La révision de la liste électorale provisoire des 5.300.000 électeurs oppose la majorité présidentielle (Lmp) et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), plus les Forces nouvelles (FN). Si l'opportunité de cette révision est très relative pour chacun des camps, force est de constater que le débat sur ce sujet ne fait guère avancer le processus de paix.
Faut-il auditer ou non la liste électorale des 5.300.000 électeurs ? La question suscite passions et émois sur l'échiquier politique national. Le camp présidentiel est formel : « Des étrangers, clame Sokouri Bohui, secrétaire national chargé du Fpi, ont été mis sur cette liste, il faut les en extraire ». Niet, rétorquent les FN, pour elles, la liste est « irréprochable », car « validée » en son temps par toutes les parties. L'ex-rébellion se réserve toutefois, elle évoque l'éventualité à laquelle un audit est possible. Pour extraire des 5.300.000, des personnes décédées, celles ayant moins de cinq ans de naturalisation et celles ayant perdu leurs droits civiques.
Les positions sont donc tranchées, exacerbées par le rapport au Conseil de sécurité de l'Onu du Représentant spécial du Secrétaire général de l'organisation internationale. Le 17 mars, en effet, Young Jin Choi, patron de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a jugé « crédible » ledit listing. « (…) C'est vrai qu'on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui est bien équilibrée et fiable…», avait notamment dit YJ Choi, intervenant sur Radio France Internationale. En principe, dès lors que le principal observateur du processus de paix a tranché, il ne devrait plus y avoir matière à débats. Et pourtant… Le Fpi a une raison de s'accrocher à sa revendication : « La disquette des 429.030 enrôlés a été introduite dans les Commissions électorales indépendantes (Cel) ; qu'est-ce qui prouve, soupçonne Sokouri Bohui, qu'ils n'ont pas été mis dans la liste blanche ? ». Les adversaires du parti au pouvoir bottent en touche, l'accusant de ne pas vouloir aller aux élections. Des jugements disqualifient l'option de l'audit total de la liste des 5.300.000. « Le croisement fait par la Cei est nul et de nul effet », disait le Premier ministre au lendemain de la crise des 429.000. « La liste électorale provisoire a été réalisée par l'Ins et la société Sagem Sécurité. En effet, la base de données de la population a été croisée avec les fichiers historiques, conformément au mode opératoire établi par la Sagem Sécurité en collaboration avec l'Ins », attestait, en février, du mode opératoire, Me Diakité Mamadou, substitut du procureur de la République. Rappelons que les croisements ont porté sur 3 fichiers : la liste de 2000, le fichier fusion Ivoiriens (avec les bases de données de l'administration nationale : Cgrae, Cnps et du Rhdp 1998), et celui des étrangers (portant sur les bases de données des ambassades et consulats et révélant la nationalité). Le substitut du procureur avait déduit: « Il convient donc de faire procéder à une expertise des listes à compter de la date (du 05 au 14 janvier 2010, Ndlr) de la mission des techniciens de la Cei sur le terrain et en tenant compte des Cd incriminés pour extirper ces pétitionnaires litigieux de la liste électorale en cours».
La polémique enfle, or le temps est compté aux Ivoiriens. Lesquels attendent des élections présidentielles depuis octobre 2002.
Bidi Ignace
Faut-il auditer ou non la liste électorale des 5.300.000 électeurs ? La question suscite passions et émois sur l'échiquier politique national. Le camp présidentiel est formel : « Des étrangers, clame Sokouri Bohui, secrétaire national chargé du Fpi, ont été mis sur cette liste, il faut les en extraire ». Niet, rétorquent les FN, pour elles, la liste est « irréprochable », car « validée » en son temps par toutes les parties. L'ex-rébellion se réserve toutefois, elle évoque l'éventualité à laquelle un audit est possible. Pour extraire des 5.300.000, des personnes décédées, celles ayant moins de cinq ans de naturalisation et celles ayant perdu leurs droits civiques.
Les positions sont donc tranchées, exacerbées par le rapport au Conseil de sécurité de l'Onu du Représentant spécial du Secrétaire général de l'organisation internationale. Le 17 mars, en effet, Young Jin Choi, patron de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a jugé « crédible » ledit listing. « (…) C'est vrai qu'on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui est bien équilibrée et fiable…», avait notamment dit YJ Choi, intervenant sur Radio France Internationale. En principe, dès lors que le principal observateur du processus de paix a tranché, il ne devrait plus y avoir matière à débats. Et pourtant… Le Fpi a une raison de s'accrocher à sa revendication : « La disquette des 429.030 enrôlés a été introduite dans les Commissions électorales indépendantes (Cel) ; qu'est-ce qui prouve, soupçonne Sokouri Bohui, qu'ils n'ont pas été mis dans la liste blanche ? ». Les adversaires du parti au pouvoir bottent en touche, l'accusant de ne pas vouloir aller aux élections. Des jugements disqualifient l'option de l'audit total de la liste des 5.300.000. « Le croisement fait par la Cei est nul et de nul effet », disait le Premier ministre au lendemain de la crise des 429.000. « La liste électorale provisoire a été réalisée par l'Ins et la société Sagem Sécurité. En effet, la base de données de la population a été croisée avec les fichiers historiques, conformément au mode opératoire établi par la Sagem Sécurité en collaboration avec l'Ins », attestait, en février, du mode opératoire, Me Diakité Mamadou, substitut du procureur de la République. Rappelons que les croisements ont porté sur 3 fichiers : la liste de 2000, le fichier fusion Ivoiriens (avec les bases de données de l'administration nationale : Cgrae, Cnps et du Rhdp 1998), et celui des étrangers (portant sur les bases de données des ambassades et consulats et révélant la nationalité). Le substitut du procureur avait déduit: « Il convient donc de faire procéder à une expertise des listes à compter de la date (du 05 au 14 janvier 2010, Ndlr) de la mission des techniciens de la Cei sur le terrain et en tenant compte des Cd incriminés pour extirper ces pétitionnaires litigieux de la liste électorale en cours».
La polémique enfle, or le temps est compté aux Ivoiriens. Lesquels attendent des élections présidentielles depuis octobre 2002.
Bidi Ignace