Le temps des médiocres

Le Président de la République de Côte d'Ivoire n'avait pas tort de s'en prendre à tous ces ivoiriens qui se font voir, ces temps-ci, de fort mauvaise manière. Du Gouvernement patchwork qui lui a été imposé depuis les Accords de Marcoussis, l'homme reste convaincu d'une chose. Le temps des médiocres passera avec la crise. Vu le comportement non républicain et non citoyen de certains de ses collaborateurs. quand il décide de les mettre dehors, on assiste à des jérémiades et autres branle- bas. L'intervention d'une flopée de tuteurs de ces vauriens, pour implorer sa clémence (à Accra lorsqu'il a suspendu le salaire des ministres qui adoraient faire l'école buissonnière est mémorable). Au grand dam de l'économie et du développement de ce pays qui a du mal à se défaire des médiocres. Au nom des arrangements politiques. Au nom de la paix. On comprend donc, le sens du ras-le- -bol du chef de l'Etat quand il assène, ce genre de vérité : "C'est le temps des médiocres ". En effet, avec la crise, les médiocres sont devenus rois. Ils ont pignon sur rue. S'il y a laxisme de l'Etat dans la sanction ou le contrôle de sorte à laisser prospérer la mauvaise gestion des finances publiques, il ne faut pas manquer de souligner que la quasi inertie des entités investies des missions de contrôle, s'explique aussi par la guerre, la crise que connaît le pays. En tout cas, au dire des auteurs du rapport du Sngrc, " ces détournements de finances publiques ont été favorisés ces dernières années par la situation de crise que vit le pays. Ce contexte a, en effet, consacré le règne de l'opacité, le contrôle étant très peu exercé. "
Les Ivoiriens ont encore en mémoire, les blocages du travail gouvernemental par les partis politiques qui revendiquaient ministères, directions de l'administration plus juteuses… Parce que au final, les ministres travaillent plus pour les partis politiques qu'ils représentent au sein du gouvernement que pour le pays. Dans ces conditions, ils viennent aux affaires comme on irait faire ses emplettes dans un super marché où le self-service et la gratuité du service est la règle. Résultat des courses : Les ministères occupés sont dépourvus de moyens de travail. Les agents non motivés. Mais eux les ministres et autres responsables de cabinet ou de direction, se remplissent les poches. Quand ces ministres ne sont pas reconduits au gouvernement, alors tout ce qui est du domaine de la bureautique, de l'informatique et de la logistique (véhicule), etc, atterrit dans leurs domiciles privés devenant leurs biens personnels. Dommage, pour la Côte d'Ivoire!

Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr