Menaces verbales, suspicion, sit-in inopiné… Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) multiplient les assauts contre le président de la Commission électorale indépendante. Objectif, avoir avec lui Youssouf Bakayoko.
Les Ivoiriens ont dû le constater, depuis l'installation du président de la Commission électorale indépendante (Cei), il est l'objet d'attaques virulentes. Youssouf Bakayoko est harcelé, et vilipendé, à la limite, par les membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Pourtant, l'homme est issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), membre du Rdhp, pour lequel il a servi comme ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Soro I. Youssouf Bakayoko a aussi été député et maire de Séguéla pour le Pdci. Question, de quoi procède la volée de bois vert contre le diplomate de la part de sa famille politique et du Rhdp?
Des éléments de réponse, non exhaustifs, laissent penser, de prime abord, à un dépit de la part de l'opposition. Cela s'explique. ''Pdcéiste'' bon teint, Youssouf Bakayoko n'avait pas eu le soutien de son parti lors de la formation du gouvernement Soro II. C'est que l'homme n'avait pas été récusé par le président Laurent Gbagbo. Kouadio Konan Bertin président de la jeunesse du Pdci le témoigne : « Le président Gbagbo a récusé tous les ministres du Pdci-Rda, excepté Youssouf Bakayoko. A partir de là, légitimement, tous les militants du Pdci-Rda ont le droit de douter ». (In Le Nouveau réveil jeudi dernier) La possibilité du maintien du ministre au gouvernement a ainsi suscité une suspicion contre lui, là où il devait être un motif de satisfaction pour ses partisans. La Maison du parti n'a pas misé sur son poulain, préférant le remplacer. C'est ainsi que Youssouf Bakayoko ainsi laissé sur le carreau est coopté par la Primature, qui réussit à obtenir un consensus autour de lui à la Cei.
Ceci dit, le Pdci ne craint-il pas que son homme, qu'il a frustré, ne se retourne contre lui ? Le contraire n'est pas à exclure. Et le parti d'Henri Konan Bédié fait vite de rappeler au concerné ses origines politiques. Mieux, par ses interpellations et la dernière visite des femmes du Rhdp, ordre lui est implicitement donné de se déterminer. Ou Youssouf Bakayoko choisit sa famille politique, ou il suit le camp présidentiel. Voilà les dessous de la charge le nouveau locataire de la résidence Angoua Koffi qui abrite le siège de la Cei. L'enjeu de l'offensive du Rhdp est donc de taille, puisqu'il s'agit d'avoir avec soi l'arbitre des élections. Parce qu'en fait, une chose que redoute le parti sexagénaire, et avec lui le Rhdp, c'est que Youssouf Bakayoko ne serve le camp adverse.
Pourquoi l'opposition penserait-elle ainsi ? Ce n'est un secret pour personne, l'ex-ministre promu par la Primature est adoubé par les proches de Laurent Gbagbo. D'Issa Malick Coulibaly, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo à Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), et les cadres proches de la refondation, tous ont ''adopté'' le successeur de Robert Beugré Mambé. A priori, un président Pdci de la Cei devait faire peur à la majorité présidentielle (Lmp), puisqu'elle a exigé un « homme neutre » à la tête de l'institution en charge d'organiser les élections. Pour le Rhdp, cet amour des Refondateurs pour M. Bakayoko est étrange, voilà pourquoi il pense qu'il y a anguille sous roche. Les houphouétistes réussiront-ils à rapprocher d'eux le président de la Cei ou à le jeter dans les bras de Laurent Gbagbo ? Attendons de voir. S'ils y arrivaient, il y a fort à parier que ce penchant, éventuel, engendrera un autre blocage de la Cei. Toutefois, la fermeté affichée par l'intéressé dénote de sa détermination à rester à équidistance des blocs politiques. « Force est à la loi », avait-il assené, diplomatique, rassurant de faire un travail irréprochable. Après cette déclaration, faite lors de sa prise de fonction, Youssouf Bakayoko s'est enfermé dans un mutisme qui semble gêner plus d'un.
