles Blé Goudé va quand même réfléchir par deux fois, avant de réfuter ce qui n’est plus une simple vérité en Eburnie, mais bien un fait marquant de l’histoire récente de notre pays. Bien sûr, le fait est de triste et dégradante mémoire. Pour l’homme Blé. Mais aussi, hélas, pour la Côte d’Ivoire dont la réputation s’enfonce davantage dans le gouffre de la flétrissure morale où l’a déjà suffisamment plongée les refondateurs.
Mais pour un fait, il est têtu, tenace : en 2002, à l’université d’Abidjan Cocody, Charles Blé Goudé a obtenu le diplôme de la licence de façon frauduleuse. Pour prendre le raccourci – et c’est plus simple – on dira qu’il a volé la licence !
Blé aura désormais du mal à nier cette turpitude de sa vie, parce que notre confrère Le Nouveau Réveil, en revenant hier sur cette scabreuse affaire, ne lui en laisse plus la moindre possibilité. Il aurait été sur un ring de boxe qu’on verrait le directeur de campagne chargé de la jeunesse de Laurent Gbagbo étalé de tout son long sur le tapis, K.O. !
Car, ce fort en gueule aura reçu, justement en pleine gueule, l’uppercut de sa vie !
La raclée à Blé en est d’autant plus retentissante que, si le terrible crochet lui a été décoché par nos confrères, les gants du supplice leur ont été gracieusement offerts par un certain professeur Séry Bailly, ancien ministre FPI en charge, à l’époque des faits, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, donc premier responsable tutélaire de l’université où s’est déroulé le forfait.
C’est donc cet éminent universitaire qui, sans doute choqué par les faits, a pris le 9 aout 2002, un arrêté ministériel pour dénoncer la combine. En parcourant l’arrêté en question, il ressort que Blé Goudé et quatre autre étudiants ont bénéficié d’une fausse déclaration d’admission à une unité de valeur, la 321, de la part d’un complice, M. Toro sery, assistant au département d’Anglais de l’UFR de Langues, littérature et civilisation. Le fait est que ce Toro Sery est depuis lors suspendu de ses fonctions et n’a jamais plus été autorisé à reprendre les enseignements. En clair, il a donc été sévèrement sanctionné pour la faute commise. Ceux qui lui ont infligé cette sentence, lui ont notamment reproché « la proclamation irrégulière des résultats de l’UV 321 et la sollicitation abusive des services de la Scolarité ». Ca veut dire que pour parvenir à ses fins, il a attribué, de facon irrégulière à Blé et aux trois autres, des notes qu’ils ne méritaient pas. Mais s’est surtout démené comme un beau diable auprès de la scolarité au profit particulier de Blé Goudé. Pourquoi donc cette ardeur d’un maître pour son étudiant ? Quel deal y avait-il entre les deux hommes? Pourquoi Toro a-t-il pris ce risque inconsidéré pour Blé ?
La réponse à ces questions aurait pu être évacuée d’elle-même par un simple parallélisme des faits : Toro Séry, l’organisateur de la tricherie sanctionné et vivant aujourd’hui quasiment comme un indigent, Blé Goudé le bénéficiaire aurait dû subir la même rigueur de la loi. Il aurait dû être purement et simplement radié de l’université d’Abidjan et son nom acheminé dans les universités du monde. Un voleur, un tricheur à Abidjan n’en est pas moins un en Angleterre.
Or, c’est ce Blé Goudé qui s’est retrouvé à Manchester, au lendemain de son « crime », dans une prestigieuse université, avec l’aval du pouvoir en place. C’est ce même Blé qui en est revenu et qui, avec la caution de ce même pouvoir, se retrouve à la tête d’une fortune sans jamais avoir travaillé. Dans un Etat normal, où devrait se trouver la place d’un tel individu ? Eh bien, en prison. Tout simplement.
Edgar Kouassi