Eléphants : Zèle à outrance, "Starmania", insubordination des joueurs - Comment Anouma cautionne le désordre

Le cauchemar des sportifs ivoiriens qui ont hâte de connaître le technicien qui conduira les Eléphants au Mondial est loin d’être achevé. Le président de la fédération ivoirienne de football n’est pas disposé à composer avec un sélectionneur rigoureux qui pourra mettre les joueurs au pas.

«Nous avons besoin d’un entraîneur qui viendra créer une atmosphère d’union au sein de la sélection et pas d’un coach policier qui viendra créer encore plus de frustrations », voilà le substrat des propos tenus par le président Jacques Anouma, en cette période charnière où il cherche dans tous les sens un entraîneur. A la vérité, le président de la fif connaît toutes les plaies cancéreuses qui rongent le milieu des Eléphants A, mais il n’a aucune envie de les panser. Il cherche au contraire, un entraîneur expatrié qu’il peut manipuler et qui viendra caresser, (ses enfants chéris) les joueurs de l’équipe nationale, dans le sens du poils. Or en l’état actuel des choses, c’est effectivement d’un entraîneur légionnaire dont cette équipe a besoin. Celui qui pourra faire fi des problèmes d’ego dont parle Didier Drogba, régler les problèmes de l’absentéisme et la négligence notoire des moments de regroupements et d’entraînements dans le but de mettre tout le monde au pas. C’est celui-là qui serait le bienvenu à la tête de l’encadrement technique des Eléphants. Les ivoiriens se souviennent des nombreux cas d’indiscipline qui ont émaillé les regroupements. Les cas extrêmes étaient le refus de la quasi-totalité des joueurs lors de la toute première sélection de Vahid Halilhodzic pour le premier tour des éliminatoires combinées Can/Mondial 2010. Drogba et plusieurs cadres de l’équipe n’ont pas répondu à l’appel de Vahid sous prétexte qu’ils ont été taxés de tricheurs au cours du match de classement qui les a opposés aux ghanéens, à la Can 2008. D’autres ont simulé des maladies pour justifier leur acte. Et ces cas d’indiscipline généralisée ont été gobés par la fif. Pour démontrer qu’ils sont vraiment des intouchables, Salomon Kalou et Méïté Abdoulaye se sont battus lors du dernier regroupement pour le match contre la Guinée, comptant pour le dernier match du 3è tour des éliminatoires Can/Mondial 2010. Après toutes ces gaffes, ni Anouma, ni même un vice-président de la fif n’a daigné broncher. Les Eléphants sont les enfants gâtés du président de la fif, alors il n’est pas question qu’un entraîneur, même chevronné, vienne leur tirer les oreilles.

Une humiliation se prépare au Mondial

Après la débâcle à la coupe d’Afrique en Angola, le fif est en train de créer les conditions d’une humiliation au Mondial sud africain. L’attitude du président Jacques Anouma inquiète plus d’un. Car l’impression qui se dégage c’est que, le premier responsable du football en Côte d’Ivoire est en train de réunir les ingrédients d’une piètre participation des Eléphants au premier Mondial sur le continent africain. Alors que Philippe Troussier présente le profil idéal pour mettre au pas les pachydermes ivoiriens, Anouma s’obstine à refouler le « sorcier blanc ». Aussi, en cette période où les différents championnats et coupes européennes ont atteint leur vitesse de croisière, il sera difficile, voire impossible à Jacques Anouma, de pouvoir louer les services d’un bon entraîneur. Aujourd’hui, n’importe quel entraîneur postule pour manager les Eléphants au Mondial. Alors que les entraîneurs des 31 autres pays qualifiés pour la grand’messe du football, sont bien avancés dans leurs stratégies et sont dans la dernière ligne droite de la préparation des joutes mondiales. Pendant ce temps, Anouma joue les globes trotteurs à la recherche d’un entraîneur. Et quel sélectionneur? D’ailleurs quand on sait que les meilleurs sont déjà sous contrat. Jusqu’à quand la pagaille et l’amateurisme vont-ils prendre fin à la fif et chez les Eléphants ? Les supporters ivoiriens ne doivent pas s’attendre à des miracles au Mondial, car le décor est planté pour une humiliation en Afrique du Sud.

François NGORAN