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Politique Publié le mercredi 24 mars 2010 | Nord-Sud

Sortie de crise : Comment le Fpi a réussi à recréer le G7

Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et les Forces nouvelles ont des « convergences » de vues. Ce qui fait penser à des retrouvailles comme c'était le cas, au début de la crise que traverse le pays. Le Front populaire ivoirien (Fpi), par sa fermeté et son exigence, est le maître d'œuvre de la recomposition de rangs de ses adversaires.

Le mot recomposition, lâché en premier, par la majorité présidentielle (Lmp), dans la gestion du processus de paix, est en vogue sur l'échiquier politique national. Pour le camp présidentiel, il signifie « renouvellement » des structures de la Commission électorale indépendante locale (Cel). A l'opposé, les adversaires dudit camp semblent le définir en termes de retrouvailles, de réchauffement d'une vieille alliance. Les propos de certains membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), trahissent cette ambition. « Nous dirons que, dans l'ensemble, confessait par exemple Innocent Anaky Kobena, il y a une grande convergence de points de vue entre les Forces nouvelles (FN) et le Mfa ». Le président du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) ne croyait si bien dire, quand il faisait cette déclaration, lundi dernier, après une audience avec les FN. Car, son allié Albert Toikeusse Mabri, président de l'Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) partage sa vision. « J'espère, se projetait ce dernier, que les Forces nouvelles et le Rhdp vont continuer à travailler pour ramener la paix. Cela a toujours été notre objectif. J'aimerais vous assurer de notre détermination à travailler pour la sortie de crise et le retour de la paix en Côte d'Ivoire en collaboration avec les Forces nouvelles, comme d'habitude ». Le désarmement avant l'élection présidentielle, entre autres points du processus de sortie de crise, est à l'origine de cette régénérescence en perspective de l'opposition, politique et militaire. La coalition n'est pas encore formelle certes, en l'absence d'une plate-forme ayant réuni toutes les entités d'opposition. Mais les tendances de retrouvailles sont affirmées. Tous pour un, un pour tous ; les récentes rencontres Rhdp-FN montrent bien qu'il y a bloc contre le Front populaire ivoirien (Fpi).
La majorité présidentielle, le Fpi, en l'occurrence, a une responsabilité dans la recomposition des rangs de ses adversaires. Pour cause, le parti au pouvoir à travers son leader Laurent Gbagbo, n'entendant pas se laisser conter sur des questions-clés du processus de sortie crise a dû brimer le Rhdp. Laurent Gbagbo a d'abord frappé dans le tas, dissolvant la Commission électorale indépendante (Cei) et le gouvernement. En dépit de sa fermeté, molle d'ailleurs, le Rhdp a plié, cédant sur le cas de la Cei dont il imposait l'ancien président et Laurent Gbagbo, l'a finalement fait remplacer. Ce litige évacué, l'opposition politique n'a pas tiré longtemps sur la corde s'agissant de son entrée au gouvernement. Là aussi, le Rhdp a laissé des plumes dans la bataille, puisqu'il a été obligé par le rival commun de revoir par deux fois au moins ses copies de propositions de ministrables. La conclusion au chapitre précédent s'impose d'elle-même, le Rhdp a tiré la leçon que seul il n'a pu gagner de bataille face à Laurent Gbagbo. Or, une plus importante pointe à l'horizon : c'est le désarmement avant l'élection, comme l'exige le camp présidentiel. Pour mener le combat du désarmement après l'élection, le Rhdp juge utile de s'allier à l'entité (les FN) qu'il concerne directement. Le faisant, ils mettent de leur côté l'Accord politique de Ouagadougou, qui a force de loi entre ses signataires, dont les FN. D'où les retrouvailles avec l'ex-rébellion qui opposent désormais au camp présidentiel la logique (du désarmement, un processus qui court jusqu'après le scrutin) de l'APO. Outre la loi, le Rhdp est rassuré qu'il s'appuie sur un ensemble qui vient de renforcer ses liens, par la recomposition de ses rangs. Et dont le n°1, Guillaume Soro, a consolidé sa légitimé, en reprenant fermement la main sur ses hommes, à l'occasion du dernier conclave de neuf jours à Bouaké, début mars.

Bidi Ignace
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