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Politique Publié le mercredi 24 mars 2010 | Nord-Sud

Pourquoi le Fpi veut auditer la liste

A peine sortie de la crise engendrée par l'affaire des 429.000 pétitionnaires croisés en interne par l'ancienne équipe dirigeante de la Commission électorale indépendante (Cei) que la classe politique ivoirienne s'invite à nouveau sur le ring. En effet, prétextant de la possible introduction des 429.000 personnes sur la liste électorale, le Front populaire ivoirienne (Fpi), parti au pouvoir et tête de pont de La Majorité présidentielle a décidé de faire de l'audit de la liste électorale, son nouveau cheval de bataille. Grâce à cette revendication à laquelle sont arrimées d'autres exigences de moindre ampleur (pour l'heure), le clan présidentiel veut s'assurer que la liste électorale qu'elle considère avoir été confectionnée par des gens qui échappent à tout contrôle de sa part, n'est pas truffée de fraudeurs. Toute chose qui pourrait lui est défavorable lors des joutes électorales à venir. Si le Fpi et ses affidés en sont donc arrivés à proposer l'audit de la liste électorale, c'est parce que ses précédentes stratégies pour contrôler le listing électoral ont vite montré leurs limites.

Contourner l'apport de preuves

Car, tel qu'encadré, le contentieux de la liste électorale ne pouvait guère permettre à La Majorité présidentielle d'éliminer tous les étrangers qu'elle soupçonne de figurer sur la liste, y compris celle qui est qualifiée de blanche. Selon les prescriptions du mode opératoire encadrant le contentieux de la liste électorale, toute personne qui demande la radiation d'un pétitionnaire est tenue d'apporter des preuves pour soutenir sa requête. Devant l'impossibilité évidente de pouvoir apporter les preuves attendues, (cartes consulaires, extraits de naissance ou passeports), le Fpi et ses alliés ont trouvé un raccourci : la délation. « Où voulez-vous que nous allions trouver la carte consulaire ou l'extrait de naissance des gens ? », avait rétorqué dans un entretien accordé à la Radio de l'Onuci, le 13 février dernier, Martin Sokouri Bohui. Ainsi, à plusieurs endroits du pays (Divo, Vavoua, Attécoubé…), le camp présidentiel avait activé son réseau pour « démasquer » les fraudeurs de la liste électorale. Cette voie de demande de radiation ayant été proscrite par le mode opératoire, c'est le plus naturellement du monde que les militants de l'opposition, notamment ceux du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), victimes de procédures de radiations collectives ont entrepris de faire barrage à la stratégie des frontistes. C'est ce qui est donc à la base des échauffourées observées la veille de la double dissolution du gouvernement et de la Cei. Ragaillardi par les mesures prises par son chef, La majorité présidentielle a donc sortie de son chapeau magique cette autre idée géniale qu'est l'audit. Plus élégante, cette expression ne renvoie donc à rien d'autre qu'aux dénonciations calomnieuses en masse auxquelles l'opinion nationale et internationale a assisté au début de l'année. Michel Amani N'Guessan qui a livré récemment, lors d'une tournée politique, sa vision de l'audit ne dira pas le contraire. Selon lui, mieux que les tribunaux, ce sont les populations qui devraient contribuer à démasquer les fraudeurs de la liste électorale à travers des audiences populaires. C'est, semble-t-il, cette entreprise que les Forces nouvelles ont tenu à dénoncer et qui irrite plus d'un dans le camp présidentiel.

Marc Dossa
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