Sauf revirement, Sven-Göran Eriksson et Gérard Gili seront les nouveaux sélectionneurs de Côte d’Ivoire. Ces deux techniciens semblent avoir les faveurs du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma. Mais avant l’officialisation des contrats du Suédois et du Français, il convient de s’interroger sur leurs capacités réelles à diriger la sélection ivoirienne. Eriksson et Gili ont-ils le profil requis ? Qui sont-ils et pourquoi eux et non les autres (Philippe Troussier, Glenn Hoddle) ?
Eriksson, palmarès élogieux mais…
Si l’on se réfère aux critères édictés par la fédération ivoirienne de football (FIF) pour la succession de Vahid Halilhodzic, Sven-Göran Eriksson n’est pas un mauvais choix. Double quart de finaliste avec l’Angleterre aux Coupes du monde 2002 et 2006 et quart de finaliste de l’Euro 2004, le Suédois remplit parfaitement les conditions pour prendre place sur le banc ivoirien. Mieux, l’ancien sélectionneur des «Trois Lions» et du Mexique est un technicien chevronné (62 ans). Après une carrière stoppée en 1975 par une vilaine blessure au genou, il se reconvertit dans la profession d’entraîneur. Commence pour lui un long et exaltant parcours qui prend ses racines au Degerfors IF en Suède. Entraîneur adjoint depuis 1976, il permet à cette modeste formation de 3e division d’accéder en 1ère division. Le temps pour lui de déposer ses valises à IFK Göteborg (D1) pour trois ans. Période au cours de laquelle il offre au club, une coupe de Suède, deux titres de champion et une Coupe de l’UEFA en 1982. Il met, ensuite, le cap sur le Portugal. Au Benfica de Lisbonne, il crève encore l’écran avec deux titres de champion (1983, 1984) et une coupe du Portugal (1983). Au terme de la saison 84, l’AS Rome l’arrache aux Portugais. Deux ans après, il permet aux Romains de décrocher la Coupe d’Italie (1986). Il revient remporter la Ligue des Champions avec le Benfica (1990). Avant de reprendre à nouveau la route de l’Italie, il donne un autre titre de champion au Benfica (1991). Sous sa coupole, la Sampdoria Gênes remporte la Coupe d’Italie (1994). En 1997, il s’installe à la Lazio de Rome jusqu’en 2001. En quatre années de contrat, il rafle tout avec le second club de Rome (2 Coupes d’Italie 1998, 2000 ; 2 super coupes d’Italie 1998, 2000 ; une Coupe des vainqueurs de coupe 1999, une super coupe d’Europe 1999 et un titre de champion d’Italie 2000). Nommé entraîneur de Manchester City en juin 2007, il occupait jusqu’au 12 février dernier le poste de manager général de Notts County, une formation de 4e division anglaise.
Malgré ce long et riche palmarès, le Suédois n’a pas connu la joie du triomphe avec les différentes sélections (Angleterre, Mexique) qu’il a dirigées. Même avec des joueurs de talent à sa disposition, Eriksson n’a jamais pu atteindre les demi-finales d’un tournoi majeur. Pis, il a été chassé du Mexique pour insuffisance de résultats. Avec un tel entraîneur, la Côte d’Ivoire peut-elle espérer un meilleur parcours en Afrique du Sud ? Pas si sûr ! Surtout quand on a des joueurs comme Didier Drogba, Kolo Touré, Yaya Touré, Tiéné Siaka,… qui ne cherchent qu’à améliorer leurs statistiques personnelles que collectives. Eriksson qui ne sait rien de la mentalité africaine, viendra, au cas où il est nommé, remplir une formalité. Combler le banc de touche laissé vacant par Vahid Halilhodzic.
Gili et la perpétuité de la médiocrité
Contrairement à Eriksson, Gérard Gili n’a pas connu une grande réussite dans sa carrière d’entraîneur entamée en 1988. Propulsé au devant de la scène par Bernard Tapie en 1988, il réalise le doublé Coupe de France-Championnat en 1989 avec l’Olympique de Marseille. Il récidive en 1990 en offrant un second titre d’affilée aux Olympiens. Entraîneur de l’année France football en 1989, il prend la direction de Bordeaux en septembre 1990. La réussite n’étant pas au rendez-vous, il se retrouve sans club dès 1991. Commence alors une période de galère qui l’emmène à Montpellier et à Marseille. En 1999, il est engagé par l’Egypte. Mais il ne passera qu’une seule année sur le banc des Pharaons avant de se retrouver à Bastia. A priori, ce parcours ne devrait pas permettre au Français d’hériter du banc des Ivoiriens après la Coupe du monde. Mais Gili peut faire valoir sa maîtrise de la maison ivoire. Adjoint d’Henri Michel dès 2004, il participe à la CAN et au Mondial 2006 avec les Eléphants. Nommé sélectionneur de l’équipe espoir en 2006, il la qualifie pour les JO de Pékin en 2008. Sa disponibilité et son amour pour les Eléphants font de lui le favori pour conduire les Ivoiriens à la CAN 2008 suite à la défection de l’allemand Ulrich Stielike, parti au chevet de son fils gravement malade. Il continue sa pige avec les Eléphants jusqu’en mai 2008 avec la nomination de Vahid. Après le limogeage du Franco-bosniaque, Anouma pense que le temps est venu de confier les Eléphants à un technicien dont il apprécie les méthodes, la cohabitation et la disponibilité.
Toutefois, cela ne saurait fait de lui, cet entraîneur dont ont besoin les Eléphants. De tempérament plutôt calme et observateur, Gili, à première vue, est loin de ce technicien de caractère, fougueux qui peut transmettre ses directives aux joueurs ivoiriens. Sans se le cacher, les Eléphants ont besoin d’un manager capable de leur remonter les manches, de les sermonner quand c’est nécessaire et surtout de trouver les solutions quand l’équipe coince devant un adversaire. En somme un technicien qui peut faire la police pour les ramener de manière perpétuelle sur la bonne voie. Chose qu’on ne peut pas espérer de Gili. Il a donné un aperçu de ses limites à la CAN 2008. Sans s’alarmer, Gili, sélectionneur des Eléphants après le Mondial, ne sera rien d’autre qu’une autre désillusion programmée à la CAN 2012. Là encore faut-il que les Ivoiriens se qualifient.
OUATTARA Gaoussou
Eriksson, palmarès élogieux mais…
Si l’on se réfère aux critères édictés par la fédération ivoirienne de football (FIF) pour la succession de Vahid Halilhodzic, Sven-Göran Eriksson n’est pas un mauvais choix. Double quart de finaliste avec l’Angleterre aux Coupes du monde 2002 et 2006 et quart de finaliste de l’Euro 2004, le Suédois remplit parfaitement les conditions pour prendre place sur le banc ivoirien. Mieux, l’ancien sélectionneur des «Trois Lions» et du Mexique est un technicien chevronné (62 ans). Après une carrière stoppée en 1975 par une vilaine blessure au genou, il se reconvertit dans la profession d’entraîneur. Commence pour lui un long et exaltant parcours qui prend ses racines au Degerfors IF en Suède. Entraîneur adjoint depuis 1976, il permet à cette modeste formation de 3e division d’accéder en 1ère division. Le temps pour lui de déposer ses valises à IFK Göteborg (D1) pour trois ans. Période au cours de laquelle il offre au club, une coupe de Suède, deux titres de champion et une Coupe de l’UEFA en 1982. Il met, ensuite, le cap sur le Portugal. Au Benfica de Lisbonne, il crève encore l’écran avec deux titres de champion (1983, 1984) et une coupe du Portugal (1983). Au terme de la saison 84, l’AS Rome l’arrache aux Portugais. Deux ans après, il permet aux Romains de décrocher la Coupe d’Italie (1986). Il revient remporter la Ligue des Champions avec le Benfica (1990). Avant de reprendre à nouveau la route de l’Italie, il donne un autre titre de champion au Benfica (1991). Sous sa coupole, la Sampdoria Gênes remporte la Coupe d’Italie (1994). En 1997, il s’installe à la Lazio de Rome jusqu’en 2001. En quatre années de contrat, il rafle tout avec le second club de Rome (2 Coupes d’Italie 1998, 2000 ; 2 super coupes d’Italie 1998, 2000 ; une Coupe des vainqueurs de coupe 1999, une super coupe d’Europe 1999 et un titre de champion d’Italie 2000). Nommé entraîneur de Manchester City en juin 2007, il occupait jusqu’au 12 février dernier le poste de manager général de Notts County, une formation de 4e division anglaise.
