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Politique Publié le samedi 20 mars 2010 | Nord-Sud

Réactions aux interpellations du Rhdp - Sokouri Bohui, Fpi : "Nous ne lui mettons aucune pression"

Le Rhdp ne veut pas de la transparence. Quand le président de la Cei a été élu, nous l`avons tous entendu dire qu`il organiserait des élections transparentes. Pour eux, organiser des élections transparentes voudrait sans doute dire qu`il est du camp présidentiel. Ce sont pourtant eux qui l`ont proposé comme président de la Cei. Il n`a même pas encore commencé à travailler qu`on le soupçonne de rouler pour le camp adverse. Même s`ils envoient Gaston Ouassénan Koné et que celui-ci proclame qu`il veut organiser des élections transparentes, ils ne vont pas hésiter à le récuser.

Ne pensez-vous pas que vous-même vous contribuez à son inertie en lui mettant déjà la pression avec ces exigences ?
Nous voulons des élections transparentes. C`est pour cela que nous demandons toutes ces choses qui peuvent garantir la transparence des élections. Nous ne lui mettons donc aucune pression. S`il y a quelqu`un qui veut travailler dans la transparence, qu`on laisse faire tranquillement. Il est issu du Pdci-Rda. Ce sera une fierté pour ce parti d`avoir donné un cadre qui a organisé des élections transparentes et qui aura ainsi conduit la Côte d`Ivoire à la paix. N`oublions pas que s`il est devenu président, c`est parce que son prédécesseur a fraudé. Il ne peut donc pas venir faire comme ce prédécesseur. Il faut que les gens du Rhdp soient convaincus de cela.

François Kouablan, Pit : “Laissons de côté les suspicions”

C`est un problème assez délicat. Nous estimons que quelqu`un qui vient d`arriver et par rapport à la délicatesse de la tâche, il faut qu`il prenne le temps de mieux connaître les dossiers pour définir un programme cohérent de travail. Je crois qu`ils sont en séminaire actuellement. Au sortir de là, quelque chose de précis pourra être proposé aux Ivoiriens. Ce que nous ne voulons pas, c`est qu`on nous annonce des dates sur lesquelles on soit obligé de revenir deux jours plus tard. Je pense donc que s`il faut du temps au nouveau président pour bien ficeler ce dossier avant de prendre des engagements avec les Ivoiriens et la communauté internationale. C`est nécessaire. C`est même utile. Il ne sert à rien de se précipiter si on n`est pas sûr de faire aboutir les décisions qu`on aura arrêtées.

Cela voudrait-il dire que vous ne le suspectez pas encore de rouler pour le camp présidentiel ?
Nous avons toujours souhaité que les problèmes se règlent par consensus. A partir du moment où M. Bakayoko a été le candidat du consensus, la première des choses c`est de lui faire confiance. Si on ne peut pas lui faire confiance, à quoi bon l`élire ? Aujourd`hui, il faut qu`on laisse de côté les suspicions. Ce qui est important, c`est qu`il y a des Ivoiriens capables de se surpasser et qui sont honnêtes jusqu`au bout. Si tous les grands ont fait confiance au président Bakayoko, il faut continuer à lui accorder cette confiance pour qu`il puisse travailler sereinement. Ça ne sert à rien de lui mettre la pression inutilement. Si c`était facile, je crois que nous sérions déjà au bout du tunnel.

Alhassane Salif N`Diaye, Udpci: “Il n`y a pas de raison que nous le lâchions”

Il ne s`agit pas de fragiliser un individu. C`est parce qu`on avait cristallisé les problèmes de la Cei autour de Beugré Mambé, en ignorant totalement que Beugré Mambé était entouré d`au moins quatre vice-présidents et qu`il avait ensuite en plus d`autres collaborateurs à tous les niveaux de son institution. Lorsque l`institution a failli, vous avez vu comment les tirs ont été groupés sur l`individu ? Nous avons pensé effectivement qu`après la refondation de la Cei, qu`elle se serait immédiatement attelée au travail qui reste à réaliser et qu`au moins les délais qui étaient impartis pour que nous allions aux élections, soient respectés. Deux ou trois semaines après qu`il a été élu, on ne l`entendait pas. C`est juste cela qui a été l`objet de ma remarque. Maintenant quand vous dites que le Rhdp est en train de le ruer dans les brancards, je ne suis pas d`accord. Lorsque le Rhdp parle, c`est que ce sont les responsables des quatre partis qui se sont rencontrés, qui ont débattu d`un sujet, qui ont pris une position et celle-ci devient la position du Rhdp. A ma connaissance, le Rhdp ne s`est pas prononcé, à la date d`aujourd`hui, sur le nouveau président.

Pourquoi ne consentez-vous pas à lui laisser le temps de s`imprégner des dossiers ?
Cela est normal d`autant que la machine qui travaille depuis longtemps devait lui permettre assez rapidement, avec l`expérience qu`il a, de se familiariser avec l`institution. Sur 22 membres, il n`y a que 5 qui sont nouveaux. Nous avons voté pour lui. Il n`y a donc pas de raison que nous le lâchions en moins d`un mois.

Entretiens réalisés par Marc Dossa
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