L'expédition punitive de l'Armée dans le Guébié, en 1970, demeure un os dans la gorge des bourreaux. Rongés par l'ampleur de cette barbarie, ils commencent, par dose homéopathique, à livrer des détails de leur forfaiture. Le Général Ouassénan Koné qui commandait le théâtre des opérations, cartes à la main, comme si la Côte d'Ivoire faisait face à une " vraie " guerre, a décidé de parler. Afin de soulager sa conscience. C'est une bonne chose. Et pour la postérité, il devra crever l'abcès. Les parents des victimes ont besoin de savoir ce qui a conduit toute une soldatesque aux trousses d'un homme, Kragbé Gnangbé Opadjéré, dont le seul crime, dit-on, est d'avoir voulu créer un parti politique conformément à l'article 7 de la défunte constitution. Etait-il impliqué dans des actions subversives comme tentent de le faire croire ses pourfendeurs ? Si tel est le cas, pourquoi avoir décimé toute une tribu? Parce qu'en matière pénale, la responsabilité est individuelle. Nous ne sommes ni juge, ni procureur. Mais, le pardon des victimes ne doit pas occulter le devoir de vérité. Surtout que c'est Ouassénan, himself, qui ouvre le débat. Devoir de mémoire oblige.
Tché Bi Tché
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