Malgré ce long et riche palmarès, le Suédois n’a pas connu la joie du triomphe avec les différentes sélections (Angleterre, Mexique) qu’il a dirigées. Même avec des joueurs de talent à sa disposition, Eriksson n’a jamais pu atteindre les demi-finales d’un tournoi majeur. Pis, il a été chassé du Mexique pour insuffisance de résultats. Avec un tel entraîneur, la Côte d’Ivoire peut-elle espérer un meilleur parcours en Afrique du Sud ? Pas si sûr ! Surtout quand on a des joueurs comme Didier Drogba, Kolo Touré, Yaya Touré, Tiéné Siaka,… qui ne cherchent qu’à améliorer leurs statistiques personnelles que collectives. Eriksson qui ne sait rien de la mentalité africaine, viendra, au cas où il est nommé, remplir une formalité. Combler le banc de touche laissé vacant par Vahid Halilhodzic.
Gili et la perpétuité de la médiocrité
Contrairement à Eriksson, Gérard Gili n’a pas connu une grande réussite dans sa carrière d’entraîneur entamée en 1988. Propulsé au devant de la scène par Bernard Tapie en 1988, il réalise le doublé Coupe de France-Championnat en 1989 avec l’Olympique de Marseille. Il récidive en 1990 en offrant un second titre d’affilée aux Olympiens. Entraîneur de l’année France football en 1989, il prend la direction de Bordeaux en septembre 1990. La réussite n’étant pas au rendez-vous, il se retrouve sans club dès 1991. Commence alors une période de galère qui l’emmène à Montpellier et à Marseille. En 1999, il est engagé par l’Egypte. Mais il ne passera qu’une seule année sur le banc des Pharaons avant de se retrouver à Bastia. A priori, ce parcours ne devrait pas permettre au Français d’hériter du banc des Ivoiriens après la Coupe du monde. Mais Gili peut faire valoir sa maîtrise de la maison ivoire. Adjoint d’Henri Michel dès 2004, il participe à la CAN et au Mondial 2006 avec les Eléphants. Nommé sélectionneur de l’équipe espoir en 2006, il la qualifie pour les JO de Pékin en 2008. Sa disponibilité et son amour pour les Eléphants font de lui le favori pour conduire les Ivoiriens à la CAN 2008 suite à la défection de l’allemand Ulrich Stielike, parti au chevet de son fils gravement malade. Il continue sa pige avec les Eléphants jusqu’en mai 2008 avec la nomination de Vahid. Après le limogeage du Franco-bosniaque, Anouma pense que le temps est venu de confier les Eléphants à un technicien dont il apprécie les méthodes, la cohabitation et la disponibilité.
Toutefois, cela ne saurait fait de lui, cet entraîneur dont ont besoin les Eléphants. De tempérament plutôt calme et observateur, Gili, à première vue, est loin de ce technicien de caractère, fougueux qui peut transmettre ses directives aux joueurs ivoiriens. Sans se le cacher, les Eléphants ont besoin d’un manager capable de leur remonter les manches, de les sermonner quand c’est nécessaire et surtout de trouver les solutions quand l’équipe coince devant un adversaire. En somme un technicien qui peut faire la police pour les ramener de manière perpétuelle sur la bonne voie. Chose qu’on ne peut pas espérer de Gili. Il a donné un aperçu de ses limites à la CAN 2008. Sans s’alarmer, Gili, sélectionneur des Eléphants après le Mondial, ne sera rien d’autre qu’une autre désillusion programmée à la CAN 2012. Là encore faut-il que les Ivoiriens se qualifient.
OUATTARA Gaoussou