Après les accusations d'atteinte à la moralité publique, le Directeur de publication de " Heat" et de "Dagbê" a simplement été attendu hier par le procureur de la République près le tribunal de Yopougon. Au cours donc de cette rencontre pleine de convivialité qui a duré plus d'une heure, le procureur Rouba Daleba a donné les raisons de son interpellation. "Des femmes ont porté plainte parce que vos journaux se vendent à tous les coins de rue à Yopougon. Elles ont même fait un sit in devant le parquet . Notre problème est de savoir qui distribue ces journaux et pourquoi la distribution ne se fait pas selon les règles en vigueur. Parce que ces journaux doivent être emballés et vendus à des points précis" a-t-il fait savoir. Le procureur de la République, par la suite, a ajouté : "J'ai appris que c'est Edipresse qui les distribue, un soit transmis lui sera signifié pour qu'elle puisse s'expliquer. Les journaux en question ne paraissent plus. Mais ceux qui traînent sur le marché qui les distribue ? C'est ce qu'on va chercher à comprendre." Son action, selon lui, est de faire en sorte que tout ce qui concerne le sexe ne soit plus exposé aux yeux et à la barbe de tous. "Il y va de l'avenir de nos enfants.C'est ça l'intérêt de notre rencontre. Je me réjouis de ce que vous avez pris la décision d'arrêter ces publications. Parce que si on n'y prend garde, il va arriver un moment où les enfants de Yopougon ne pourront plus aller loin. Il y a de nombreux cas de viol à Yopougon sans compter les maquis qui pillulent. Il faut des actions pour sauver les enfants. Je vous connais, vous n'avez pas besoin de ça pour réussir en journalisme" a poursuivi le procureur Daleba. Celui-ci, par ailleurs, a souligné qu'il entretient de très bonnes relations avec les hommes de presse. Je n'ai pas de problème avec les journalistes. Ce que je fais, j'essaie de rester professionnel .On peut se tromper dans l'exercice de sa fonction. Mais il faut qu'on se trompe de bonne foi. Moi, je ne regarde que les règles de l'art. Ce pays nous appartient à tous" a-t-il terminé avant de féliciter les patrons de presse pour la solidarité dont ils ont fait preuve dans cette affaire. Amédée Assi, pour sa part, a remercié le procureur de la République pour ses conseils : "J'ai pris bonne note de vos remarques. J'ai créé "Heat" pour donner l'occasion à certaines personnes de s'informer. Nous avons pris le soin de limiter le pouvoir d'achat en le vendant à 500 francs, " Heat" est interdit aux moins de 18 ans. Il est aussi recommandé de le déchirer après lecture, le journal est également emballé. Notre but n'est donc pas de nuire" a-t-il dit. Enfin, le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire, M. Denis Kah Zion, qui a accompagné Amédée Assi, a dit toute sa gratitude au procureur de la République. "Merci, la rencontre a été utile a-t-il indiqué avant de promettre de soutenir le parquet dans sa lutte : "Nous avons des journaux, des petits journaux qui se vendent à Yopougon. Le Gepci a engagé une action contre ces journaux qui nous discréditent .Il y a même des journaux qui existent sous le couvert d'autres entreprises. Soyez rassuré, nous allons nous engager dans cette bataille pour assainir notre profession. Merci parce que les discussions ont été empreintes de convivialité et de respect pour notre corporation. Pour les cas de viol à Yopougon, nous allons vous appuyer .Je salue votre esprit d'ouverture contrairement à ce que nous avons souvent véci ailleurs" a-t-il mentionné.
DJE KM
DJE KM