Bidi Ignace
Les Ivoiriens ont dû le constater, depuis l'installation du président de la Commission électorale indépendante (Cei), il est l'objet d'attaques virulentes. Youssouf Bakayoko est harcelé, et vilipendé, à la limite, par les membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Pourtant, l'homme est issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), membre du Rdhp, pour lequel il a servi comme ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Soro I. Youssouf Bakayoko a aussi été député et maire de Séguéla pour le Pdci. Question, de quoi procède la volée de bois vert contre le diplomate de la part de sa famille politique et du Rhdp?
Des éléments de réponse, non exhaustifs, laissent penser, de prime abord, à un dépit de la part de l'opposition. Cela s'explique. ''Pdcéiste'' bon teint, Youssouf Bakayoko n'avait pas eu le soutien de son parti lors de la formation du gouvernement Soro II. C'est que l'homme n'avait pas été récusé par le président Laurent Gbagbo. Kouadio Konan Bertin président de la jeunesse du Pdci le témoigne : « Le président Gbagbo a récusé tous les ministres du Pdci-Rda, excepté Youssouf Bakayoko. A partir de là, légitimement, tous les militants du Pdci-Rda ont le droit de douter ». (In Le Nouveau réveil jeudi dernier) La possibilité du maintien du ministre au gouvernement a ainsi suscité une suspicion contre lui, là où il devait être un motif de satisfaction pour ses partisans. La Maison du parti n'a pas misé sur son poulain, préférant le remplacer. C'est ainsi que Youssouf Bakayoko ainsi laissé sur le carreau est coopté par la Primature, qui réussit à obtenir un consensus autour de lui à la Cei.
Ceci dit, le Pdci ne craint-il pas que son homme, qu'il a frustré, ne se retourne contre lui ? Le contraire n'est pas à exclure. Et le parti d'Henri Konan Bédié fait vite de rappeler au concerné ses origines politiques. Mieux, par ses interpellations et la dernière visite des femmes du Rhdp, ordre lui est implicitement donné de se déterminer. Ou Youssouf Bakayoko choisit sa famille politique, ou il suit le camp présidentiel. Voilà les dessous de la charge le nouveau locataire de la résidence Angoua Koffi qui abrite le siège de la Cei. L'enjeu de l'offensive du Rhdp est donc de taille, puisqu'il s'agit d'avoir avec soi l'arbitre des élections. Parce qu'en fait, une chose que redoute le parti sexagénaire, et avec lui le Rhdp, c'est que Youssouf Bakayoko ne serve le camp adverse.
Pourquoi l'opposition penserait-elle ainsi ? Ce n'est un secret pour personne, l'ex-ministre promu par la Primature est adoubé par les proches de Laurent Gbagbo. D'Issa Malick Coulibaly, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo à Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), et les cadres proches de la refondation, tous ont ''adopté'' le successeur de Robert Beugré Mambé. A priori, un président Pdci de la Cei devait faire peur à la majorité présidentielle (Lmp), puisqu'elle a exigé un « homme neutre » à la tête de l'institution en charge d'organiser les élections. Pour le Rhdp, cet amour des Refondateurs pour M. Bakayoko est étrange, voilà pourquoi il pense qu'il y a anguille sous roche. Les houphouétistes réussiront-ils à rapprocher d'eux le président de la Cei ou à le jeter dans les bras de Laurent Gbagbo ? Attendons de voir. S'ils y arrivaient, il y a fort à parier que ce penchant, éventuel, engendrera un autre blocage de la Cei. Toutefois, la fermeté affichée par l'intéressé dénote de sa détermination à rester à équidistance des blocs politiques. « Force est à la loi », avait-il assené, diplomatique, rassurant de faire un travail irréprochable. Après cette déclaration, faite lors de sa prise de fonction, Youssouf Bakayoko s'est enfermé dans un mutisme qui semble gêner plus d'un.
Bidi Ignace
