Amédée Assi, journaliste et directeur de publication du journal Le Sport, a été interpellé hier, sur les lieux de son travail par la police mondaine. Il a été auditionné de 16 heures à 22 heures à la préfecture de police avant d'être libéré. On lui est reproché l'atteinte à la moralité publique à cause de ses journaux " Heat" et " Dagbê", deux titres pornographiques. L'ordre, en effet, selon nos informations, est venu du procureur de la République du tribunal de première instance de Yopougon, le procureur Daléba. Toujours selon notre source, il a été demandé au commissaire Ahua Prudence de la brigade mondaine en charge du dossier de le garder à vue jusqu'au vendredi avant de procéder à son audition. Les présidents du Cnp Eugène Dié Kakou et du Gepci Denis Kah Zion ont donc plaidé pour que le Dp du quotidien Le Sport soit libéré et qu'il rentre chez lui le temps de répondre à la convocation du procureur Daleba vendredi matin. Le procureur, heureusement, a accédé à cette requête. Et au moment où nous mettions sous presse. Amédée Assi était en train d'être auditionné assisté de son avocat M. Koné D et du représentant du Cnp. Mais il faut le reconnaître, tout cela s'est passé dans une atmosphère détendue à la préfecture de police. Amédée Assi n'a fait l'objet d'aucune menace ; bien au contraire, le procureur a été très compréhensif tout comme le préfet de police et le commissaire Ahua Prudence. Mais ce qu'on ne comprend pas dans cette affaire, c'est que " Heat" n'est plus sur le marché depuis 2007. Il est donc du domaine public. C'est aussi le cas de "Dagbê" qui ne paraît plus depuis mai 2009. Alors la question est de savoir pourquoi c'est maintenant que le procureur de la République intervient. De plus, les journaux à caractère pornographique comme "Union" vendus ici sont emballés et commercialisés par Edipresse. Quel crime Amédée Assi a-t-il commis en vendant aussi " Heat " et " Dagbê " emballés comme l'exige la loi de 2004 ? Ce qui vient de se passer est une grave atteinte à la liberté de la presse puisque le journaliste n'a reçu aucune convocation et même si c'était le cas, pourquoi vouloir garder Amédée Assi jusqu'au vendredi alors qu'on sait qu'il est journaliste et même directeur de publication. Donc on peut à tout moment le repérer. Au regard de toutes ces raisons, il a donc droit à un minimum d'égards mais dommage. Aux dernières nouvelles, on apprend que c'est sur plainte d'une Ong féminine que le procureur Daleba va entendre Amédée Assi.
DJE KM
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